Test Blu-ray : Audrey Rose

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Audrey Rose

États-Unis : 1977
Titre original : –
Réalisation : Robert Wise
Scénario : Frank De Felitta
Acteurs : Anthony Hopkins, Susan Swift, Marsha Mason
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h53
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 16 novembre 1977
Date de sortie DVD/BR : 21 novembre 2023

Bill et Janet Templeton forment un couple heureux. En compagnie de leur petite fille Ivy, ils mènent une existence tranquille. Mais très vite, leur vie idyllique va tourner au cauchemar lorsque leur fille se voit tourmentée par des visions terrifiantes. Parallèlement, un étrange individu ne cesse de les suivre : Elliot Hoover. Ce dernier, dont la femme et la fille ont été brûlées vives dans un accident de voiture, est persuadé qu’lvy est la réincarnation de sa propre fille, Audrey Rose. Et si c’était vrai ? Que se passerait-il ?

Où est Charlie ?

Le film

[3/5]

Audrey Rose est sorti sur les écrans du monde entier en 1977, c’est-à-dire en pleine période faste pour le cinéma fantastique « de studio ». Après Rosemary’s baby (Roman Polanski, 1968) pour la Paramount, L’Exorciste (William Friedkin, 1973) pour Warner, La Malédiction (Richard Donner, 1976) pour la 20th Century Fox ou encore La Sentinelle des maudits (Michael Winner, 1977) pour Universal Pictures, Audrey Rose donnait l’occasion à United Artists de se lancer également dans le grand frisson sur celluloïd. Pour mettre en scène leur film, très inspiré de L’Exorciste, le studio a fait appel à Robert Wise, cinéaste touche-à-tout s’étant néanmoins fait remarquer dans le genre horrifique, avec des films tels que La Malédiction des hommes-chats (1943) et surtout de La Maison du diable (1963).

Le scénario du film est signé Frank De Felitta, qui adapte pour l’occasion son propre roman, sorti en 1975. Pour autant, il est quasiment impossible, à l’évocation du film de Robert Wise, de taire l’influence qu’a pu avoir L’Exorciste sur la production et le tournage d’Audrey Rose – une influence grande, envahissante, planant telle une ombre pesante sur le film de Robert Wise : les deux films se déroulent en effet à New York, et voient des familles désemparées suite à la « possession » de leur grande fille. Bien entendu, les similitudes s’arrêtent à peu près là, dans le sens où la petite Ivy (Susan Swift) n’est pas ici possédée par un démon, mais par l’esprit d’une autre petite fille, décédée au moment de sa naissance.

Avec son sujet explorant le concept de réincarnation, Audrey Rose va donc finalement autant chercher du côté du drame psychologique que du film d’horreur. C’est d’autant plus clair que le film n’a jamais recours aux effets spéciaux pour illustrer les rebondissements qui émaillent son récit, Robert Wise y jouant la carte du mystère tout au long de l’intrigue. Cette particularité formelle permet d’ailleurs à United Artists de se fixer un budget assez restreint de quatre millions de dollars – soit trois fois moins que le film de William Friedkin. Cela n’empêche en rien l’efficacité occasionnelle d’Audrey Rose qui, grâce au talent de Robert Wise, s’offre une poignée de jolies séquences au cœur d’un ensemble sans aucun doute un peu trop terne pour convaincre à 100%.

La première moitié d’Audrey Rose, qui suit les efforts désespérés du personnage interprété par Anthony Hopkins afin de convaincre les Templeton que leur fille est bel et bien la réincarnation de sa fille disparue onze ans plus tôt, est cela dit assez bien menée et efficace. Si on n’a pas bien compris l’utilité de se laisser pousser la barbe afin de suivre la petite famille dans ses déplacements du quotidien, la performance fébrile et convaincue d’Anthony Hopkins se révèle tout à fait remarquable, et y est pour beaucoup dans le pouvoir d’attraction qu’exerce Audrey Rose sur le spectateur. On en veut d’ailleurs pour preuve que le soufflé retombe un peu par la suite, lors que la partie « juridique » du film, qui tend à tenir le personnage à l’écart du couple Templeton (Marsha Mason et John Beck) et de leurs réflexions sur la nature de leur fille. L’intérêt reviendra néanmoins dans le dernier acte du récit, qui met en scène une impressionnante séance d’hypnose qui fera forcément écho à l’exorcisme final coutant la vie au père Karras dans L’Exorciste.

Le Blu-ray

[4/5]

Audrey Rose vient donc de sortir sur support Haute-Définition, sous les couleurs de Rimini Éditions, qui enrichit de fait d’un nouveau titre sa belle collection « Angoisse » dédiée au cinéma fantastique des années 70/80. Côté Blu-ray, la définition est précise, les couleurs riches et bien saturées, les noirs sont globalement bien gérés, et la restauration a pris soin de préserver le grain argentique d’origine. Les plans « à effets » et les séquences nocturnes ou en basse lumière affichent certes un grain un peu plus épais, et on notera une légère pixellisation par ci par là, mais dans l’ensemble, ce Blu-ray est vraiment d’une propreté et d’une stabilité tout à fait étonnantes, et constitue un bel upgrade par rapport au DVD sorti en France en 2004 sous les couleurs de MGM, que vous pourrez recycler en épouvantail à oiseaux sans le moindre regret ! Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0. La version originale est parfaitement équilibrée, sans souffle et vous plongera à coup sûr de façon très efficace dans le film de Robert Wise. Le désuet doublage français d’origine ravira à coup sûr les amateurs.

Du côté des suppléments, on commencera avec l’indispensable livret de 24 pages consacré au film, comme toujours signé Marc Toullec, qui reviendra sur la genèse d’Audrey Rose de façon très complète. On poursuivra ensuite avec une présentation du film par Stéphane du Mesnildot (18 minutes), qui reviendra sur la carrière de Robert Wise et ce que son expérience apporte au film, qu’il classe dans la catégorie du fantastique « gothique New-Yorkais ».

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