Test Blu-ray 4K Ultra HD : Mufasa – Le Roi Lion

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Mufasa : Le Roi Lion

États-Unis : 2024
Titre original : Mufasa – The Lion King
Réalisation : Barry Jenkins
Scénario : Jeff Nathanson
Acteurs (VO) : Aaron Pierre, Kelvin Harrison Jr, John Kani
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h58
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 18 décembre 2024
Date de sortie DVD/BR/4K : 18 avril 2025

Rafiki raconte à la jeune lionne Kiara – la fille de Simba et Nala ? la légende de Mufasa. Il est aidé en cela par Timon et Pumbaa, dont les formules choc sont désormais bien connues. Relatée sous forme de flashbacks, l’histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé qui, un jour, fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d’une lignée royale. Cette rencontre fortuite marque le point de départ d’un périple riche en péripéties d’un petit groupe « d’indésirables » qui s’est formé autour d’eux et qui est désormais à la recherche de son destin. Leurs liens d’amitié seront soumis à rude épreuve lorsqu’il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel…

Le film

[3,5/5]

Parmi les règles tacites de la critique de cinéma, il en est une aussi immuable qu’incontournable : celle d’éviter à tout prix l’emploi de la première personne, qui exclut le lecteur, l’invite à questionner la position de l’auteur et l’incite même, dans de nombreux cas, à abandonner la lecture en cours de route. De ce fait, il n’est absolument pas dans les habitudes des auteurs de critique-film.fr d’employer la première personne dans leurs textes, mais dans le cas de Mufasa : Le Roi Lion, il nous a semblé intéressant de jouer à ce « je » dangereux. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un souvenir tenace de cinéphile m’a taraudé tout au long du visionnage du film de Barry Jenkins, sans jamais parvenir tout à fait à m’en débarrasser.

Pour éclaircir le contexte, il faut remonter à 2007, et à la sortie sur les écrans du Spider-Man 3 de Sam Raimi – une énorme déception pour de nombreux cinéphiles, et un film qui tenait presque de l’auto-sabordage pour le réalisateur d’Evil Dead, qui après un deuxième opus absolument grandiose en 2004, nous livrait un épisode complètement foireux, qui mit d’ailleurs fin à la collaboration entre le cinéaste et le studio Sony. Quelques semaines après avoir découvert Spider-Man 3 dans les salles, que me restait-il du film ? Juste une sublime séquence : celle de la naissance de l’Homme-sable, dont la légende raconte qu’elle aurait coûté, à elle seule, le budget du premier Spider-Man. A l’époque, le fait que la seule séquence qui m’ait marqué au cœur du film soit une scène intégralement créée en CGI m’avait profondément attristé, surtout venant de la part du prodige Sam Raimi.

Vous commencez à voir où je veux en venir ? Mufasa : Le Roi Lion est donc la suite de l’adaptation « en prises de vue réelles » du Roi Lion, gros carton de l’année 2019 : avec 1,7 milliards de dollars au box-office, il s’était rapidement incrusté à la onzième place des plus gros succès du box-office mondial et s’était également attribué le plus gros succès de l’année au Box-office en France, avec plus de dix millions d’entrées. Pour le projet Mufasa, les studios Disney ont décidé de faire appel à Barry Jenkins, lauréat de l’Oscar du meilleur film en 2017 pour le film Moonlight. Sans manquer de respect à Jon Favreau, on est tout de même quelques coudées au-dessus d’un simple « yes-man » à qui l’on demande de filmer des paysages vides sur lesquels on incrusterait par la suite des animaux en images de synthèse.

Les bonus disponibles sur le Blu-ray de Mufasa : Le Roi Lion nous en apprendront davantage sur la fabrication d’un tel film… Et à vrai dire, la réalité est peut-être encore pire qu’on ne le pensait au visionnage, dans le sens où le film ayant été mis en boite en partie pendant la période du #GrandConfinement, l’intégralité des prises de vue ont en réalité été créées de façon artificielle, à partir de photos : rien n’a été filmé préalablement, même pas les décors, ce qui rapproche finalement beaucoup plus le film de Barry Jenkins d’un film d’animation que d’un film en prises de vue réelles. On veut dire par là qu’absolument aucune prise de vue réelle n’a été effectuée : on est en présence d’un film 100% créé numériquement, à partir des voix et des chansons enregistrées par les acteurs.

