Test Blu-ray : Alberto Express

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Alberto Express

France, Canada : 1990
Titre original : –
Réalisation : Arthur Joffé
Scénario : Jean-Louis Benoît, Christian Billette, Arthur Joffé
Acteurs : Sergio Castellitto, Nino Manfredi, Marie Trintignant
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h33
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 5 septembre 1990
Date de sortie DVD/BR : 2 avril 2024

Alors que son épouse Juliette est sur le point d’accoucher, Alberto, parisien originaire d’Italie, se souvient subitement qu’il a l’obligation d’éponger une dette colossale, contractée auprès de son père le jour de ses 15 ans. Suivant la tradition familiale, le jeune homme doit, avant de devenir père lui-même, impérativement rembourser son géniteur de tout l’argent dépensé pour lui depuis sa naissance, sous peine de courir un grand danger. Contraint par l’arrivée imminente du bébé, mais sans le sou, Alberto saute dans le dernier train en partance pour Rome. Commence alors une course contre la montre…

Le film

[3,5/5]

En quelques minutes, la séquence d’ouverture d’Alberto Express donne le ton, doux-amer et gentiment surréaliste, sur lequel évoluera le film d’Arthur Joffé pendant un peu plus d’une heure et demie. On y fera connaissance avec Alberto, 15 ans, incarné par Thomas Langmann : sur le point de quitter le domicile familial, il se voit mis au parfum par son père (Nino Manfredi) d’une tradition selon laquelle les fils doivent payer à leur père le coût de leur éducation avant de devenir pères eux-mêmes, sous peine de courir un grand danger. Du PV contracté à la maternité aux multiples paquets de couches, en passant par le gîte et le couvert pendant une quinzaine d’années, le père épluchera une par une toutes les factures, le montant total s’élevant à un peu plus de 30 millions de lires.

Une vingtaine d’années plus tard, Alberto – qui affiche désormais les traits de Sergio Castellito – est tiraillé par le souvenir de cette dette, et alors que sa femme se prépare à entrer à la maternité pour accoucher, il décide sur un coup de tête de prendre le train de nuit pour Rome. Et une fois Alberto monté dans le train, Alberto Express nous proposera un défilé de personnages et de situations tragicomiques ou absurdes, le film prenant des allures de suite de sketches évoluant dans une atmosphère surréaliste. Et au fur et à mesure que le train file dans la nuit, le rythme du film accélère et ralentit, au rythme de la psyché d’Alberto, qui alterne entre les moments de joie et de désespoir. Une foule de personnages défile à l’écran ; ces derniers sont tantôt fantasques, comiques ou franchement bizarres. Ils apparaissent puis disparaissent, comme si le spectateur les avait aperçus à travers les vitres du train.

Au fil des rencontres et des discussions, et en particulier grâce à ses interactions avec le contrôleur du train (Marco Messeri), qui se trouve être un vieil ami qu’il a retrouvé par hasard, Alberto sera confronté à sa propre mortalité. Alberto Express nous propose ainsi une réflexion intéressante sur le temps qui passe. La nature insaisissable du temps est soulignée non seulement par l’ellipse temporelle de vingt ans au début du film, mais aussi dans le sentiment d’irréalité qui porte la narration, et qui propose au spectateur de dériver avec Alberto entre le sommeil et l’éveil. Coïncidences improbables, rencontres singulières, digressions poétiques… Le spectateur ne saura jamais réellement déterminer si le voyage en train au cœur d’Alberto Express est réel, ou s’il s’agit d’un rêve ou d’une parabole, mais le fait est que l’ensemble fonctionne plutôt bien dans son genre, et – et alors là attention référence ferroviaire en approche – on aurait bien tort de rester à quai !

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc grâce à Carlotta Films que le cinéphile français pourra aujourd’hui (re)découvrir Alberto Express sur support Blu-ray. L’image est proposée au format 1.66 respecté, et nous fait profiter d’un gain de précision vraiment saisissant par rapport au DVD édité par LCJ en 2001. La définition ne pose pas le moindre souci, le piqué est très satisfaisant, le tout est proposé dans un master stable et parfaitement restauré, avec de belles couleurs vives, des contrastes soignés et surtout un grain argentique parfaitement préservé. Côté son, le film d’Arthur Joffé s’impose naturellement en DTS-HD Master Audio 1.0. Le rendu acoustique est tout à fait stable et satisfaisant, sans souffle ni bruits parasites ; les dialogues sont parfaitement clairs tout au long du film.

Du côté des suppléments, on commencera avec deux courtes scènes coupées (2 minutes), qui ne présentent absolument aucun intérêt, mais on s’attardera plus volontiers sur les deux courts-métrages d’Arthur Joffé, qui ont la particularité d’être tirées de restaurations 4K. La Découverte (17 minutes), qui a remporté le Grand Prix du court-métrage au Festival des films du monde de Montréal en 1980, est un film en noir et blanc pensé comme un hommage aux grands comiques « visuels » du cinéma, porté par la prestation de Dominique Pinon. Merlin ou le cours de l’or (18 minutes) a quant à lui remporté la Palme d’or du court-métrage au Festival de Cannes 1982. Le film met également en scène Dominique Pinon. On terminera le tour des bonus avec la traditionnelle bande-annonce.

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