Festival de Gardanne 2015 : Jours 8 et 9

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Vendredi 23 octobre, jour 8 du Festival 2015 : 3 films de la compétition cannoise 2015 en avant-première, Le fils de Saul de László Nemes, Mia Madre de Nanni Moretti et Notre petite sœur de Hirokazu Koreeda.
Samedi 24 octobre, jour 9 : aucun film en avant-première, mais une soirée espagnole avec projection dans la plus grande salle, en fin de journée, de La Isla minima et La Niña de fuego et, entre les deux, la dégustation d’une paëlla.

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Le fils de Saul

Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur hongrois László Nemes, assistant de Béla Tarr sur L’homme de Londres, a pris un risque énorme : réaliser un film dont l’action se déroule dans un camp de concentration, celui d’Auschwitz-Birkenau, en octobre 1944. Montrer la Shoah ? Montrer de l’intérieur l’horreur de ces camps ? László Nemes a choisi de centrer son film sur un membre des Sonderkommando, ces déportés sélectionner par les nazis pour les assister dans leur œuvre de mort : accueillir et accompagner les convois, faire procéder au déshabillage, faire entrer les femmes, les hommes et les enfants dans les chambres à gaz, récupérer les vêtements et les effets personnels, brûler les cadavres, nettoyer les lieux, disperser les cendres. Des « privilégiés » eux-mêmes exécutés au bout de quelques mois. La caméra de Nemes suit Saul dans ses déplacements, la mise au point étant faite sur sa nuque et ce que voit Saul étant très souvent flou ou à la limite du flou. On voit tout et on ne voit rien ! Par contre, le spectateur est totalement immergé en ce qui concerne le son. Ce qui aurait pu s’apparenter à un vrai-faux documentaire devient fiction par le fait que Saul croit reconnaître son fils dans un cadavre qui lui passe entre les mains. Dorénavant, il va tout faire pour donner une véritable sépulture à cet enfant, avec présence d’un rabbin. Pour bien centrer son image sur Saul, László Nemes a choisi de n’utiliser qu’un objectif de 40 mm. Par ailleurs, un énorme travail a été réalisé sur le son. Ce film âpre ne peut pas manquer de hanter la mémoire des spectateurs. Le Fils de Saul s’est vu décerner le Grand Prix du Jury lors du dernier Festival de Cannes. Il va sortir en salles le 4 novembre.

 

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Mia Madre

Nanni Moretti  est un habitué de la Sélection du Festival de Cannes, deux de ses films y ont été primés dans le passé (dont la Palme d’Or pour La chambre du fils) mais, cette année, Mia Madre est revenu bredouille. Etonnant ? Pas vraiment ! Certes ce film a des qualités mais il a aussi un gros défaut. Mia Madre montre la réalisatrice d’un film en plein travail, avec les problèmes qui s’accumulent, en même temps que sa vie familiale traverse une énorme épreuve : la maladie de sa mère, sa mort imminente. Margherita Buy, qui joue la réalisatrice, fait tout pour sauver le film (celui de Moretti !) mais n’y arrive que partiellement face à un John Turturro qui en fait des tonnes. On ne peut manquer d’être surpris par la prestation de l’acteur américain, dans la mesure où il nous a toujours convaincu dans ses interprétations précédentes, et on se pose donc la question : Nanni Moretti l’a-t-il mal dirigé ou ne l’a-t-il pas dirigé du tout ? Dans ce film en demie-teinte, les amateurs de musique seront comblés avec l’accompagnement musical qui réunit de nombreux morceaux d’Arvo Pärt, un quatuor de Philip Glass et « Famous Blue Raincoat », une des plus belles chansons de Leonard Cohen. Ce film sortira le 2 décembre prochain.

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Notre petite sœur

Hirokazu Koreeda est avant tout un cinéaste qui aime porter son regard sur la famille. Dans Notre petite sœur, on retrouve donc 3 sœurs qui vivent seules à Kamakura, ville au bord de la mer au sud de Tokyo. Leur père a quitté sa famille il y a longtemps, s’est remarié une première fois, puis une seconde fois. De son deuxième mariage est née une quatrième fille, Suzu Asano. Quant à leur mère, elle aussi est partie et elles ne la voient que très rarement. A la mort de leur père, Sachi, Yoshino et Chika proposent à leur jeune demi-sœur de venir vivre avec elles. C’est le quotidien de ce quatuor que nous montre Hirokazu Koreeda dans Notre petite sœur. Des rapports d’affection et, parfois, de tension, montrés avec beaucoup de tendresse par le réalisateur. Koreeda s’intéresse aussi à un couple de restaurateurs et fait intervenir la mère qui vient pour assister à la cérémonie d’anniversaire de la mort de sa propre mère. Un film qui dégage beaucoup d’émotion, dans lequel, grâce à un montage au timing très réussi, l’ennui ne pointe jamais et qui réunit quatre actrices dont le jeu très naturel emporte l’adhésion. Ce film est sorti le mercredi 28 novembre. Voir critique.

 

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