De ce fait, le réalisateur oscarisé a beau nous expliquer que Mufasa : Le Roi Lion est le film lui ayant demandé le plus de travail, puisqu’il intervenait à toutes les étapes du processus de création, on ne peut tout de même s’empêcher de se demander dans quelle mesure sa sensibilité et sa « vision » se retrouvent aujourd’hui réellement au cœur du film. Le résultat à l’image est assez bluffant, et même régulièrement d’une beauté saisissante, mais en tant que spectateur, on peut quand même s’avérer un peu gêné aux entournures, de la même façon qu’on l’avait été il y a 18 ans à la découverte de Spider-Man 3. Il convient dès lors de prendre sur soi pour ne pas avoir l’air d’un « boomer » complètement déconnecté du cinéma de son époque.

Car si l’on parvient à mettre ce sentiment de côté, il faut admettre que Mufasa : Le Roi Lion est un film réussi. Il s’agit d’une préquelle / suite au Roi Lion de 2019, et l’ensemble est réalisé de manière si experte qu’on ne pourra finalement que se laisser porter par cette « origin story » centrée sur le père de Simba, ainsi que sur sa relation avec « Scar ». La beauté des images et l’émotion véhiculée par le film sont indéniables, le casting vocal est de premier ordre et les chansons sont dans la lignée de celles des films de 1994 et de 2019. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, et a réservé un accueil chaleureux au film de Barry Jenkins, qui a enregistré plus de 700 millions de dollars de recettes et attiré dans les salles plus de 5,2 millions de français.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Disponible depuis quelques jours au format Blu-ray 4K Ultra HD, Mufasa : Le Roi Lion s’impose comme une parfaite galette de démonstration pour le support. La finesse des détails tout au long du récit est stupéfiante. Qu’il s’agisse des décors ou des fourrures des animaux, tout est d’une précision fantastique. Les paysages sont absolument époustouflants en termes de niveau de détail, et pour ne rien gâcher, les technologies HDR + Dolby Vision contribuent à rehausser la palette colorimétrique de l’ensemble, qui s’avère vraiment chatoyante et explosive. Les scènes nocturnes ne sont pas en reste et s’avèrent tout aussi précises et bluffantes que les scènes se déroulant en plein jour. Du lourd ! Côté son, Mufasa : Le Roi Lion nous propose également un véritable festival de dynamisme acoustique, avec une piste Dolby Atmos en VO à 100% immersive. Les sons environnementaux plongent littéralement le spectateur au cœur de la savane, et la spatialisation s’avère particulièrement remarquable durant les scènes musicales ainsi que sur celles durant lesquelles les éléments se déchainent (l’orage, l’éboulement du barrage…). Les dialogues sont placés à l’avant, histoire de bénéficier d’un rendu acoustique clair et net tout au long du film. La VF n’est pas en reste, puisqu’elle bénéficie également d’un mixage Dolby Digital+ 7.1 extrêmement bien pensé et efficace. Du grand Art !

Du côté des suppléments, rien à se mettre sous la dent sur le Blu-ray 4K Ultra HD, mais le Blu-ray de Mufasa : Le Roi Lion également disponible dans le boitier bénéficie quant à lui d’un ensemble de featurettes relativement complètes et plutôt informatives. On commencera avec un intéressant making of (14 minutes), qui donnera entre autres la parole au réalisateur Barry Jenkins, et qui appuiera sur l’importance cruciale de l’enregistrement des voix, puisque rien de ce que nous découvrons à l’écran n’est réel et que tout a été créé par ordinateur. Les acteurs et divers membres de l’équipe y évoqueront également l’importance du Roi Lion de 1994.

Le sujet suivant sera consacré à la musique de Mufasa : Le Roi Lion (9 minutes), et donnera largement la parole au compositeur Lin-Manuel Miranda, qui s’était précédemment fait remarquer en signant les (formidables) chansons d’Encanto : La Fantastique Famille Madrigal (2021). On aura également droit à quelques images de l’enregistrement des chansons. On continuera ensuite avec un sujet dédié aux easter eggs (5 minutes), qui révèlera quelques références plus ou moins bien « cachées » au cœur du film, puis avec un bêtisier (2 minutes) consacré sur les boulettes ou autres improvisations durant les sessions d’enregistrement des voix. On terminera ensuite avec le clip de la chanson « I Always Wanted a Brother » (1 minute), une petite poignée de scènes coupées (5 minutes) et un message du Lion Recovery Fund (2 minutes) qui lutte pour la protection des lions.

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