Faces In The Crowd

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faces in the crowd trailer

Faces In The Crowd Faces In The Crowd

France, USA, Canada : 2011
Titre original : Faces In The Crowd
Réalisateur : Julien Magnat
Scénario : Julien Magnat
Acteurs : Milla Jovovich, Julian Mac Mahon, Sarah Wayne Callies, Michael Shanks, Marianne Faithfull
Distribution : Inconnue
Durée : 1h42
Genre : Thriller, Horreur
Date de sortie : direct to DVD en France le 17 Janvier 2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Julien Magnat est un fervent connaisseur et contributeur du cinéma de genre horreur. Scénariste très prolifique outre atlantique (pas moins de cinquante scénarios pour des séries d’animation), il est aussi une figure du mensuel de référence L’écran Fantastique. Dix ans après Bloody Mallory, sort Faces in the Crowd en direct to dvd. Même sur petit écran, son talent saute aux yeux.

Synopsis : Gravement blessée après avoir été témoin d’un meurtre, une jeune femme est atteinte de prosopagnosie. Elle ne peut plus reconnaître les visages les plus familiers et encore moins celui du redoutable tueur qui la traque…

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Un scénario solide autour d’un thème : la prosopagnosie

Les troubles de la reconnaissance visuels et sensoriels ont servi de toile de fond à de nombreux long-métrages tels que Blink de Michael Apted, Agnosia d’Eugenio Mira ou plus récemment à Les yeux de Julia de Guillem Morales. Particulièrement adaptés et efficaces pour servir de prétexte au thriller, cette thématique n’est pas souvent exploitée et développée en profondeur. Ce n’est pas le cas dans Faces in the Crowd de Julien Magnat qui articule complètement son scénario autour de la prosopagnosie dans une approche sérieuse et crédible.

La prosopagnosie est un traumatisme rare, consécutif à un choc au cerveau qui hôte la possibilité de reconnaître les visages. La première scène du film s’ouvre sur une soirée arrosée, à la sortie de laquelle Anna (Milla Jovovich) est témoin d’un meurtre. Elle même sauvagement agressée, elle échappe miraculeusement à son agresseur. Ce dernier s’avère être un redoutable tueur en série recherché pour six autres crimes au mode opératoire identique : il viole, égorge d’une lame de rasoir puis pleure. Rescapée, elle doit pourtant réapprendre à vivre avec son impuissance à identifier les visages. De fait, elle est au centre de l’enquête qui piétine, et la prochaine proie d’un dangereux criminel. Cette trame dresse l’histoire entière sur un fil tendu très prenant.

Une interprétation de choix axée sur la dimension psychologique

Les fans de Milla Jovovich (Resident Evil, Ultraviolet) en auront pour leur compte et pas seulement pour sa plastique. Elle impressionne par son interprétation excellente. Julian McMahon (docteur Troy dans la série Nip/Tuck) campe le rôle du responsable de l’enquête. Ni l’un ni l’autre ne sont là comme des vitrines.

Faces in the Crowd accentue la densité scénaristique par un très bon focus sur le cheminement psychologique du personnage d’Anna dans son réapprentissage à la vie. Une proximité qui aboutit à un attachement particulier à son sort. Ses difficultés engendrent une fragilité qu’elle combat avec acharnement, d’autant plus qu’une menace plane sur elle comme une épée Damoclès.

Avec une précision presque médicale, rien n’est laissé au hasard. Cette grande souffrance impacte directement sa vie de couple et sociale de façon désastreuse. Aux larmes de désarroi « je ne reconnais plus les gens », la professionnelle en psychiatrie (Marianne Faithfull) suggère que « les visages ne sont que des codes-barres qui masquent les traits et les signes distinctifs des personnes… ». Anna se voit contrainte d’utiliser des stratagèmes pour compenser son handicap: un carnet qui ne la quitte presque jamais.

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La réalisation ingénieuse et « stylisée »

Le travail du cinéaste est bluffant. Pour renforcer la relation au personnage d’Anna, nourrir l’enquête et tenir le suspens, il utilise des techniques très efficaces. Il emploie ainsi toute une flopée d’acteurs différents afin de crédibiliser davantage les difficultés d’identification d’Anna et semer un réel climat angoissant. Les effets visuels simples mais ingénieux permettent ainsi une complète compréhension de la tourmente psychique. On plonge complètement dans ce flou permanent où il faut discerner les personnages comme l’héroïne. L’ensemble tourne à un jeu de pistes aussi prenant que déstabilisant, d’autant plus que le tueur en série est aussi de la partie.

La qualité de réalisateur de Julien Magnat tient également à l’empreinte d’un style précis des classiques du genre des années 80 : le Giallo du maître incontesté en la matière à savoir Dario Argento. La lame de rasoir redoutable à portée, le tueur se faufile sans cesse sur les pas de sa proie en profitant de sa faiblesse. A cet égard, la séquence dans le métro est remarquable : le sac à main retrouvé à ses côtés, fait jaillir la peur d’Anna à son paroxysme dans une course éperdue pour fuir l’imminente menace de contact avec la mort qu’elle ne peut vraiment voir.

Résumé

Julien Magnat signe un film qui s’apparente davantage à un bon thriller haletant que d’horreur. Choix arbitraire ou pas, il ne tranche pas dans la veine sanglante du genre. C’est cependant un atout pour ne pas hésiter à le voir avec la garantie de s’engouffrer dans un bel effroi tout public…et de raviver un certain chauvinisme. Oui, le réalisateur est ardéchois !

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