Critique : New York Melody

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new york melody affNew York Melody

Etats-Unis : 2014
Titre original : –
Réalisateur : John Carney
Scénario : John Carney
Acteurs : Keira Knightley, Mark Ruffalo, Catherine Keener
Distribution : UGC Distribution
Durée : 1h44
Genre : Comédie dramatique, Romantique, Musical
Date de sortie : 30 juillet 2014

Note : 3,5/5

Synopsis : Heureuse de découvrir New-York avec son petit ami repéré par une grande maison de disques, Gretta est dévastée lorsqu’elle apprend qu’il la trompe avec une attachée de presse. Alors qu’elle s’apprête à rentrer en Angleterre, son meilleur ami l’invite dans un bar à interpréter l’une de ses chansons. Présent par hasard dans la salle, Dan, un producteur au fond du trou, est séduit et lui propose d’enregistrer un album.

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La plus grande surprise ici est de découvrir le joli filet de voix de l’actrice Keira Knightley qui chante avec un talent inattendu dans les rues de New-York afin d’enregistrer un disque en plein air dans des lieux publics. Habituée à porter de belles toilettes dans des films historiques, elle revient au monde contemporain pour cette très plaisante comédie moins romantique que musicale. Mark Ruffalo, mal rasé et hirsute, est le producteur fatigué qui l’accompagne dans cette folle équipée improvisée portée par les agréables compositions de Gregg Alexander, leader du groupe pop New Radicals sur des paroles signées entre autres par le réalisateur lui-même.

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Une brève rencontre musicale entre deux écorchés

La chanson qui attire l’oreille du manager est une ritournelle déprimante sur un suicide dans le métro, ce qui réunit ces deux écorchés. Le scénario joue sur l’ironie d’atteindre un succès, même relatif, au pire moment de sa vie avec une chronologie complexe dans sa première partie qui navigue entre le présent et le passé proche et qui révèle sur quelles bases douloureuses se passe la rencontre de la chanteuse et de son producteur. Chacun est encore meurtri par des trahisons amoureuses, lui par son épouse (Catherine Keener) et la deuxième par son compagnon devenu célèbre du jour au lendemain (Adam Levine, chanteur de Maroon Five). La première partie nous fait vivre en parallèle ce qui les mène au jour de leur rencontre, entre une journée pourrie de Dan qui perd son travail, déçoit sa fille (Hailee Steinfeld, révélée par True Grit des frères Coen) et les quelques semaines qui vont séparer Gretta et son compagnon.

Keira Knightley et Adam Levine
Keira Knightley et Adam Levine

Chanteurs de rue à New-York

New-York Melody possède une réelle grâce insufflée par l’auteur et réalisateur John Carney, révélé en 2006 par Once, où il filmait déjà des chanteurs de rue avec la même approche sensible et presque documentaire. Il crée quelques scènes d’anthologie comme lorsque Dan imagine dans son esprit d’arrangeur surdoué les instruments non utilisés à côté de l’apprentie artiste prendre vie pour accompagner sa voix fragile et son jeu simple à la guitare. Il pense déjà au disque et grâce à son amour de la musique et sa passion du métier, il reprend vie grâce à la chanson la déprimante de sa future protégée, retrouvant l’énergie de ses débuts grâce à ce coup de foudre musical. Ensemble, ils vont enregistrer une demo dans la rue qui va devenir un album entier, fait librement, avec les sons de la rue, saisissant le hasard de la vie dans des lieux inattendus répartis dans la ville selon leurs idées improvisées en compagnie de musiciens recrutés à la bonne franquette dont un pianiste heureux de laisser tomber les cours de danse classique pour fillettes, le tout financé par un rappeur reconnaissant et loyal qui évoque en douce son respect pour ce type en galère, regrettant que l’on oublie ce que qu’il a apporté aux autres avant de connaître un long échec.

Voir news sur les chansons du film en cliquant sur ce lien.

Keira Knightley, Hailee Steinfeld et Mark Ruffalo
Keira Knightley, Hailee Steinfeld et Mark Ruffalo

 

Résumé

John Carney manifeste ici un attachement généreux pour ses personnages, ne les jugeant pas mais soulignant ce qu’il y a de meilleur chez les uns et les autres malgré leurs défauts. Il fait preuve de sensibilité, autant dans une chanson de rupture comme improvisée au téléphone ou la scène où le père de sa fille et de Gretta lorsque la conversation glisse vers la leçon de séduction trop intime. Pas de mauvaise épouse, pas de ratés mais des êtres faillibles capables du meilleur et du moins bon. Une (presque) success story non spectaculaire mais dont on sort requinqué et agréablement ému, sans être pris au piège de vilains violons.

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