Test Blu-ray 4K Ultra HD : Novocaïne

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Novocaïne

États-Unis : 2025
Titre original : Novocaine
Réalisation : Dan Berk, Robert Olsen
Scénario : Lars Jacobson
Acteurs : Jack Quaid, Amber Midthunder, Ray Nicholson
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h50
Genre : Action, Thriller, Comédie
Date de sortie cinéma : 26 mars 2025
Date de sortie BR/4K : 30 juillet 2025

Lorsque la fille de ses rêves est kidnappée, Nate, un homme ordinaire, transforme son incapacité à ressentir la douleur en une force inattendue dans son combat pour la retrouver…

Le film

[3,5/5]

Depuis un peu plus d’une dizaine d’années maintenant, les cascadeurs ont fait main basse sur une large partie du cinéma d’action. Hier considérés comme de simples maillons de la chaîne de production au service des « action stars », les chorégraphes de combats et les cascadeurs sont donc montés en gamme, et bénéficient aujourd’hui d’une véritable considération. Ainsi, on reconnaît aujourd’hui qu’ils disposent d’une véritable « vision » du cinéma, plus directe et punchy que dans le passé. Parmi les noms les plus connus ayant émergé ces dernières années, on pense au coordonnateur de cascades pour le MCU Sam Hargrave, au co-fondateur de 87North Productions (anciennement 87 Eleven Productions) David Leitch, au co-créateur de la saga John Wick Chad Stahelski, ou encore à l’excellent Brian Smrz, réalisateur de l’excellent 24h Limit avec les équipes de Stunteam. Même en France, on commence à voir débarquer des films d’action de cascadeurs, notamment sous l’impulsion de cinéastes tels que Guillaume Pierret (Balle perdue).

Les cascadeurs sont donc parvenus, en quelques années, à faire évoluer les lignes du cinéma d’action, au point d’en faire peu à peu disparaître les stars bodybuildées et les artistes martiaux accomplis d’antan pour mettre en avant des films d’action portés par des acteurs au physique beaucoup plus « modeste », qui se lancent dans de gros fights sur celluloïd avec le punch et l’énergie dont sont malheureusement dépourvus la plupart des cinéastes traditionnels. Après Keanu Reeves dans John Wick, et Charlize Theron dans Atomic Blonde, ce sont donc Mary Elizabeth Winstead, Bob Odenkirk, Brad Pitt, David Harbour ou Ryan Gosling qui sont devenus des bagarreurs méchamment badass grâce au talent des équipes de 87North Productions. Le succès aidant, les gros studios s’intéressent maintenant très activement au genre, à l’image de Paramount Pictures, qui a rapidement acquis les droits de distribution de Novocaïne, sur l’annonce d’un pitch mettant en scène le frêle Jack Quaid (le fils unique de Meg Ryan et de Dennis Quaid, né en 1992) confronté à tout un tas de bad guys surarmés auxquels il va foutre la pâtée de leur vie.

Le gros point fort de Novocaïne réside dans son postulat de départ, très amusant : le film met en scène un personnage principal atteint d’ICD (insensibilité congénitale à la douleur) qui, suite à un braquage, va se retrouver embringué dans une suite de péripéties ultra-violentes afin de retrouver la fille de ses rêves. Le fait que le héros, Nate Caine, ne ressente pas la douleur fera l’objet de nombreux gags un peu craspec (brûlures, contusions, arrachage d’ongles, cassage de bras…) destinés à faire réagir le spectateur, et dans l’ensemble, ceux-ci s’avèrent plutôt efficaces. Difficile en effet de ne pas réagir « physiquement » aux déboires de notre héros : il y a ainsi de grandes chances pour que vous vous tortilliez dans votre fauteuil ou lâchiez un « ouuuuuuh » de douleur au moment où le pauvre Nate se retrouve, par exemple, à devoir se déboîter le pouce afin de se libérer d’une paire de menottes.

