Blanche Neige
États-Unis : 2025
Titre original : Snow White
Réalisation : Marc Webb
Scénario : Erin Cressida Wilson
Acteurs : Rachel Zegler, Gal Gadot, Andrew Burnap
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h49
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 19 mars 2025
Date de sortie BR/4K : 23 juillet 2025
Une version en prises de vues réelles du classique Disney Blanche-Neige et les Sept Nains. Cette aventure magique retourne aux sources du conte intemporel avec les adorables Timide, Prof, Simplet, Grincheux, Joyeux, Dormeur et Atchoum…
Le film
Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, la maison Disney s’est mis dans l’idée d’enchaîner les adaptations « live » (en prises de vue réelles) des plus grands classiques animés de la firme. De ce fait, une large poignée de films familiaux aux airs de « déjà vu » se sont donc succédé sur nos écrans, en salles et sur Disney+. Au début, les réalisateurs à qui l’on avait confié le soin de remettre en images les classiques Disney (Kenneth Branagh, Bill Condon…) avaient fait le choix de la déférence vis-à-vis du matériau original. Si l’on ne parlerait pas forcément de « décalque », le fait est que l’on avait alors réellement l’impression d’assister à des transpositions fidèles des dessins animés d’origine. Mais peu à peu, l’esprit « Woke » cher aux réseaux sociaux s’est insinué dans les productions live de chez Disney, apportant de nombreuses modifications structurelles aux adaptations de ces dessins animés ayant bercé l’enfance de nombreuses générations d’après-guerre, comme si ces derniers constituaient, en l’état, le vecteur de nombreux problèmes de société (injustices sociales, inégalités raciales…).
Jeunesse, inclusivité et diversité sont donc désormais à l’ordre du jour, et on imagine bien que l’adaptation « woke » du chef d’œuvre de 1937 Blanche-Neige et les Sept Nains a dû poser de nombreux problèmes aux scénaristes du remake : le film original mettait tout de même en scène une femme blanche « comme la neige » qui faisait, en sifflotant, le ménage et la vaisselle pour sept rudes barbus, et finissait par se faire embrasser par un gars alors qu’elle était inconsciente. Beaucoup de choses changent donc au cœur de ce Blanche Neige cuvée 2025, à commencer par le titre, qui dégage d’entrée de jeu la référence aux « sept nains ». Et c’est bien là que se situe l’énorme problème de réception subi par le film au moment de sa sortie. Critiqué pour ses dérives « woke » et ses partis pris artistiques discutables, mais également en raison des prises de position politiques de ses deux actrices principales (par rapport au conflit au Moyen-Orient), le film s’est pris des scuds de tous les côtés, et se paye aujourd’hui une des pires notes jamais vues sur le site de référence IMDb : 2,1/10 – moyenne réalisée à partir des votes de plus de 380.000 internautes à travers le monde.
Alors que le film de Marc Webb débarque aujourd’hui en vidéo, la question se pose donc légitimement : Blanche Neige mérite-t-il réellement une note aussi piteuse ? La réponse à cette question dépendra de votre sensibilité aux problématiques « woke », ainsi qu’à votre attachement à l’œuvre originale. Pour autant, si l’on excepte le choix franchement bizarre et farfelu de ne plus mettre en scène des « nains » mais des espèces de lutins magiques tout droit sortis de contes de fées, force est de constater que les décors, la photo et tout le production design dans son ensemble sont absolument superbes et renversants. Tous les visuels proposés par le film sont saisissants, comme s’ils étaient tirés d’un magnifique livre d’images à destination des plus jeunes, et l’ensemble développe tout au long de l’intrigue une atmosphère « magique » tout à fait convaincante, surtout en 4K. En ce sens, on rapprocherait presque Blanche Neige d’un film tel que Parthenope, dans le sens où s’il peine à convaincre sur le fond, il est littéralement éblouissant sur la forme.
