Test Blu-ray : Anatomie

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Anatomie

Allemagne : 2000
Titre original : –
Réalisation : Stefan Ruzowitzky
Scénario : Peter Engelmann, Stefan Ruzowitzky
Acteurs : Franka Potente, Benno Fürmann, Anna Loos
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h39
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 16 mai 2001
Date de sortie DVD/BR : 6 juillet 2022

Le rêve d’une jeune étudiante en médecine se réalise. Elle a été sélectionnée pour suivre les cours d’anatomie d’un professeur très réputé. Cependant, l’enthousiasme cède vite la place à l’angoisse lorsqu’elle découvre sur la table de la salle de dissection un jeune homme qu’elle a vu vivant la veille…

Le film

[3,5/5]

Revoir Anatomie un peu plus de vingt ans après sa sortie permet au spectateur de se rendre compte à quel point le sympathique petit film allemand nous apparaît, avec le cinéma de Takashi Miike (Audition, Ichi the Killer…), comme le précurseur d’une vague assez prolifique du cinéma d’horreur de la fin des années 2000 sobrement appelée « torture porn » – on désignait ainsi les films qui enchaînaient les scènes des torture sadiques et volontiers complaisantes.

Mettant en scène une fratrie de scientifiques, les « anti-Hippocrates », pratiquant des expériences (de dissection notamment) sur des êtres humains vivants afin de faire progresser la science, Anatomie nous propose un scénar plutôt fouillé, du moins pour un film évoluant globalement dans le domaine du slasher. Car c’est bel et bien au genre du slasher que le film de Stefan Ruzowitzky s’apparente, même si bien sûr ses influences vont également chercher du côté du thriller de « secte », très en vogue à l’époque puisque Les Rivières pourpres et The Skulls – Société secrète sortiraient également dans le courant de l’année 2000.

Anatomie suit donc la trajectoire d’une étudiante en médecine (Franka Potente) se retrouvant confrontée à certains de ses camarades semblant bien décidés à découper les vivants pour voir de plus près ce qui se passe à l’intérieur de leurs corps. Dans un sens, le film s’impose comme assez captivant dans ce qu’il raconte de l’Allemagne et de son passé récent : les spectateurs les plus malsains, fascinés par les expériences scientifiques nazies de Mengele et consorts, seront ainsi probablement aux anges à la découverte de la corporation des « anti-Hippocrates ». Même s’il s’agit d’une pure invention, à mettre au crédit des scénaristes du film Peter Engelmann et Stefan Ruzowitzky, tous les éléments historiques et moraux énoncés par le récit paraissent tout à fait crédibles, à tel point d’ailleurs que nombre de spectateurs ayant vu Anatomie y auront sans doute été de leurs petites recherches sur Google concernant l’ordre des anti-Hippocrates.

Car bien sûr, Anatomie est un film allemand – une des rares incursions de nos voisins d’outre-Rhin dans le genre horrifique. Fort logiquement, le réalisateur Stefan Ruzowitzky ne disposait pas de la logistique propre aux films de studios américains, et si l’on considère qu’il a été obligé de composer avec un budget restreint, le moins que l’on puisse dire est que le film est mis en scène avec classe, avec un sens du cadre et du décor assez remarquable – on sent clairement l’influence de Dario Argento là-dessous. Certains plans s’avèrent très marquants (le musée des écorchés), et l’ensemble développe par moments une pointe d’ironie féroce, comme lors de cette durant laquelle le tueur cache la tête de sa victime dans son sac Aldi : terrible, le placement de produit !

De plus, on ajoutera qu’Anatomie est globalement bien rythmé, et plutôt interprété avec talent : univers hospitalier oblige, Franka Potente nous rappellera la Jamie Lee Curtis de Halloween 2. Son personnage, à la fois vif et fermé (tantôt frigide, tantôt allumeuse), se démarque un peu des clichés du genre par son intelligence : elle semble ainsi parfaitement capable d’affronter ses peurs, tout en entretenant un étrange rapport de fascination / répulsion pour la mort. Cependant, les autres personnages du film sombrent un peu plus dans les clichés : sa camarade de chambre (Anna Loos) est une véritable obsédée sexuelle, et s’avère donc condamnée d’entrée de jeu, même si une brève surprise narrative – qui n’apportera pas grand-chose au récit – nous apprendra qu’elle est en fait une surdouée, au QI très élevé. Le reste des personnages du film – qu’ils fassent partie des gentils ou des méchants – sont malheureusement interchangeables et sans réelles qualités. Leurs motivations sont superficielles, et n’évitent finalement que rarement les poncifs du genre slasher. Pour autant, Anatomie n’en demeure pas moins une sympathique surprise, ayant qui plus est plutôt traversé les années en gardant un certain panache.

Le Blu-ray

[4/5]

Inédit en France depuis son exploitation sur support DVD il y a une vingtaine d’années, Anatomie arrive donc aujourd’hui dans un superbe Blu-ray sous les couleurs de ESC Éditions. Côté master, le Blu-ray du film est tout à fait satisfaisant : si certains plans « de transition » (fondus enchainés, mentions écrites) dénotent d’une légère baisse de définition, le reste du métrage affiche une belle pêche, avec un grain cinéma conservé et une définition et un piqué accrus. A nouveau, l’éditeur a opté pour un encodage en 1080p respectant le défilement cinéma, et on l’en félicite chaleureusement. Côté son, la version française d’origine côtoie donc la V.O, toutes deux en DTS-HD Master Audio 5.1 : les deux proposent des dialogues clairs, la spatialisation est bonne, mais on préférera néanmoins la version originale, plus ample et efficace, d’autant que la VF souffre selon les séquences d’un mixage un poil trop « frontal ».

Du côté des suppléments, l’intégralité des bonus de l’édition DVD de l’an 2000 a fait le voyage : on commencera avec un commentaire audio du réalisateur (VOST), puis on poursuivra avec deux scènes coupées, avec commentaire optionnel du réalisateur, une courte featurette sur le tournage, une galerie de photos, une featurette sur la conception des effets de maquillage, une intéressante comparaison film / story-boards ainsi que le clip vidéo de « My Truth » par Anna Loos, qui joue également dans le film. On terminera bien sûr avec la traditionnelle bande-annonce.

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