Pour le reste, le scénario de Novocaïne s’avère globalement solide, et ce même si le « retournement de situation » intervenant à mi-métrage est relativement téléphoné. Les acteurs sont bons, et les interactions entre Nate et Sherry (Amber Midthunder) au début du film apportent à l’ensemble un petit côté « rom-com » inattendu et assez plaisant. A ce sujet, il est d’ailleurs impossible d’ignorer le malicieux petit clin d’œil effectué par le film au rôle le plus emblématique de Meg Ryan, la mère de Jack Quaid : lors de leur premier rendez-vous dans un « dinner » typiquement américain, la jeune femme commence à gémir de plaisir en ingérant une part de tarte à la cerise – la référence à Quand Harry rencontre Sally est évidente, et apporte un petit supplément d’âme assez rafraichissant à la relation se nouant entre les deux personnages principaux. La mise en scène est signée Dan Berk et Robert Olsen, quasi inconnus chez nous, et qui s’étaient fait remarquer des amateurs de fantastique en 2016 en réalisant Stake Land II, la suite du film de Jim Mickle.

Derrière la caméra, Berk et Olsen parviennent occasionnellement à dynamiser un ensemble malheureusement un peu trop conventionnel, manquant régulièrement de la petite touche de folie qui l’aurait réellement fait décoller. Pour le coup, et étant donné que leurs sujets s’avèrent vaguement similaires, il est difficile de ne pas comparer Novocaïne au diptyque Hyper Tension / Hyper Tension II, réalisé en 2006/2009 par le duo de cinéastes Mark Neveldine et Brian Taylor. En comparaison avec les aventures totalement déjantées de Chev Chelios (Jason Statham), celles de Nate Caine ne pourront apparaître que comme malheureusement un poil trop académiques pour s’avérer à 100% convaincantes. C’est dommage, et on a tendance à se dire que les cascadeurs et chorégraphes de chez Black Rats Stunts (Bulgarie) n’ont peut-être pas eu suffisamment le champ libre afin de porter totalement les scènes d’action, ce qui leur aurait permis de prendre l’ascendant sur tout le reste du film. Dommage !

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Novocaïne débarque donc aujourd’hui chez tous vos dealers de culture, dans une belle édition 4K estampillée Paramount Pictures. Visuellement, le rendu du Blu-ray 4K Ultra HD est assez bluffant : les couleurs sont éclatantes, vives et brillantes, et cette intensité correspond parfaitement à l’état d’esprit du film, qui nous est d’ailleurs proposé ici en Dolby Vision + HDR10. Bref, si le niveau de détail est impressionnant, le film tire vraiment son épingle du jeu grâce à l’étalonnage HDR/Dolby Vision offre un rendu vraiment magnifique tout au long du film. Bref, c’est du lourd. Du côté des enceintes, on aura tout d’abord le droit à une VO mixée en Dolby Atmos, qui sera décodée en Dolby TrueHD 7.1 si votre ampli n’est pas compatible. Cet impressionnant mixage vous scotchera d’entrée de jeu avec ses effets tonitruants, qui commencent dès le générique du film sur le générique de la chanson de R.E.M « Everybody hurts », et se prolongent tout au long du film, qu’il s’agisse des effets d’ambiance ou de l’intense spatialisation durant les scènes d’action. Les fans de VF devront quant à eux se contenter d’un mixage Dolby Digital 5.1, bénéficiant d’une bonne dynamique, avec des effets bien répartis et des ambiances subtilement distillées. Un beau Blu-ray Katka.

Dans la section suppléments, on trouvera trois modules de featurettes qui, mis bout à bout, composeront un intéressant making of survolant de nombreux aspects de la production de Novocaïne. Dans le module « pré-production » (13 minutes), les acteurs, les deux coréalisateurs et le scénariste Lars Jacobson évoqueront le concept du film, l’ICD, le personnage central et le casting. Dans le module « production » (16 minutes), on reviendra sur le tournage en Afrique du Sud (au Cap), la préparation physique et l’entraînement avec « les bulgares », le production design ou encore la réalisation des scènes clés du film. Enfin, le module « maquillages » reviendra sur l’évolution du maquillage de Jack Quaid tout au long du film et sur les effets gore.

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