Test Blu-ray : Ainbo, princesse d’Amazonie

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Ainbo, princesse d’Amazonie

Pérou, Pays-Bas, Allemagne : 2021
Titre original : Ainbo – Spirit of the Amazon
Réalisation : Richard Claus, José Zelada
Scénario : Brian Cleveland, Jason Cleveland, Richard Claus, Larry Wilson
Éditeur : Le Pacte
Durée : 1h24
Genre : Animation, Fantastique
Date de sortie cinéma : 14 juillet 2021
Date de sortie DVD/BR : 24 novembre 2021

Née au cœur de la forêt amazonienne, Ainbo n’a que 13 ans mais rêverait d’être la meilleure chasseuse de tout Candamo. Aussi se lance-t-elle au mépris de tous les dangers dans la lutte contre la déforestation, ce terrible fléau qui menace sa terre natale. Heureusement, elle sait que pour vaincre ses ennemis, coupeurs d’arbres et chercheurs d’or, elle pourra compter sur ses guides spirituels magiques : Vaca, un tapir aussi costaud que maladroit et Dillo, un tatou espiègle…

Le film

[3/5]

Comme vous pouvez vous en douter, il ne convient pas d’envisager Ainbo, princesse d’Amazonie de la même façon que l’on aborderait un film issu du giron de Disney, Pixar, Dreamworks ou d’autres géants de l’animation internationale. Fruit d’une coproduction entre le Pérou, les Pays-Bas et l’Allemagne, le film de José Zelada et Richard Claus ne disposait que d’un budget de dix millions de dollars, soit cinquante millions de moins que la moyenne des films d’animation produits par les grands studios.

Cela dit, l’animation européenne ne cherche pas non plus nécessairement à marcher sur les plates-bandes des géants du circuit mondial : les films produits de notre côté de l’Atlantique sont généralement plutôt conçus pour un public d’enfants âgés de 2 à 10 ans, et Ainbo, princesse d’Amazonie ne fait pas exception à la règle. Pour autant, les coproductions européennes de films d’animation destinés aux plus petits ont tout de même le mérite de souvent réunir en masse les familles dans les salles. Malgré une période difficile, Ainbo, princesse d’Amazonie a ainsi réuni presque 260.000 français au cinéma : pour les films sortis le 14 juillet comme celui-ci, c’est presque autant que Titane (Palme d’Or 2021) et c’est 80.000 spectateurs de mieux que le dernier Christian Clavier, Mystère à Saint-Tropez.

Ne cherchez donc pas trop à la découverte d’Ainbo, princesse d’Amazonie : pour les adultes, il n’y aura pas grand-chose à se mettre sous la dent passée l’évidence du message écolo. Cela dit, il ne s’agit pas là d’un défaut rédhibitoire : on ira même jusqu’à trouver « rafraîchissant » de trouver de temps à autre un film qui s’adresse ouvertement à un public plus jeune.

Piochant allégrement dans plusieurs succès récents de l’animation, Ainbo, princesse d’Amazonie nous présentera les personnages et le contexte de façon rapide, en introduisant les protagonistes principaux par le biais de clichés éculés : Ainbo la jeune orpheline rêveuse pleine de dynamisme, Zumi, la future chef de tribu, croulant sous ses nouvelles responsabilités héritées du vieux et sage Huarinka, la mère adoptive d’Ainbo, Chuni, pleine de tendresse, le méchant guerrier du village, Atok, et enfin les deux guides spirituels – qui s’imposent comme la caution loufoque et humoristique du récit – Dillo et Vaca, respectivement un tatou bavard et un tapir maladroit. Et c’est parti pour une heure et demie d’amusement pour les kidz.

En gros, vous prenez un peu de Vaiana, vous rajoutez un peu de Timon et Pumbaa du Roi Lion par-dessus, ainsi qu’une relation Ainbo / Zumi qui rappelle furieusement celle d’Elsa et Anna dans La Reine des neiges, vous transposez tout cela dans la jungle amazonienne, et sans les chansons casse-couilles toutes les 10 minutes, et hop, voilà Ainbo, princesse d’Amazonie. Pour faire bonne figure, le thème de la protection de l’environnement et des ressources naturelles est introduit très tôt dans le métrage, sous la forme de poissons empoisonnés et autres maladies ravageant le village de l’héroïne. Si les événements sont dans un premier attribués à une malédiction du nom de Yacuruna, cette dernière prendra par la suite explicitement visage humain : celui des ouvriers et des machines qui déciment les arbres à quelques kilomètres de là.

Les coréalisateurs Richard Claus et José Zelada insufflent à Ainbo, princesse d’Amazonie un rythme relativement soutenu et des gags légers, tout en essayant d’aborder la véritable « malédiction » qui frappe l’Amazonie : la déforestation et le viol permanent de mère nature. Le message a le mérite d’être clair, et une poignée d’images très jolies (sous la direction artistique de Pierre Salazar) rehaussent un peu l’intérêt de l’ensemble.

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray d’Ainbo, princesse d’Amazonie édité par Le Pacte est très soigné, et propose, comme souvent avec les films d’animation, une image 1080p littéralement somptueuse, sans l’ombre d’un problème d’encodage à l’horizon : le piqué est précis, les couleurs vraiment pétantes, et les noirs très profonds. Niveau son, VF et VO sont encodées en DTS-HD Master Audio 5.1, et explosent littéralement sur les passages mettant en scènes les énormes machines de chantier qui attaquent la forêt. Les deux mixages font globalement preuve d’une excellente dynamique acoustique.

Du côté des suppléments, on trouvera un ensemble de bonus étonnamment complet pour une si petite production : on commencera tout d’abord avec un intéressant making of (15 minutes), qui reviendra sur les différentes étapes de la production et du processus d’animation. On continuera ensuite avec un entretien avec Audrey Lamy, voix française de Ainbo (9 minutes), qui reviendra sur son amour pour le doublage et sur ce qui l’a attirée dans le projet. Elle évoquera notamment un film l’ayant particulièrement marquée dans son enfance : Sauvez Willy. En complément des propos de l’actrice, on trouvera également un entretien avec le coréalisateur José Zelada (9 minutes), qui reviendra sur la genèse du film ainsi que sur son lien à la forêt amazonienne et à la nature. On terminera enfin avec la traditionnelle bande-annonce.

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