Ne nous jugez pas

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Ne nous jugez pas

Ne me jugez pasNe nous jugez pas

Mexique  : 2010
Titre original : Somos Lo Que Hay
Réalisateur : Jorge Michel Grau
Scénario : Jorge Michel Grau
Acteurs : Francisco Barreiro, Alan Chávez, Juan Carlos Colombo
Production : Wild Side
Durée : 1h39
Genre : Drame, Épouvante
Date de sortie : Inconnue

Réalisation : [rating:3.0]
Scénario :     [rating:2.0]
Acteurs :      [rating:3.0]
Musique :     [rating:2.0]
Globale :      [rating:2.5]

Ne nous jugez pas est le premier film du mexicain Jorge Michel Grau réalisé en 2010 et présenté au festival de Gérardmer 2011. Annoncé comme un film sur le cannibalisme, Ne nous jugez pas a de quoi faire saliver tous les fans de films d’horreur, surtout qu’on attend depuis quelques années un nouveau film traitant ce thème.

Synopsis : Un homme meurt dans la rue, laissant sans ressources sa femme et ses trois enfants. La famille, très éprouvée émotionnellement, doit dorénavant assurer sa survie d’autant qu’elle ne mange que de la chair humaine lors de cérémonies rituelles et que les victimes ont toujours été fournies par le père. La tâche échoit au fils aîné, Alfredo, un adolescent marginal qui ne semble pas prêt à accepter cette mission… (Allociné)

Ne me jugez pas

Ne nous jugez pas est une critique sociale sur la pauvreté mexicaine, un film qui se situe entre le drame familial et l’épouvante. L’histoire se passe au cœur d’une favela au Mexique. On suit une famille pauvre (très pauvre même) qui subit le choc du décès paternel inattendu et les conséquences que cela engendre. Le principal souci est le manque de nourriture,  puisque c’est le père qui apportait les repas à la maison. Les repas ? Des êtres humains, en fait. La famille devient semblable à une meute de loups qui ne peut plus s’assumer sans son leader. Les membres peinent donc à trouver leurs marques et le fils aîné, à qui revient l’obligation de chasser, ne semble pas prêt à prendre le relai.

Les décors sont quant à eux superbes. On est plongé dans la pauvreté totale que subit une partie du  peuple mexicain. Les vêtements, la maison familiale, le quartier… tout est sale et semble sortir d’une autre époque. Les lumières tamisées et les décors remplis de bric-à-brac participent au sentiment dérangeant que nous fait ressentir la misère sociale ainsi exposée, une misère rarement mise en avant au cinéma.  La réalisation est fluide, et on retrouve plusieurs fois des plans arrêtés filmant l’action d’une manière figée, dans lesquels les personnages se déplacent autour de l’objectif. Des scènes horrifiques sont présentes, même si elles sont très peu nombreuses, dans lesquelles on nous montre la famille préparer le dîner et charcuter de pauvres personnes. L’ensemble de la mise en scène est propre, des temps morts sont présents et justifiés pour amener un peu plus de gravité à l’histoire, mais ils restent malheureusement trop nombreux et pénalisent l’action.

Cependant, le gros problème de Ne nous jugez pas réside dans l’intrigue. On parcourt un moment de vie d’une famille atypique sans aucune introduction ni justification. Aucun renseignement n’est donné pour expliquer le cannibalisme ou les cérémonies énigmatiques. S’il s’agissait de vampires, on n’en saurait pas plus. C’est intéressant dans la mesure où le spectateur peut librement créer sa propre histoire, mais au final, lorsque le rideau tombe, on ne sait pas très bien quoi penser. Par ailleurs, le manque d’indice enlise le scénario et quelques péripéties ou une relance de l’intrigue auraient été bénéfiques.

Ne nous jugez pas

Les personnages sont très bons. La mère dictatrice, sorte de mante religieuse qui veille et fait régner la terreur dans son clan, est détestable. Le trio composé des 2 frères, Julian (Alan Chávez) et Alfredo (Francisco Barreiro), et de leur sœur Sabina (Paulina Gaitan) est très spécial. Ils entretiennent tous trois des rapports étranges desquels s’échappe une forte tension sexuelle qui frôle à plusieurs reprises l’inceste. Enfin, les 2 policiers qui enquêtent, tout aussi pauvres que la famille, nous régalent lors de scènes souvent drôles, les présentant dans leur recherche ridicule du tueur avec toute la corruption possible qui va avec.

Résumé :

En hésitant entre le drame et le film d’horreur, Jorge Michel Grau n’arrive finalement qu’à nous ennuyer malgré de très bonnes idées et une réalisation très fraîche. Le temps semble bien long et la conclusion nous laisse inévitablement sur notre faim. On est à des années lumières de Cannibal Holocaust.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=I3pSEw9AGsw[/youtube]

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