Test Blu-ray : Fleuve noir

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Fleuve noir

 
France, Belgique : 2018
Titre original : –
Réalisateur : Erick Zonca
Scénario : Erick Zonca, Lou de Fanget Signolet
Acteurs : Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain
Éditeur : France Télévisions Distribution
Durée : 1h53
Genre : Policier
Date de sortie cinéma : 18 juillet 2018
Date de sortie DVD/BR : 21 novembre 2018

 

 

Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être…

 

 

Le film

[4/5]

D’entrée de jeu, avec son titre faisant référence à l’une des plus grandes maisons d’édition françaises spécialisée dans le roman policier populaire, Fleuve noir affiche clairement son appartenance à une certaine mouvance du polar littéraire, navigant dans les eaux troubles du thriller à tendance glauque, et volontiers peuplé de personnages borderline. Porté par la prestation haute en couleurs de Vincent Cassel, le film d’Erick Zonca prend donc rapidement le chemin du polar suffocant, mettant en scène l’affrontement de deux personnalités opposées : d’un côté, le flicard bourru, alcoolique, sale, désabusé et instinctif (Cassel) se heurtera donc, de l’autre, à l’intellectuel au comportement suspect, trop lettré pour être honnête et supposément homosexuel (Romain Duris). L’outrance de cette situation de départ, donnant lieu à une série de séquences pour le moins scabreuses, se répercutera forcément sur le jeu des deux comédiens, souvent aux limites du cabotinage, mais collant finalement toujours parfaitement à la tonalité du film, et plutôt au service d’une intrigue en rajoutant encore dans le sordide à chaque nouveau rebondissement.

Il va sans dire bien sûr que l’on est loin des chefs d’œuvres de Guillaume Nicloux ayant révolutionné le genre au tournant des années 2000 (Une affaire privée, Cette femme-là), et on est loin également du roman original, « Une disparition inquiétante », signé Dror Mishani et prenant normalement place à Tel Aviv. Mais grâce à ses multiples excès, tant dans l’intrigue que dans le jeu des acteurs, Fleuve noir parvient tout de même finalement à se créer une identité et un style assez uniques : un polar hardcore en mode grotesque, outrancier et provocateur, propre en tous cas à créer une réaction du côté du public.

Le cœur de Fleuve noir est révélé, vers la fin du film, à travers les propos tenus par le personnage de Sandrine Kiberlain, qui s’exprime au sujet de sa fille : « Elle voit pas le mal comme nous ». Et le film de faire l’équilibriste non seulement sur les notions de bien et de mal, mais aussi et surtout sur les différences de perception, de « gradation », propres à chaque spectateur. Malin, Erick Zonca étend encore ceci au film même que le public est amené à voir, laissant le champs libre aux propositions des deux acteurs principaux, qui s’avèrent de véritables chiens fous, mais se révèlent également absolument fascinants. Un polar en forme de miroir déformant, qui subjuguera les uns et sera rejeté en bloc par les autres.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Bien rôdé en matière d’encodage sur support Haute Définition, l’éditeur France Télévisions Distribution confirme tout le bien que l’on pensait d’eux avec ce Blu-ray de Fleuve noir, qui s’offre un traitement HD littéralement impeccable. La définition est au taquet, sans le moindre défaut apparent de compression, l’image affiche un piqué d’une précision époustouflante et les couleurs explosent littéralement à l’écran. Côté son, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 joue la carte de l’ambiance, en utilisant de façon très fine l’ensemble des canaux arrière ; il sait également en imposer pendant les passages qui l’exigent, jouant la carte d’un dynamisme échevelé durant les passages les plus « agités » du film. Du grand Art.

Malheureusement, l’éditeur ne nous propose en revanche aucun supplément. On se consolera, par exemple, en allant sur le Net écouter les Podcasts des différentes émissions enregistrées lors de la promotion du film !

 

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