Cendrillon, Clochette : Deux Disney pour la rentrée

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Si l’on n’est pas forcé d’adhérer aux théories avancés par les historiens et critiques de Cinéma œuvrant dans la branche des « gender studies » (Geneviève Sellier, Noël Burch…), dont les réflexions mènent à la conclusion que la cinéphilie est, en elle-même, une pratique théorique sexuée, il semble en revanche être un fait avéré que le Cinéma soit, très clairement, un Art « sexué », dans le sens où certains films s’adressent avant tout à une sensibilité féminine, ou à une [absence de] sensibilité typiquement masculine. En dépit de ce qu’en pensent certaines féministes acharnées, le cinéma a donc bel et bien un sexe caché sous le vernis de celluloïd, et depuis les origines du Cinéma, plusieurs genres ont cohabité : des films pour hommes d’un côté, pour femmes de l’autre, et au sein de la catégorie des films pour enfants, il existe donc des films destinés aux petits garçons, et d’autres aux petites filles.

Cette semaine, peut-être dans le but de consoler nos têtes blondes des contrariétés liées à la rentrée des classes, Walt Disney France nous offre donc avec Cendrillon et Clochette et la créature légendaire deux films tout spécialement destinés à un public de très jeunes filles pré-pubères, qui devraient donc ravir les 4-10 ans ainsi que l’âme d’enfant de leurs mamans.

 

 

Cendrillon


États-Unis, Royaume-Uni : 2015
Titre original : Cinderella
Réalisateur : Kenneth Branagh
Scénario : Chris Weitz
Acteurs : Lily James, Cate Blanchett, Richard Madden
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h45
Genre : Fantasy
Date de sortie cinéma : 25 mars 2015
Date de sortie DVD/BR : 26 août 2015

 

Le père d’Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère et les filles de celle-ci, Anastasie et Javotte. Mais lorsque le père d’Ella meurt à son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir, ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au palais. Ella a le sentiment d’avoir trouvé l’âme soeur. Une lueur d’espoir brûle dans son coeur, car toutes les jeunes filles du pays ont été invitées à assister à un bal au palais. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant Kit, Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa robe en pièces… Pendant ce temps, le Grand Duc complote avec la méchante belle-mère pour empêcher le Prince de retrouver celle qu’il aime… Heureusement, comme dans tout bon conte de fées, la chance finira par sourire à Ella : une vieille mendiante fait son apparition, et à l’aide d’une citrouille et de quelques souris, elle va changer le destin de la jeune fille…

 

 

Clochette et la créature légendaire


États-Unis : 2015
Titre original : Tinker Bell and the legend of the NeverBeast
Réalisateur : Steve Loter
Scénario : Steve Loter, Tom Rogers
Acteurs (VO) : Ginnifer Goodwin, Mae Whitman, Rosario Dawson
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h16
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 8 avril 2015
Date de sortie DVD/BR : 26 août 2015

 

On raconte que les rugissements lointains qu’on entend parfois le soir seraient ceux d’une créature mystérieuse qui vivrait tapie dans un endroit reculé. Quand Noa rencontre une impressionnante créature qu’elle ne connait pas, en bonne fée des animaux, elle décide de mener l’enquête et de l’étudier pour mieux percer son secret. Se pourrait-il que ce soit la bête de la légende ? En effet l’étrange créature ne ressemble à personne : elle est énorme avec des yeux verts brillants et elle s’avère des plus impressionnantes. Mais Noa sent que derrière l’effrayante apparence de la bête se cache un coeur d’or. Elle va devoir convaincre Clochette et ses amies de prendre, avant qu’il ne soit trop tard, tous les risques pour la sauver…

 

 

Bien emballés, rythmés et colorés, les films composant le diptyque Cendrillon / Clochette et la créature légendaire défient donc l’analyse critique, puisque celle-ci est généralement signée par des plumes masculines de plus de 11 ans (à l’exception notable des critiques spectateurs d’allociné.fr bien entendu). De plus, si l’on en croit les théories avancées par Burch et Sellier, la cinéphilie de l’auteur de ces lignes, héritée de la « politique des Auteurs » chère à la Nouvelle Vague, se serait avant tout forgée autour d’un phallocentrisme triomphant, qui sied fort peu à l’analyse des aventures de ces simili-princesses parlant aux animaux et évoluant dans des univers magiques bien éloignés des préoccupations masculines (chasse et reproduction) du critique contemporain.

