Doucement, mais sûrement, la rentrée cinématographique monte en puissance. Le nombre de nouveaux films à l’affiche à partir d’aujourd’hui est aussi raisonnable que celui des semaines passées, une dizaine à peine. Mais ces sorties commencent à nous subjuguer, petit à petit, par leur qualité grandissante. Entre les avant-premières du festival Pathé Première, les ressorties du festival Play it again et cette sélection hebdomadaire des plus respectables, vous aurez donc l’embarras du choix pendant les sept jours à venir dans vos salles obscures préférées !
Nos trois coups de cœur habituels de la semaine portent en majorité le sceau cannois. Ainsi, le prix spécial du jury de Greta Gerwig Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof est le film à ne surtout pas rater dans les jours à venir ! Idem ou presque pour le chant de cygne mélancolique et loufoque de Sophie Fillières Ma vie ma gueule, présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes. Enfin, le drame historique Ni chaînes ni maîtres, le premier film prometteur de Simon Moutaïrou, montre avec force et en jouant sur le décalage entre la beauté des images et l’horreur de l’action que la France d’avant la Révolution était, elle aussi, gangrenée par l’esclavage.
Puis, deux documentaires sont également dignes de votre attention depuis ce mercredi. En premier lieu, Toxicily de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto sur les ravages du raffinage du pétrole en Sicile. Et sur un ton sensiblement plus enjoué, Valérie Donzelli qui accompagne la mise en scène théâtrale d’un Hamlet décalé dans Rue du conservatoire.
Du côté de la fiction, Speak No Evil de James Watkins respecte à peu près la tradition de l’horreur rondement menée, instaurée par le studio Blumhouse depuis quasiment dix ans et des classiques du genre tels que American Nightmare de James DeMonaco et Get out de Jordan Peele. Tandis que le huitième long-métrage de Julie Delpy, Les Barbares, nous fait craindre qu’il ne soit pas du même niveau que le dernier film de Ken Loach The Old Oak sur un thème social comparable.
Enfin, après leur passage par la case arte, quatre pépites du film noir américain des années 1930 et ’40 ont le privilège d’être à nouveau distribués en salles en copies restaurées. L’occasion idéale de voir des icônes du cinéma hollywoodien de l’époque comme Bette Davis, Edward G. Robinson, Michèle Morgan et Dick Powell au meilleur de leur forme.
Les Barbares de Julie Delpy (France, Comédie, 1h41) avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte
Billy le hamster cowboy de Antoine Rota et Caz Murrell (France, Animation, 1h07, distribué sur 170 copies)
Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof (Allemagne, Drame, 2h46, distribué sur 210 copies) avec Misagh Zare, Soheila Golestani et Mahsa Rostami (critique)
Jour de colère de Jean Luc Herbulot (France, Thriller, 1h24) avec JoeyStarr, Asia Argento et Joaquim Fossi
Ma vie ma gueule de Sophie Fillières (France, Comédie dramatique, 1h39, distribué sur 193 copies) avec Agnès Jaoui, Angelina Woreth et Edouard Sulpice (critique)
Ni chaînes ni maîtres de Simon Moutaïrou (France, Drame historique, 1h38, distribué sur 288 copies) avec Ibrahima Mbaye, Camille Cottin et Anna Diakhere Thiandoum
Rue du conservatoire de Valérie Donzelli (Documentaire, France, 1h20, distribué sur 28 copies)
Speak No Evil de James Watkins (États-Unis, Horreur, 1h50) avec James McAvoy, Mackenzie Davis et Scoot McNairy
Toxicily de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto (France, Documentaire, 1h18) (critique)
Veni vidi vici de Daniel Hoesl et Julia Niemann (Autriche, Drame, 1h26) avec Ursina Lardi, Laurence Rupp et Johanna Orsini-Rosenberg
Reprises
4 films noirs américains (1934-1948) de John Cromwell, Fritz Lang, Arthur Ripley et André De Toth (États-Unis, Thriller) : L’Emprise, La Rue rouge, L’Évadée et Le Piège