Ainsi, si Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney est aujourd’hui quasi-unanimement considéré comme un chef d’œuvre en dépit des quelques réserves que la sensibilité contemporaine pourrait lui opposer, il semble que le ressenti global lié à ce Blanche Neige modernisé soit finalement très similaire, mais dans l’excès inverse. On veut dire par là que beaucoup de spectateurs semblent en effet le rejeter en bloc pour de simples questions de sensibilité « anti-woke », un sentiment exacerbé aux Etats-Unis depuis la réélection de Donald Trump. Il s’agit là d’un rejet presque politique, et par conséquent purement « adulte » : on en veut pour preuve que les enfants de cinq à dix ans ne sont absolument pas gênés par les modifications apportées à l’intrigue, que leurs parents considèrent parfois au contraire comme une « trahison » éhontée du film original. Tout ça pour dire que cette Blanche Neige-là n’est probablement pas le désastre absolu que toutes sortes d’articles et de critiques pouvaient nous laisser augurer.
On retrouve en effet au cœur de Blanche Neige la même approche moderniste à la sauce Disney que sur la plupart des films « live » adaptés ces dernières années des classiques de l’animation de la maison aux grandes oreilles. On y trouve par exemple une nouvelle distribution « multiraciale » censée contrecarrer l’absence d’acteurs de couleur dans les grands films d’animation Disney du Vingtième Siècle, et le sous-texte général englobe un petit message à visée écologique doublée de ce que l’on pourrait presque considérer comme l’ébauche d’une réflexion sur les droits des autochtones. Du côté des nouvelles chansons, assez nombreuses, elles ont été confiées à deux musiciens ayant déjà collaboré avec la maison Disney, Benj Pasek et Justin Paul, à qui l’on devait les chansons de La La Land, The Greatest Showman et bien sûr de la version live d’Aladdin sortie en 2019. Bref, on peut donc avancer sans trop avoir peur de se tromper que si vous avez apprécié les autres films en prises de vue réelles sortis par les studios Disney ces dernières années, il n’y a pas de raisons pour que vous n’aimiez pas aussi ce Blanche Neige post-moderne.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4,5/5]
Blanche Neige vient donc de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Walt Disney France, et comme on pouvait s’y attendre avec un film aussi soigné d’un point de vue formel, le rendu 2160p du film est absolument époustouflant. L’image est d’une beauté épatante, mêlant harmonieusement les images de synthèse et les prises de vue réelles, et nous offrant un niveau de détail d’une précision absolue. Le niveau de détail est sidérant, les textures et la clarté générale sont impressionnants, et la palette de couleurs est chatoyante, encore renforcée par les technologies Dolby Vision + HDR – bref, c’est de la BdB – de la pure Bombe de Balle. Du côté des pistes sonores, on commencera avec le mixage français qui, soyons honnête, sera celui que choisiront probablement 95% des acquéreurs de cette galette Katka de Blanche Neige : la VF nous est donc proposée dans un puissant mixage Dolby Digital+ 7.1, parfaitement enveloppant et dynamique, avec des effets multidirectionnels dans tous les coins. Comme d’habitude avec la branche française de Disney, la VF a donc ici bénéficié d’un beau soin éditorial, loin d’être reléguée au rôle de « parent pauvre » sonore ne bénéficiant pas des joies de la Haute-Définition audio. La version originale quant à elle est proposée dans un formidable mixage Dolby Atmos. Bien entendu, l’ampleur et le dynamisme acoustique sont de rigueur, avec une spatialisation littéralement renversante, époustouflante, qui ravira autant les petits que les grands. Du très beau travail !
Pour ce qui est des suppléments, le disque Blu-ray 4K Ultra HD de Blanche Neige ne contient que la Version Karaoké, qui permet d’accéder directement aux chansons. Le Blu-ray du film, également disponible au cœur du boîtier, nous proposera quant à lui don lot de bonus intéressants, On commencera avec un court making of (12 minutes), avec de bonnes interviews et de nombreuses références à la version de 1937. On continuera ensuite avec des featurettes consacrées à la musique du film (9 minutes) et à la création des costumes (9 minutes). On terminera enfin avec un bêtisier (2 minutes) pas forcément indispensable ainsi qu’avec une poignée de scènes coupées (2 minutes), Très complet !