Tout juste pourra-t-on sans trop se mouiller avancer que Kenneth Branagh était sans doute l’homme de la situation afin d’adapter en « live » le dessin animé Cendrillon : on retrouve clairement, lors de la séquence du bal notamment, le faste et l’ambition qu’il déployait en 1996 avec le flamboyant Hamlet. Concernant Clochette et la créature légendaire, on ne pourra que s’esbaudir devant la qualité très honorable de l’animation, surtout quand on considère que ce nouvel opus des aventures de la petite fée, comme les précédents avant lui, est à l’origine un produit destiné au marché de la vidéo, bénéficiant on ne sait pourquoi d’un traitement de faveur dans certains pays, essentiellement en Europe, dans lesquels on peut régulièrement voir ces films dans les salles obscures.

Pour le reste, on laissera la parole au public « cible » idéal de ce diptyque, en rapportant les propos de Lucie, cinq ans et demi, à la sortie de la projection couplée des deux longs-métrages.

« J’aime Cendrillon, même si le début est triste. Dans le film, Cendrillon s’appelle Ella ; j’aime bien quand elle fait de la magie et attrape un nuage. (…) J’ai surtout apprécié le milieu du film, quand Cendrillon danse au bal avec le prince, et puis bien-sûr la fin, quand elle se marie avec lui. »

« J’aime Clochette et la créature légendaire. Ce n’est pas triste, enfin, seulement un tout mini chouïa à un moment, quand ils capturent la créature, qui s’appelle Grognon, et qu’elle est prisonnière dans un filet. (…) La créature est marrante, elle bave ; mon passage préféré, c’est quand la créature vole sur les cailloux, grâce à la poussière de fées. »

Voilà deux avis clairs et concis, dont bien des critiques, y compris sur critique-film.fr, devraient s’inspirer. On remercie chaleureusement Lucie pour sa précieuse collaboration.

 

 

 

Les Blu-ray

[5/5]

Côté Blu-ray, et comme à son habitude, Walt Disney France nous propose avec ces deux Blu-ray de véritables galette de démonstration. Piqué d’une précision à couper le souffle, couleurs chaudes et éclatantes, contrastes au taquet, tout est parfait, il n’y a rien à redire malgré le foisonnement de détails à l’écran. Bref, c’est superbe, si j’osais et pour reprendre une expression toute faite, je dirais qu’il s’agit d’un émerveillement de tous les instants. En ce qui concerne le son, c’est un festival de dynamisme, les piste VO encodées en DTS-HD Master Audio 7.1 diffusant allégrement leur lot d’ambiances, de bruits finement spatialisés et de musique. Les effets sont dynamiques, virevoltants, époustouflants (voire la métamorphose du carrosse de Cendrillon) et les mixages en envoient vraiment dans tous les coins. Les deux versions françaises sont encodées en DTS-HD Haute Résolution Audio 7.1 et ne déméritent jamais, nous offrant un spectacle sonore véritablement bluffant dans les deux cas.

Dans la section suppléments, on trouvera les habituelles featurettes, à réserver aux parents et aux enfants plus âgés. Les bonus de Cendrillon se concentrent sur l’adaptation « live » de l’univers du conte, avec un retour sur les costumes et les effets spéciaux, un focus particulier sur la scène du bal, ainsi qu’une ouverture alternative pour le film. Les petites filles seront en revanche absolument ravies de retrouver Anna et Elsa, la « Reine des Neiges » dans le court-métrage La reine des neiges : Une fête givrée, proposé en Haute Définition et s’attachant à suivre la fête d’anniversaire d’Anna. La galette de Clochette et la créature légendaire nous propose également son lot de featurettes, revenant de façon lapidaire sur les éléments importants de la production (histoire, design, chansons…). Dans le module intitulé « Le film de mon papa », on rencontrera Calista, la fille du réalisateur Steve Loter ; ce dernier introduira également une série de scènes coupées (11 minutes environ). Enfin, comme sur la galette de la princesse à la pantoufle de verre, un court-métrage d’animation fermera la section ; il s’agit de l’hilarant Mickey Mouse : L’alpiniste (Yodelberg), issu de la série de cartoons modernes consacrée à Mickey et créée par Paul Rudish en 2013. On espère d’ailleurs que les 40 épisodes for-mi-da-bles de cette série arriveront un jour sur support DVD ou Blu-ray en France.

 

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