Screen Actors Guild Awards 2022 : Helen Mirren prix honorifique

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Excalibur © 1981 Arnaud Sélignac / Orion Pictures / Cinema ’84 / Warner Bros. France Tous droits réservés

De l’autre côté de l’Atlantique, la situation sanitaire ne paraît inquiéter personne pour l’instant. Il faut donc espérer que la saison des prix de cinéma pourra s’y dérouler normalement, après un début d’année 2021 pour le moins compliqué. En tout cas, le syndicat des acteurs américains, l’influente Screen Actors Guild, a déjà commencé les préparatifs pour sa 28ème cérémonie des Screen Actors Guild Awards. Celle-ci devrait avoir lieu le dimanche 27 février 2022 à Santa Monica. C’est à cette occasion que l’actrice anglaise Helen Mirren recevra le prix honorifique, selon l’annonce faite par la présidente du syndicat Fran Drescher la semaine dernière, le 18 novembre.

Puisque le prix pour l’ensemble de la carrière existe depuis sensiblement plus longtemps que les prix compétitifs, inaugurés quant à eux seulement en 1995, Helen Mirren en sera la 57ème lauréate. Après une année de relâche pour cause de pandémie, elle succède à l’acteur américain Robert De Niro, qui l’avait reçu en janvier 2020 des mains de Leonardo DiCaprio. Depuis le début du siècle, Helen Mirren sera la dixième actrice honorée de la sorte, après entre autres Julie Andrews, Betty White, Rita Moreno et Lily Tomlin. En tant que comédienne d’origine britannique, elle appartient à une petite minorité, aux côtés de ses consœurs Julie Andrews, Angela Lansbury et Elizabeth Taylor.

La Folie du roi George © 1994 Alex Bailey / Close Call Films / Channel Four Films / The Samuel Goldwyn Company / UFD
Tous droits réservés

L’étoile de Helen Mirren (* 1945) en tant que vedette de cinéma a mis longtemps avant de se manifester. Malgré un très solide parcours sur les planches et à la télévision dès le début des années ’70, l’actrice n’avait alors tenu que des rôles mineurs dans des films comme Le Songe d’une nuit d’été de Peter Hall, Age of Consent de Michael Powell, Le Messie sauvage de Ken Russell et Le Meilleur des mondes possibles de Lindsay Anderson. Or, dès les années ’80, elle commençait à s’imposer, notamment grâce au sulfureux Caligula de Tinto Brass, à l’épique Excalibur de John Boorman et à Cal de Pat O’Connor qui lui valut son premier prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1984.

Les rôles devenaient alors plus importants et les noms des réalisateurs plus prestigieux. En témoignent ses collaborations avec Peter Hyams (2010 L’Année du premier contact), Taylor Hackford – son mari depuis 1997 – (Soleil de nuit), Peter Weir (Mosquito Coast), Peter Greenaway (Le Cuisinier le voleur sa femme et son amant), Paul Schrader (Étrange séduction) et Gabriel Axel (Le Prince de Jutland).

The Queen © 2006 Laurie Sparham / Granada Film Productions / Scott Rudin Productions / Pathé Renn Productions /
Pathé Tous droits réservés

Une deuxième consécration au Festival de Cannes à travers La Folie du roi George de Nicholas Hytner en 1995 lui avait alors permis de se faire définitivement un nom sur la scène du cinéma international. Ce gain de popularité indéniable s’est toutefois traduit par un choix de projets très majoritairement à vocation commerciale. Ainsi, Helen Mirren a certainement su monnayer ses services pour des films tels que Mrs. Tingle de Kevin Williamson, Calendar Girls de Nigel Cole, Fashion maman de Garry Marshall, Benjamin Gates et le livre des secrets de Jon Turteltaub, Jeux de pouvoir de Kevin MacDonald, Red de Robert Schwentke, L’Affaire Rachel Singer de John Madden, Les Recettes du bonheur de Lasse Hallström, La Femme au tableau de Simon Curtis, Beauté cachée de David Frankel, sa participation aux trois derniers épisodes de l’univers Fast and Furious et Anna de Luc Besson.

Des films plus exigeants étaient certes moins nombreux ces dernières années, quoique pas non plus complètement absents d’une filmographie hétéroclite. Depuis The Pledge de Sean Penn et Gosford Park de Robert Altman, en passant par son rôle phare de la reine Elizabeth II dans The Queen de Stephen Frears, jusqu’à plus récemment L’Échappée belle de Paolo Virzi et L’Art du mensonge de Bill Condon. En début d’année prochaine, elle sera à l’affiche dans The Duke, le dernier film du regretté Roger Michell.

La Femme au tableau © 2015 Robert Viglasky / Origin Pictures / BBC Films / SND Tous droits réservés

En quelque sorte un témoin privilégié de la montée en puissance des prix de la Screen Actors Guild, Helen Mirren est la lauréate honorifique ayant été la plus souvent récompensée par ses pairs jusque là. Entre l’an 2000 et 2016, elle y a été nommée à treize reprises et l’a gagné cinq fois : pour Gosford Park en 2002 (Meilleure actrice dans un second rôle et Meilleur ensemble), un autre coup double cinq ans plus tard grâce à The Queen et à la mini-série « Elizabeth I », puis pour le téléfilm « Phil Spector » de David Mamet en 2014.

Du côté des Oscars, elle a quatre nominations à son actif pour La Folie du roi George, Gosford Park, The Queen et Tolstoi Le Dernier automne. Elle l’avait gagné en 2007 pour The Queen, qui lui avait de même valu d’innombrables autres trophées dont la Coupe Volpi au Festival de Venise en 2006.

Le Screen Actors Guild Award n’est pas du tout son premier prix honorifique, puisqu’elle en a déjà reçu d’autres de la part de l’Académie du cinéma britannique en 2014 et du Festival de Berlin, sous forme d’un Ours d’or d’honneur en 2020.

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