Test Blu-ray 4K Ultra HD : WandaVision

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WandaVision – L’intégrale de la série


États-Unis : 2021
Titre original : –
Création : Jac Schaeffer
Acteurs : Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Kathryn Hahn
Éditeur : Marvel
Durée : 5h30 environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD/BR/4K : 28 février 2024

Wanda Maximoff, alias Scarlet Witch, et Vision, deux super-héros, sont mariés et vivent heureux dans leur jolie maison de banlieue, mais leur ordinaire commence à montrer ses failles et ils réalisent que tout n’est pas ce qu’il parait…

La série

[5/5]

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, les films qui composent l’Univers Cinématographique Marvel (MCU) sont divisés en plusieurs sagas et phases, qui suivent un arc narratif commun. La « Saga de l’Infini » occupait les trois premières phases, comptait en tout 23 films, tournés entre 2008 et 2019. La phase 4, qui marquait le début de la « Saga du Multivers », a commencé en 2020 avec la série WandaVision. Il s’agissait pour Marvel et le MCU d’une phase de « transition », destinée à introduire de nouveaux personnages, et à se détacher des Avengers tels que le public les connaissait jusqu’ici, dans le sens où les événements relatés dans Endgame avaient considérablement modifié la donne.

La phase 4 fait également office de transition dans le sens où Marvel s’est enfin décidé à lancer la production de séries TV dont l’histoire est étroitement connectée avec les films du MCU. De fait, le moins que l’on puisse dire, c’est que les créatifs de chez Marvel n’avaient pas intérêt à se rater avec la série destinée à ouvrir cette nouvelle phase. Tous les regards étaient tournés vers WandaVision à son arrivée sur Disney+… Et en dépit de ce que peuvent affirmer quelques grincheux, la série développée par Jac Schaeffer a clairement rempli son contrat. On ira même jusqu’à penser que par son ambition et son intelligence, WandaVision a, à de nombreux égards, dépassé beaucoup des attentes les plus folles et les plus inespérées des fans de l’Univers Cinématographique Marvel.

A l’époque de la production du show, les six séries Marvel produites par Netflix entre 2015 et 2019 (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist, Defenders et The Punisher) n’avaient pas encore intégré le giron de Marvel, et WandaVision était donc la première série « officielle » du MCU. Pour s’amuser de la particularité notable de cette nouvelle déclinaison, les auteurs de WandaVision ont pris le parti de s’en amuser franchement : les neuf épisodes du show s’imposent dès lors comme une lettre d’amour à l’âge d’or de la télévision, et plus particulièrement aux différentes sitcoms ayant rythmé la vie des américains depuis les années 50. Dans un premier temps, la série prend en effet l’apparence d’une sitcom avançant d’une décennie à chaque épisode, et ce dans le but de souligner l’effondrement psychologique et le déni de réalité dont fait preuve l’héroïne Wanda (Elizabeth Olsen).

Par sa nature même de série de transition, WandaVision fait également le lien entre les films composant la Saga de l’Infini et les films et séries à venir au sein des phases 4, 5 et 6. Elizabeth Olsen et Paul Bettany y reprennent donc leurs rôles de Wanda et Vision. La série se déroule quelques semaines après les événements d’Avengers: Endgame. L’intrigue du show marque également le retour de Darcy Lewis (Kat Dennings), un des personnages secondaires de Thor / Thor : Le Monde des ténèbres, et de Jimmy Woo (Randall Park), vu dans Ant-Man et la Guêpe. Mais WandaVision marque aussi l’arrivée de la sorcière Agatha Harkness (Kathryn Hahn) dans le MCU, ainsi que celle du personnage de Monica Rambeau adulte (Teyonah Parris). Découverte enfant dans le film Captain Marvel, elle deviendra plus tard la super-héroïne Captain Marvel, également connue sous les noms de code Pulsar, Photon et Spectrum.

Mais les connexions créées par la série WandaVision ne s’arrêtent pas là, et dépassent même le strict cadre du MCU, pour le plus grand plaisir des fans des comics Marvel. Ainsi, les auteurs du show se sont amusés à multiplier les passerelles entre la série et certains « classiques » des bandes dessinées Marvel, tels que The Vision de Tom King et Gabriel Hernandez Walta (2019), le crossover House of M de Brian Michael Bendis et Olivier Coipel (2005), et bien sûr la série The Vision and the Scarlet Witch de Steve Englehart et Richard Howell (1985). Et il est absolument impossible d’évoquer WandaVision sans souligner « LE » coup de génie de Jac Schaeffer et de ses auteurs : celui de faire revenir le frère de Wanda, Pietro Maximoff, alias Quicksilver (ou Vif-Argent en VF).

Avant que Marvel et la 20th Century Fox ne fassent tous deux partie de l’entité Disney en 2017, il existait au cinéma deux versions distinctes du personnage de Quicksilver. Le premier était interprété par Aaron Taylor-Johnson, et faisait partie de l’Univers Cinématographique Marvel (appartenant à Marvel Studios). Le deuxième, interprété par Evan Peters, évoluait quant à lui dans l’univers cinématographique X-Men (appartenant à la Fox), et s’était même offert les meilleures scènes de X-Men : Days of future past et X-Men : Apocalypse. Comme cela ne vous a probablement pas échappé, dans Avengers : L’Ère d’Ultron, le personnage de Quicksilver mourait en sauvant Hawkeye (Jeremy Renner). La série WandaVision tournant autour du « monde fictif » créé par une Wanda devenue schizophrène, Pietro Maximoff réapparait ici… sous les traits d’Aaron Taylor-Johnson dans les souvenirs de Wanda, et sous ceux d’Evan Peters dans les scènes se déroulant dans le présent. On n’aurait pu rêver d’une manière plus fine et amusante de réintégrer le personnage dans le MCU. C’est d’autant plus remarquable que cette fantaisie « méta » est aussi une façon de briser le quatrième mur, en faisant un clin d’œil au spectateur, de façon à lui montrer que les auteurs œuvrant dans le MCU ne sont pas dupes des imbroglios juridiques qui les empêchaient jusque-là d’utiliser certains personnages. Ainsi, à la découverte de WandaVision, et de la façon brillante dont la série fait face à certaines lacunes logiques du MCU, même les fans inconditionnels auront pu se demander « mais où ont-ils été chercher ça ? » ou, plus laconiquement, se dire « ils ont osé ! ».

