Test Blu-ray 4K Ultra HD : Snatch

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Snatch

Royaume-Uni : 2000
Titre original : –
Réalisation : Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie
Acteurs : Brad Pitt, Jason Statham, Stephen Graham
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h42
Genre : Comédie, Polar
Date de sortie cinéma : 15 novembre 2000
Date de sortie DVD/BR : 7 juillet 2021

Après un cambriolage spectaculaire à Anvers, Frankie, est en possession d’un extraordinaire diamant. Bien entendu, cette pierre attire toutes les convoitises. Boris, un truand sans pitié décide d’exploiter le penchant de Frankie pour les jeux d’argent en lui tendant une embuscade chez un bookmaker…

Le film

[3,5/5]

Au milieu des années 90, sous les impulsions croisées de Quentin Tarantino (Pulp fiction) et des frères Coen (Fargo) est né un genre de polar un peu à part, que l’on pourrait appeler « polar de pieds nickelés ». Mettant en scène, le plus souvent sur une intrigue assez complexe et foisonnante de personnages, des truands improbables – voire franchement idiots – embarqués dans des histoires qui les dépassent complètement, et ayant des réactions parfois franchement irrationnelles, le polar « de pieds nickelés » a immédiatement engendré une vague de films du même genre.

Parmi les cinéastes ayant contribué à donner au « polar de pieds nickelés » ses lettres de noblesse, derrière les frères Coen qui s’en sont fait une véritable marque de fabrique, on pourra naturellement citer quelques noms prestigieux tels que Guy Ritchie, dont le deuxième film, Snatch (parfois connu sous son improbable titre français Snatch : Tu braques ou tu raques) s’impose encore aujourd’hui comme un fier représentant du genre.

Intrigue alambiquée, multitude de personnages hauts en couleurs, dialogues alternant entre le sublime et l’inintelligible, style narratif original, réalisation tape-à-l’œil… Même si le film de Guy Ritchie est extrêmement dâté fin des années 90 / début 2000, Snatch s’impose comme l’un des plus grandes réussites du polar de pieds nickelés, nous proposant un ensemble barré et follement divertissant.

Pour son deuxième film après Arnaques, crimes et botanique, Guy Ritchie conserve exactement la même formule que celle ayant fait son succès deux ans plus tôt ; de fait, l’ambiance de Snatch nous paraîtra globalement familière, nous proposant une intrigue racontée de façon aléatoire – voire même parfois incohérente – mais ayant l’avantage de ne pas être difficile à suivre. Au cœur de son film, Ritchie imagine et réunit grosso modo deux intrigues, qui se réuniront à la fin du film : on suivra, d’un côté, la trajectoire d’un diamant volé par « Franky quatre doigts » et, de l’autre, une série de combats de boxe truqués qui vont mal tourner.

Si Snatch suit donc en parallèle deux histoires, dans l’absolu, aucune des deux n’est réellement originale prise individuellement ; aucun ne véhicule non plus réellement de valeur morale, spirituelle, émotionnelle ou philosophique particulière. Mais l’Art de Guy Ritchie et de Snatch se situe dans le détail, et surtout dans la façon dont il va dépeindre l’univers des truands de Londres : un monde violent, corrompu et complexe, où tout semble permis – la tonalité générale choisie par le cinéaste britannique se reflète d’ailleurs tout particulièrement dans l’approche visuelle aussi énergique qu’efficace qu’il a choisie pour son film.

Peu importe les tenants et aboutissants de l’intrigue donc : Snatch est d’avantage centré sur « l’expérience » du spectateur que sur l’histoire en particulier – il s’agit plutôt d’un film de la forme que du fond. Tout y est question de « style », et à ce niveau, le film est souvent étonnant : la mise en scène de Guy Ritchie est fluide, et s’avère complétée par une bande-son remarquable, qui apporte encore une énergie supplémentaire à cette expérience folle, proche de la bande-dessinée.

Le Blu-ray 4K Ultra-HD

[4/5]

Sorti sur les écrans en 2000, Snatch est le fruit d’un tournage 35mm, et avait fait l’objet d’une édition Blu-ray en 2009 – autant dire à la préhistoire en termes de Haute-Définition. Alors qu’il vient tout juste de fêter ses vingt ans, le film de Guy Ritchie bénéficie donc aujourd’hui d’une remasterisation 4K grâce à Sony Pictures. Après Last Action Hero et Big Fish le mois dernier, l’éditeur semble bien déterminé à proposer un solide ravalement de façade à ses masters Blu-ray de « première génération », sortis grosso-modo entre 2007 et 2012. Snatch est par ailleurs présenté ici en HDR10, et dès les premières minutes du films, ce qui sautera aux yeux du spectateur de 2021 est la forme insolente du nouvel étalonnage, plus réaliste, plus naturel, avec aussi des noirs plus profonds et des contrastes nettement renforcés. La saturation des couleurs est beaucoup plus impressionnante qu’auparavant, et colle aujourd’hui parfaitement à la tonalité du film. La granulation d’origine a été respectée, et s’avère à la fois fine et dense ; le piqué est également bien plus précis que sur l’édition précédente. Pas de bidouilles numériques type DNR ou Edge Enhancement à l’horizon : il s’agit vraiment d’une excellente remasterisation.

Côté son, le film a été remixé en Dolby Atmos (avec un core Dolby TrueHD 7.1). Riche et dynamique, ce nouveau mixage nous propose une très solide prestation acoustiques, en particulier en ce qui concerne le rendu des séquences les plus « musicales ». Cette VO spatialise les différents titres de la solide bande-originale de manière efficace ; le mixage s’illustre également lors des différentes scènes d’action ou de violence. Le caisson de basses n’est pas en reste, et renforcera les différents coups de feu avec une bonne humeur tonitruante. En VF, le film est proposé dans un antique mixage Dolby Digital 5.1, mais on vous conseillera plutôt de visionner Snatch en version originale – pas tellement en raison du mixage mais bel et bien pour des raisons artistiques : les prestations conjointes de Jason Statham, Brad Pitt, Benicio Del Toro ou encore Dennis Farina valent vraiment la peine d’être découvertes dans la langue où elles ont été tournées…

Côté suppléments, Sony Pictures recycle les bonus déjà disponibles sur le Blu-ray de 2009, à savoir un commentaire audio de Guy Ritchie et Matthew Vaughn (producteur), un amusant vrai/faux making of (25 minutes), une petite poignée de scènes coupées (six au total), la comparaison film / storyboard sur trois scènes et une galerie de photos (5 minutes).

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