Critique : Jack Reacher

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jack reacher_afficheJack Reacher

États-Unis : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Scénario : Christopher McQuarrie d’après Lee Child
Acteurs : Tom Cruise, Rosamund Pike, Robert Duvall
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 2h11
Genre : Action, Thriller
Date de sortie : 26 décembre 2012

3/5

Fort de ses multiples collaborations en tant que scénariste avec Brian Synger (Ennemi Public, Usual Suspects, Walkyrie…), Christopher Mcquarrie nous livre dans cette adaptation un thriller plaisant dans la veine des 1980’s, se payant Tom Cruise en tête d’affiche. Personnage hyper central, Jack Reacher nous emmène dans une enquête assez classique aux accents de complot et teintée d’humour noir.

Synopsis : Cinq personnes sont abattues au hasard et en plein jour par un tireur embusqué, armé d’un fusil sniper. La police le retrouve facilement et tout converge à le déclarer coupable. Lors de l’interrogatoire, l’homme ne dit rien et se contente d’écrire « Trouvez Jack Reacher ». Lorsque celui-ci arrive et se plonge dans l’affaire aux côtés de l’avocate du tueur, il comprend rapidement que l’enquête est loin d’être résolue.

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Des muscles et de la matière grise

Puisque le film fait tout reposer sur son héros, penchons-nous d’abord sur le très rusé Jack Reacher. Son arrivée sur le devant de la scène est ménagée par le prologue et il débarque finalement de façon cocasse, comme invoqué par un claquement de doigts. Dommage que le reste du casting s’efface derrière le charisme et la répartie de ce vétéran de guerre, qui se place aux côtés des grandes figures infaillibles du cinéma d’action, mais avec plus de finesse. C’est ainsi que le jeu sobre de Tom Cruise colle bien à son personnage solitaire et peu émotif, pour qui on éprouve rapidement de la sympathie. Autre aspect du film plutôt bien réussi, les touches d’humour noir qui, distillées à des moments inattendus, éloignent de l’austérité un scénario qui en a pourtant tous les atours, servi par des « méchants » stéréotypés. Le scénario s’embarque en effet dans une théorie du complot prévisible, presque secondaire face à ce décalage du regard de Jack Reacher, loup errant arrivé là par un curieux hasard et à l’intelligence fine. Si le lien qu’il crée avec l’avocate s’inscrit à première vue dans les carcans hollywoodiens, il a cependant le mérite de prendre une certaine distance comique appréciable… mais pas de quoi fouetter un chat.

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Souriez, vous êtes visés

Très présentes à l’écran, les armes incarnent des rôles à part entière et chargent la dose de testostérone de l’intrigue. Les nombreuses vues subjectives au travers du viseur des snipers nous surprennent à nous identifier à ces tueurs embusqués. Nos yeux sont captivés par l’écran et on en explore les moindres recoins, enfoncé dans notre siège, le souffle retenu. Notre regard parfois presque chirurgical enrichit les décors en exhibant les détails.

Côté scénario, les rebondissements sont surtout intéressants pour ce à quoi ils aboutissent, c’est-à-dire les rencontres entre les personnages. Christopher Mcquarrie parvient à nous rendre nerveux par un simple champ/contre champ et à susciter un certain suspens quant à l’issue de ces duels. Bien plus intenses et efficaces que les protagonistes pris isolément, les confrontations rappellent la fébrilité qui habite les grands thrillers.

Le rythme de l’ensemble est plutôt bien mesuré, le cinéaste préférant soigner la tension plutôt qu’accumuler les scènes d’action gratuites en marche forcée. Il n’y a pas d’explosion et de retentissement d’héroïsme, qui cèdent la place à la sournoiserie des snipers et des hommes. L’action pure d’ailleurs ne fait pas légion et bénéficient d’une belle photographie, surtout pour les scènes se déroulant la nuit. Faites abstraction de l’assénement de marques de voiture à l’écran et vous apprécierez la scène de double course poursuite de nuit dans un maillage de rues étroites, jusqu’à la pirouette finale.

Les grands traits du scénario sont dans l’ensemble banals – les classiques du traître, du grand méchant russe et du père distant – mais il faut se laisser happer par les détails pour en apprécier la saveur. Ainsi, de rares scènes exploitent les décors pour se doter d’une mise en scène intéressante : celle sur le stand de tir, où Jack Reacher lance un regard à plusieurs centaines de mètres vers un homme armé en qui il a encore bien peu confiance, ou une autre très western l’opposant à la silhouette immobile du policier Emerson. Les plans d’ensemble contribuent à cette dernière impression et se doublent de gros plans qui soulignent cette peur du tir qui peut jaillir de n’importe où. Globalement réussie, la mise en scène reste cependant de facture classique, sans grande preuve d’audace.

Résumé

Jack Reacher est typiquement le genre de film qui s’inscrit dans notre horizon d’attente et n’en déborde pas du cadre. Certes vous n’en sortirez pas marqués mais l’efficacité narrative fait indéniablement ses preuves. Laissez-vous embarquer par les péripéties de cet enquêteur à l’œil de lynx et vous passerez un bon moment de cinéma.

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