Rencontres Cinématographiques de Cannes : 3 nouveaux films

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La poursuite des Rencontres Cinématographiques de Cannes nous amène vers 3 nouveaux films, une coproduction germano-norvégienne, un film vénézuélien et un film italien.

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D’une vie à l’autre

D’une vie à l’autre est un film réalisé par l’allemand Georg Maas. Il raconte avec beaucoup de force l’histoire d’une femme dont la vie s’est retrouvée façonnée par une facette de l’histoire européenne que nous, français, ne connaissons pas : le fait que de nombreux bébés nés d’une mère norvégienne et d’un soldat allemand lors de l’occupation de la Norvège par les nazis ont été envoyés vers l’Allemagne afin d’être à même, plus tard, de régénérer la race aryenne. Dans les années 60, la Stasi en a profité pour envoyer des espions dans ce pays occidental : il suffisait d’utiliser une fausse identité pour qu’une mère soit persuadée de retrouver l’enfant qu’on lui avait pris dès sa naissance ou presque. Katrine est l’une d’elle et, en 1990, entre la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne, elle a une existence normale et heureuse avec un mari qu’elle aime, une fille, une petite-fille et, bien sûre, sa « mère ». Jusqu’au jour où débarque un avocat qui travaille pour le Parlement européen qui souhaite lancer une enquête et mettre en cause les gouvernements norvégiens et allemands sur ce qui s’est passé pendant la guerre. D’une vie à l’autre est un film passionnant, plein de rebondissements très bien amenés par le réalisateur et remarquablement interprété, en particulier par Juliane Köhler qui joue Katrine et par Liv Ullmann qui joue sa « mère » . Il faudra attendre le 23 avril 2014 pour le voir sur nos écrans.

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Pelo Malo

Il est rare de voir arriver un film vénézuélien sur nos écrans. Pelo Malo est le 3ème long métrage de cinéma de Mariana Rondòn. Elle nous raconte une histoire très simple, celle d’un petit métis de 9 ans qui ne supporte pas sa chevelure frisée et qui se rêve en chanteur aux cheveux lisses. Sa mère en arrive à se persuader qu’il a des tendances homosexuelles alors que sa grand-mère, qui a la même impression, s’en félicite car cela lui permettrait de l’écarter de la violence virile qui a causé la mort de son fils. Ce n’était pas gagné d’avance mais Mariana Rondòn arrive à intéresser les spectateurs à l’histoire de cette famille. Elle en profite pour nous donner une photographie sans doute assez fidèle d’un Venezuela dont on parle beaucoup mais qu’on connaît guère : l’insécurité, le « culte » que vouait à Chavez de nombreux vénézuéliens, les embouteillages monstrueux de Caracas, liés sans doute au prix de l’essence (moins de 2 centimes d’Euro le litre!), la passion de ce pays pour les concours de beauté. Ce film sortira en France le 2 avril 2014.

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Viva la liberta

Viva La Libertale film italien de Roberto Ando, était déjà au programme du Festival de Gardanne 2013. Ce film, qui sortira le 5 février 2014, est le 5ème long métrage de fiction de Roberto Ando, né à Palerme en 1959. Dans ses interviews, il insiste sur le côté réaliste de son film, tout en reconnaissant qu’il est à l’extrême limite entre film réaliste et fable. C’est dans ces nuances que se situe le défaut majeur d’un film par ailleurs tout à fait estimable. En effet, l’histoire que raconte le film est celle d’un leader d’un parti de gauche italien qui, de plus en plus contesté dans son propre parti, en arrive à aller se réfugier à Paris chez une ancienne compagne et que son bras droit va remplacer par son frère jumeau, un écrivain et philosophe qui sort d’un asile psychiatrique. Dans le cadre d’un film réaliste, cette astuce de scénario ne peut pas être crédible, l’existence pour un homme politique de premier plan d’un frère jumeau aux portes de la folie ne pouvant pas avoir été dissimulée bien longtemps à l’époque d’Internet. Dans le contexte politique de l’Italie d’aujourd’hui et, plus généralement, dans le contexte politique de la plupart des pays démocratiques, Viva La Liberta est, malgré ce petit défaut de fabrique, un film très intéressant qui met en parallèle la situation du cinéma et la situation politique de l’Italie, un film sur l’importance du changement, un changement que le peuple lui-même doit prendre en main. C’est Toni Servillo qui interprète avec maestria le double rôle des jumeaux, Valerio Mastandrea jouant son bras droit et Valeria Bruni Tedeschi son ancienne compagne.

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