Test Blu-ray : Esther 2 – Les Origines

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Esther 2 – Les Origines

États-Unis : 2022
Titre original : Orphan – First Kill
Réalisation : William Brent Bell
Scénario : David Coggeshall, David Leslie Johnson-McGoldrick
Acteurs : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h39
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 17 août 2022
Date de sortie DVD/BR : 17 décembre 2022

Esther revient ! La saga terrifiante se poursuit dans cette préquelle palpitante. Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…

Le film

[4/5]

Orpheline meurtrière ayant fait forte impression auprès des amateurs de fantastique lors de ses débuts sur grand écran en 2009, Esther avait jusqu’ici résisté aux sirènes Hollywoodiennes, et malgré le succès du film original (76 millions de dollars de recettes, presque 640.000 entrées en France), aucune suite n’en avait été mise en chantier, en l’espace de presque quinze ans. L’explication la plus rationnelle à cette absence de suite était le fait qu’Isabelle Fuhrman, qui interprétait à l’écran la petite Esther, 9 ans (et en réalité âgée de douze ans au moment du tournage), avait bien grandi et était devenue une femme. Une femme d’un mètre 61 qui reprend donc aujourd’hui, 13 ans après le film original, le rôle de la petite orpheline psychopathe dans Esther 2 – Les origines, pensé pour être un « prequel » à l’histoire du premier film, et se déroulant donc deux ans avant les événements relatés par le premier long-métrage. On ne peut de fait que saluer l’inventivité et l’audace des équipes de ce nouveau film, qui ont littéralement déployé des trésors d’ingéniosité à l’écran pour que l’actrice de 25 ans paraisse toujours plus petite que ses partenaires à l’écran, alors même que Julia Stiles ne mesure en réalité que neuf centimètres de plus qu’elle.

Le vieillissement naturel d’Isabelle Fuhrman est ainsi probablement l’aspect le plus problématique d’Esther 2 – Les origines. A moins d’être gentiment bigleux, il est absolument impossible de croire un instant que la jeune actrice soit une enfant, et le fait d’avaler cet élément narratif-là nécessitera de la part du spectateur un gros effort et une sacrée suspension d’incrédulité. Ça passe ou ça casse, disons : certains éclateront de rire de la même manière qu’à la découverte des flash-backs mettant en scène l’enfance et l’adolescence de Dewey Cox dans Walk Hard (Jake Kasdan, 2007), tandis que d’autres se laisseront porter par le charisme du personnage et la conviction de l’actrice, occasionnellement aidée par une poignée d’effets numériques lui adoucissant les traits.

De fait, il est indéniable qu’une partie du public pourrait avoir des difficultés à prendre Esther 2 – Les origines au sérieux… et c’est vraiment dommage, car le film s’avère une excellente surprise dans son genre. Plutôt que de se contenter de reproduire le schéma narratif de l’original, le scénariste David Coggeshall se laisse aller à imaginer une suite délirante et assez géniale, nous réservant un twist quasiment aussi énorme que celui du premier film et s’amusant clairement à mettre en difficulté la machiavélique Esther au fil de ses rebondissements. Esther 2 – Les origines développe ainsi une atmosphère assez remarquable et quelques très bonnes idées, bien servies à l’écran par William Brent Bell, habile réalisateur de The Boy (2016) et The Boy II – La Malédiction de Brahms (2020). Porté par une photo élégante et par la personnalité de son personnage principal, Esther 2 – Les origines nous propose de plus une poignée de révélations plus ou moins légitimes sur le background d’Esther : on découvrira ainsi comment elle a procédé afin de s’enfuir de l’institut Saarne, ou encore d’où lui vient son goût pour la peinture phosphorescente. Le rythme du film est parfaitement solide, et la durée ne permettra pas au spectateur de s’ennuyer, contrairement au film original qui durait vingt bonnes minutes de trop.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Côté technique, Metropolitan Vidéo nous gâte une fois encore, car Esther 2 – Les origines en Blu-ray, c’est du lourd niveau Haute-Définition. L’image du film est splendide, affichant des contrastes impeccables et une définition exemplaire : le rendu visuel est de toute beauté et d’une classe absolue, avec un piqué ne cessant de briller par sa précision. Les couleurs sont bien saturées, et lors des nombreuses et indispensables séquences nocturnes, les noirs affichent une densité et une profondeur abyssale. Côté son, le film propose une spatialisation très dynamique et démonstrative en matière de mixage multicanal. La scène arrière est omniprésente, distillant des ambiances en tous genres, et les frontales se déchaîneront littéralement lors des passages les plus spectaculaires. VF et VO sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1, et affichent toutes deux un paysage sonore redoutablement immersif, sollicitant parfaitement chacune des 5 enceintes, avec un découpage judicieux des voix et des ambiances. Du grand Art.

Du côté des suppléments, c’est plus maigre en revanche, avec simplement une grosse sélection de bandes-annonces qui s’accompagneront d’une featurette sur le tournage (3 minutes), qui donnera brièvement la parole à quelques membres de l’équipe du film, tout particulièrement enthousiastes. On notera cependant la présence dans le boîtier d’un livret inédit de 34 pages, contenant une remarquable critique du film par Nicolas Rioult (qui classe le film au même niveau que d’autres suites géniales et méprisées telles que Cabin Fever 2, Ginger Snaps 2 ou Prom Night 2), ainsi que des entretiens avec le réalisateur William Brent Bell, le directeur de la photographie Karim Hussain et l’artiste Zsombo Huszka, auteur des peintures que l’on voit dans le film. Passionnant !

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