La Dame de fer

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La Dame de fer avec Meryl Streep

La Dame de fer avec Meryl StreepLa Dame de fer

Grande Bretagne : 2011
Titre original : The Iron Lady
Réalisateur : Phyllida Lloyd
Scénario : Abi Morgan
Acteurs : Meryl Streep, Anthony Head, Jim Broadbent
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h44
Genre : Biopic, Historique
Date de sortie : 15 février 2012

Globale : [rating:2][five-star-rating]

Du personnage fort et complexe de Margaret Thatcher, Phyllida Lloyd donne une vision très simplifiée, aujourd’hui vielle dame se perdant dans les brumes de l’Alzheimer, hier femme de conviction, de décision.

Synopsis : La Dame de Fer est un portrait surprenant et intimiste d’une femme hors du commun. A la fois aimée et rejetée, Margaret Thatcher est une figure emblématique de la scène politique internationale – la première et l’unique femme Premier Ministre du Royaume Uni, et l’une des femmes les plus célèbres et les plus influentes du XXème siècle. Enfermée dans l’inactivité enrageante de la retraite et luttant contre sa mauvaise santé, Margaret est prise d’assaut par ses souvenirs. Des fragments de sa vie privée et du temps où elle était Premier Ministre envahissent son esprit et elle les revit dans les moindres détails.

La Dame de fer avec Meryl Streep

En jouant le contraste entre la Margaret fragilisée, entourée, vivant entre réconfort et détestation avec les hallucinations qui lui font parfois croire encore partager sa vie avec son défunt mari et la femme politique engagée depuis sa jeunesse, toute jeune parlementaire dans les années 50 et seule femme 1er ministre d’Angleterre dans les années 80 (et toujours seule femme à ce jour ayant exercé ces fonctions), le film nous fait éprouver une sympathie naturelle pour le personnage.

Mais l’antienne des « chênes qu’on abat » selon les vers d’Hugo repris par Malraux ne suffit pas à nous faire entrer dans la complexité d’un personnage politique incontestablement marquant du 20ème siècle.

Car Margaret Thatcher reste une des grandes personnalités politiques à la fois parmi les plus admirées et les plus détestées, une des rares également à avoir donné naissance à une doctrine politique portant son nom : le thatchérisme. Et son bilan politique, lui aussi controversé, a profondément marqué l’Angleterre et le monde entre regain économique et inégalités sociales, entre atlantisme et euroscepticisme .

Certes brosser 60 ans d’une vie d’une telle femme, fille de la classe moyenne, épouse, mère, femme politique, présidente d’un parti, dirigeante d’une grande puissance occidentale pendant plus de 10 ans est une gageure en un peu plus d’1h40. Gageure d’autant plus difficile que la réalisatrice s’appuie sur les événements politiques, illustrés par des images d’archives, qui ont construit le parcours de cette femme et qui ont construit le monde de l’époque. Le pari n’est pas réussi.

La personnalité de cette femme, exceptionnelle quoique l’on en pense, le formidable impact politique et historique de ces années là (des grèves brisées à Bobby Sands, des Malouines à l’Europe) ne sont que survolés, et encore de très très haut.

L’énergie et la conviction, incontestables, qui ont porté Margaret Thatcher au pouvoir dans un monde d’hommes, les combats qu’elle du mener toute sa vie contre le machisme, ne sont pas mis en perspective avec les conséquences sociales d’une politique qui elles, ont précipité son départ du pouvoir.

La Dame de fer avec Meryl Streep

Stephen Frears avec The Queen par exemple a réussi un film beaucoup plus puissant qui nous fait beaucoup appréhender la personnalité de la reine Élisabeth mais il faut dire qu’il avait eu l’heureuse idée de ne s’approprier qu’un moment dans la vie du personnage. Un seul moment (la mort de Diana) mais son film était d’une richesse, d’une profondeur remarquables.

On reste sur sa faim avec La dame de fer. La femme nous émeut parce que l’age a gommé ce que son inflexibilité a pu détruire ne laissant plus transparaître que ses convictions, sa maîtrise de son destin mais aussi son amour pour son mari, ses enfants. L’animal politique n’apparaît que par les étapes qui ont jalonné sont parcours sans résonner vraiment sur son incidence sur la vie politique et sociale, sans aucune analyse, ni même un simple regard politique.

La réalisation se contente donc d’un effet « catalogue » Elle se risque sur le terrain à l’émotion – ça marche mais c’est quand même facile. On s’en veut ainsi presque d’avoir la larme à l’œil quand Margaret Thatcher, au cours d’une nuit où la lucidité l’a quittée, prépare la valise de son mari et lui crie « ne t’en vas pas déjà » – illustration mélodramatique de la mort de celui qui l’a si tendrement accompagné mais qui est décédé depuis déjà de longues années.

Résumé

C’est avant tout un biopic pour la télé, un film « Paris Match », « poids des mots, chocs des photos », hommage un peu nécrologique, suffisamment décevant pour en oublier presque la belle composition de Meryl Streep, certes habilement grimée mais dont la voix, la gestuelle, donnent corps à cette « dame de fer ».

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YFxCHVq6QpM[/youtube]

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