Critique : Lou ! Journal infime

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lou journal infime affLou ! Journal infime

France, 2014
Titre original : –
Réalisateur : Julien Neel
Scénario : Julien Neel, Marc Syrigas, d’après l’oeuvre de Julien Neel
Acteurs : Lola Lasseron, Ludivine Sagnier, Kyan Khojandi
Distribution : StudioCanal
Durée : 1h44
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 8 octobre 2014

Note : 3/5

Les auteurs de bande dessinée font de plus en plus souvent le grand saut vers le cinéma. Après Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi (Persepolis), Riad Sattouf (Les Beaux gosses) ou Pascal Rabaté (Les Petits Ruisseaux), Julien Neel se rajoute à cette liste en transposant sur grand écran les aventures de Lou !, l’adolescente rêveuse dont la mère a mis sa vie entre parenthèses.

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Synopsis : Lou, douze ans, vit seule avec sa mère Emma un peu amorphe, beaucoup à l’ouest. Elles sont plutôt heureuses dans leur appartement coloré malgré un petit sentiment de solitude qui va s’estomper avec l’arrivée d’un hippie à veste de mouton à côté de chez elles et la décision de Lou d’aborder enfin Tristan, le jeune garçon qu’elle épie depuis des mois au grand désarroi de sa meilleure copine.

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De superbes trouvailles visuelles

Pour son premier long-métrage, Julien Neel fait preuve d’une maîtrise du rythme et d’un joli sens du cadre qui lui vient probablement de son activité d’auteur de bande dessinée. Il adapte une partie des sept tomes de la série Lou ! créée en 2004 avec le premier volet Journal infime dont il respecte les codes visuels et les couleurs chatoyantes qui ne dépareilleraient pas dans un film signé Jean-Pierre Jeunet (T.S.Spivet récemment) ou Michel Gondry (La Science des rêves plutôt que L’Écume des jours). Il impose un rythme énergique qui ne souffre jamais des imposantes mais superbes trouvailles visuelles avec la photo colorée de Pierre Milon, des décors inventifs et vivants de Sylvie Olive et des costumes bigarrés de Marylin Fitoussi qui reflètent les personnalités contrastées qui se heurtent gentiment dans cette sympathique comédie où se succèdent des scènes drôles, touchantes et dénuées d’ironie dans cet univers graphique fantaisiste.

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Une troupe homogène

Les jeunes acteurs forment une troupe homogène, à commencer par le quatuor féminin de nouvelles meilleures copines : Lola Lasseron dans le rôle-titre, Eden Hoch alias Mina, la plus ancienne amie et bien plus raisonnable qui se lasse de ne jamais être écoutée (un point de vue bien croqué sur les amitiés de l’enfance et de l’adolescente), la très drôle Lily Taïeb en rebelle boudeuse (Marie-Emilie, dont la mère est interprétée par Julie Ferrier avec son grain de folie habituel et le père par François Rollin, un cocktail détonnant) et Léa Nataf encore plus indépendante et qui a un secret étonnant pour une comédie familiale, traitée comme si de rien n’était, en arrière-plan. Osé et fin. Leurs partenaires masculins, Joshua Mazé (Tristan) ou Virgile Hurard (Jean-Jean), sont eux aussi parfaits dans la peau acnéique d’adolescents timides et tremblants mais pas nigauds, comme souvent dans les comédies adolescentes françaises.

Eden Hoch, Lola Lasseron, Léa Nataf et Lily Taïeb
Eden Hoch, Lola Lasseron, Léa Nataf et Lily Taïeb

 

Les adultes sont joués avec entrain par Ludivine Sagnier (Emma) qui fonctionne en symbiose parfaite avec Lola Lasseron, Nathalie Baye dans son premier rôle de grand-mère très âgée (et particulièrement acariâtre) et Kyan Khojandi qui porte bien la perruque blonde qui le change de son apparence dans le programme court Bref diffusé sur Canal +. Il a une présence qui rappelle Samuel Le Bihan (à ses débuts) prometteuse pour l’avenir de son encore jeune carrière, une belle idée de casting. L’indolent et farouche chat qui trouve sa place dans la famille monoparentale est excellent lui aussi, comme le sont souvent les chats en ce moment. Car on ne le dit pas assez, la Nouvelle Vague Féline relance le cinéma international, comme l’Ulysse de Inside Llewellyn Davis pour ne citer que le plus évident.

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Résumé

Dans une ambiance de conte de fées primesautière, l’atmosphère est joyeuse avec quelques petites touches graves et une réelle audace dans la représentation de l’adolescence malgré le contexte fantaisiste de cet univers de bande dessinée.

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