Bien entendu, au-delà de ces considérations qui ne passionneront guère plus qu’une poignée de fans, les spectateurs les moins familiers avec l’univers Marvel pourront également prendre du plaisir devant WandaVision, notamment dans le voyage que la série nous propose à travers plusieurs décennies de sitcom familiale à l’américaine. On pense bien sûr à ces shows tournés en public devant lesquels de nombreux spectateurs ont avalé leurs surgelés durant la pause du midi, en commençant par The Dick Van Dyke Show et Ma Sorcière bien aimée, qui sont les références les plus évidentes du premier épisode (on pourrait objecter qu’il ne s’agit pas de séries des années 50 mais des années 60, mais ne chipotons pas). Et le show adoptera d’autres codes au fil des épisodes, avançant dans le temps d’une dizaine d’années à la fois, en se modelant sur d’autres séries, telles que – entre autres – Friends, La Fête à la maison, Malcolm ou Modern Family. L’atmosphère outrée, humoristique et parfois franchement bizarre du show dépasse ainsi largement le cadre du MCU, et s’avérera capable de générer un intérêt significatif même du côté des cinéphiles les plus allergiques aux films de super-héros.

Le coffret Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Après quelques années d’exclusivité sur Disney+, WandaVision vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Marvel. Le format de la série, qui varie d’un épisode à un autre, est respecté, et l’image est globalement à tomber par terre, même si l’ensemble fonctionne comme un diesel. Les contrastes sont solides et dans le premier épisode, les échelles de gris semblent fidèles à l’aspect de la télévision de l’époque. Au fur et à mesure des épisodes, la série deviendra de plus en plus « colorée », et la palette chromatique s’enrichira en conséquence, avec des couleurs littéralement explosives dont l’impact est encore renforcé par la technologie HDR. Le piqué est d’une précision absolue, le niveau de détails excellent, ce qui tendra – et c’est le revers de la médaille – à donner un petit coup de vieux prématuré à certains effets spéciaux numériques. Le fait que l’on n’avait absolument pas remarqué ce défaut lors de notre découverte de WandaVision sur Disney+ est probablement le signe le plus évident de la finesse de ce transfert 4K, et de sa supériorité sur le streaming proposé par la plateforme de SVOD.

Du côté des pistes son, la série s’offre en VO une piste Dolby Atmos qui, de la même façon que l’image, mettra un certain temps à se mettre en place et à nous proposer une démonstration de sa puissance. Cela dit, il s’agit là d’un des partis pris esthétiques les plus forts de la série, qui calque son design visuel et sonore sur les différentes époques que traverse le show. De fait, les premiers épisodes nous proposeront des effets plus limités, avec quelques légers Surrounds, mais des dialogues essentiellement ancrés sur l’avant. Comme dans le cas de l’image, au fur et à mesure que la série commencera à sauter d’une décennie à une autre, le design sonore progressera en parallèle, ce qui se traduira par une utilisation de plus en plus importante des canaux Surround jusqu’à arriver à un véritable feu d’artifice acoustique sur les trois derniers épisodes. Du grand Art… Avec lequel la VF proposée en Dolby Digital 5.1 ne pourra pas véritablement rivaliser, même si le mixage s’avère fin et cohérent, et nous propose également une montée en puissance non négligeable sur les derniers épisodes du show.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une featurette (7 minutes) qui se concentrera sur le voyage à travers le temps proposé par WandaVision ; les acteurs et l’équipe y reviendront sur le production design utilisé pour reproduire l’aspect des sitcoms auxquels la série rendait hommage, ainsi que sur l’ambiance de chaque épisode. On continuera ensuite avec un bêtisier (3 minutes) ainsi qu’avec deux courtes scènes coupées (1 minutes), avant de se lancer dans le visionnage du making of (57 minutes), plus conséquent et intéressant. Ce passionnant documentaire nous propose un tour assez complet de la production de la série, avec des interviews des principaux acteurs et membres de l’équipe. Paul Bettany et Elizabeth Olsen y reviendront sur leur histoire dans le MCU et expliqueront l’importance de la série pour leurs personnages. La créatrice de la série Jac Schaeffer s’exprimera sur l’écriture et les thématiques abordées par WandaVision. Une poignée de secrets de tournage nous seront par ailleurs révélés : on apprendra par exemple que les passages « Sitcom » ont été tournés en studio devant un « vrai » public, et ce afin de capturer l’énergie de ces émissions d’antan. Enfin, Christophe Beck, Robert Lopez et Kristen Anderson-Lopez reviendront sur la composition de la musique et des chansons que l’on entend tout au long des épisodes.

On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de WandaVision édité par Marvel est présenté dans un magnifique Steelbook aux couleurs de la série, et contient trois cartes Collector reproduisant de très jolis « Concept Arts ».

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