Shiver, l’enfant des ténèbres
Espagne : 2008
Titre original : Escalofrío
Réalisateur : Isidoro Ortiz
Scénario : Hernán Migoya, Alejandro Hernández
Acteurs : Juan Valverde, Francesc Orella et Mar Sodupe
Distribution : Antartic Video
Durée : 1h31
Genre : Horreur, Thriller
Date de sortie : 23 janvier 2013 – Uniquement en DVD
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Il était temps de pouvoir avoir sa séance de rattrapage pour le film Shiver qui sort en DVD. Le film du réalisateur Isidoro Ortiz (Faust5.0, 2001) honore le genre et conforte la très bonne patte espagnole. Shiver allie une très bonne qualité de scénario et de réalisation. La combinaison gagnante.
Synopsis : Santi, un adolescent de 16 ans, est atteint d’une maladie qui le rend très sensible à la lumière. Avec sa mère, il quitte donc Barcelone pour s’installer au Nord de l’Espagne. Mais bientôt des phénomènes étranges se produisent dans les bois situés à proximité de la demeure : des bêtes sont tuées, et bientôt c’est un ami de Santi qui est retrouvé mort. Santi est vite suspecté…
Une belle histoire sur l’insaisissable bestialité
Le scénario de Shiver est solide et privilégie le mystère. L’histoire tient debout, et de bout en bout satisfaisant ainsi l’exigence d’une narration qui captive tout en créant un climat de tension. Le personnage de Santi, jeune adolescent en est le pivot. Atteint d’une maladie rare, le jeune homme est presque un « enfant de la lune ». La lumière est son pire ennemi. Pour le protéger, sa mère décide de migrer dans une région montagneuse et de s’installer dans une maison enclavée. Aux alentours du village, dans les bois sévit une créature qui tue les brebis. Mais cette menace reste insondable et nourrit l’incrédulité des habitants. Le jeune Santi, lui, perçoit cette présence vivante. Mais est-ce un animal, une créature, voire une entité ? Il va concentrer toutes les haines lorsqu’un camarade succombe à une attaque dans les bois. Il s’acharnera néanmoins à découvrir les preuves et la nature exacte du mal. Shiver mène ainsi à l’éclosion d’un secret qui hante les lieux depuis longtemps. Le potentiel de cette histoire se trouve très bien exploitée et efficace. Sans en révéler davantage, cette traque du monstre qui rôde et menace, permet au film d’aborder la thématique des liens peut-être peu étanches entre animalité et nature humaine.
L’immersion saisissante dans les bois
L’efficacité du scénario se traduit par une bonne trame qui s’agrège et s’accorde parfaitement à climat très sombre. Il ne faut pas attendre du film une explosion d’hémoglobine et de violence. L’ensemble se veut très accessible et dédié à un large public. La grande réussite de Shiver est de nous conduire dans la profondeur des bois, mais pas pour une randonnée touristique. La forêt est dans Shiver bien plus qu’un décor. Il s’agit d’un « personnage » à part entière filmé avec une minutie photographique exemplaire. Le film a d’ailleurs été récompensé par le prix des meilleurs effets visuels et sonores aux Gaudi Awards en 2009. La captation des décors naturels et la lumière relève de la perfection. Rien n’échappe à la caméra pour contribuer à la densité ténébreuse des lieux. Des chemins et recoins des plus inaccessibles sont empruntés dans une fluidité remarquable. On passe des couleurs froides du jour à la lueur de la nuit avec un soin constant. La forêt se mute en jeu de piste inquiétant tant sous la pleine lune que dans l’obscurité totale. Pour ne pas s’en égarer, les lampes de poches tracent à peine la voie. Lorsque le jeune Santi s’équipe d’une caméra pour traquer les preuves, les angles de vues sont démultipliés. Le montage des séquences croise le tout avec une justesse millimétrée et assure un rendu d’ensemble d’une rare qualité.
Résumé
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