Entretien avec l’acteur Thomas Brodie Sangster 1/3

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À l’occasion de la sortie du film Le Labyrinthe: la terre brûlée, reprise d’un entretien avec l’un de ses interprètes principaux, Thomas Brodie Sangster, révélé par Nanny McPhee et Love Actually, réalisé en 2011 lors de la 4ème édition du Festival Européen des Arcs, où il était venu présenter Death of a Superhero de Ian Fitzgibbon, une comédie dramatique aux faux airs de Will Hunting.  Il est depuis apparu dans la série Le Trône de fer (Game of thrones) et les deux premiers volets du Labyrinthe. Merci aux attachées de presse du Festival, Vanessa Jerrom et Claire Vorger et au comédien Thomas Brodie Sangster.

Thomas Brodie Sangster 01

Critique-Film : Commençons par vos débuts : comment êtes-vous devenu acteur ? Vos débuts ont-ils été faciles ?

Thomas Brodie Sangster : Ce n’est pas particulièrement facile. D’ailleurs, devenir acteur n’était pas un rêve ou une ambition. Mes parents sont comédiens. Lui l’est toujours, ma mère encore un peu mais aujourd’hui elle écrit et elle chante surtout. Je me souviens les avoir vus sur scène dans une petite production, en République Tchèque. Mon père jouait seul en scène un texte de Edgar Allan Poe. Je le regardais et je trouvais cela cool.

C’était mon père qui était sur scène et il était remarquable, tout le monde l’applaudissait. Ma soeur er moi aidions en coulisses, c’était vraiment une toute petite production, sans personne pour les assister. J’avais dix ans et ma soeur à peine huit. J’ai alors eu envie de tenter cette expérience. Mes parents s’entendaient bien avec les agences de casting et ils ont accepté. Ils m’ont pris en photo de moi, et très vite, j’ai passé quelques auditions et tourné un petit film pour la BBC [Station Jim de John Roberts en 2001].

STATION JIM

Je suis arrivé sur le plateau et j’ai alors joué pour la première fois de ma vie, sans être passé par une école d’art dramatique. J’ai adoré cela, être sur un tournage et regarder ce que tout le monde faisait, jusqu’aux petits métiers auxquels on ne prête généralement pas attention. Tout cela participe à la création de ce qui se va voir sur un écran. Je trouve ce processus fascinant. Je voulais renouveler cette expérience, encore et encore. J’ai eu suffisamment de chance pour satisfaire cette envie. Je n’ai pas arrêté et seulement maintenant, je réalise que cela peut devenir une vraie carrière. Pour moi, c’est avant tout quelque chose que j’adore faire. Cela doit d’ailleurs rester ma principale motivation. Si cela n’était plus le cas, il vaudrait mieux arrêter.

CF : Est-il plus facile pour vous désormais d’obtenir des rôles ?

D’une certaine façon, oui. Les gens connaissent mon travail et ma personnalité. Plus on tourne, plus cela devient facile même si la compétition s’intensifie en vieillissant. C’est parfois plus difficile à l’âge que j’ai aujourd’hui. Quand j’étais enfant, nous étions bien moins nombreux. À partir de 15 ou 16 ans, et surtout à partir de 19 ou 20 ans, nous sommes bien plus nombreux à chercher des rôles. Même si l’expérience aide, cela reste difficile même pour moi d’obtenir des rôles.

CF : Votre filmographie est de qualité constante. Comment effectuez-vous vos choix ?

J’ai eu beaucoup de chance. Mes agents et ceux qui travaillent pour moi m’écoutent, me comprennent. Ils me trouvent des rôles qui me plaisent, et évitent les projets qui n’en valent pas la peine. Si j’ai du plaisir à tourner, c’est en choisissant des projets différents, intéressants et en évitant les sujets vus et revus.

CF : Avez-vous des modèles parmi les comédiens qui ont eux aussi démarré à un très jeune âge ?

Pas vraiment. Nous sommes tous différents et je ne cherche à imiter personne. Rester soi-même est important. Quel que soit le rôle, on ne peut pas devenir totalement un autre. Donald de Death of a superhero est une part de moi, une petite part certes, mais c’est là en moi quelque part. Cela doit venir du plus profond de vous-même pour avoir l’air vrai. Sinon, si vous vous contentez de faire semblant, cela sonne faux.

Thomas Brodie Sangster death of a superhero 01

CF : Avez-vous déjà initié des projets avec votre société de production Brodie Films ?

Mon but serait de pouvoir développer mes propres projets et nous sommes notamment en train de finaliser quelques scénarios qui semblent susciter de l’intérêt dont une fiction ou un documentaire, cela reste un sujet de débat, sur ma grand-mère et ce qu’elle a fait pendant la seconde guerre mondiale. Elle a hébergé des agents de la résistance français de passage dans le Sussex qui arrivaient par les airs. C’est une histoire fantastique. Ma mère a écrit un scénario que l’on fait circuler. Nous cherchons encore les financements.

CF : Vous le voyez comme une opportunité de travailler avec vos parents ?

Oui, et aussi d’une certaine manière rendre à ma façon au monde du cinéma ce qu’il m’a apporté.

CF : Est-ce un premier pas vers la réalisation ?

Je ne sais pas. Réaliser m’a toujours intéressé. Je pense que cela me vient de ma fascination quand j’étais enfant de la façon dont fonctionnait la création d’un film. J’aimais observer ce que tout le monde faisait. La caméra et son fonctionnement, cela m’a toujours plu, comprendre l’usage des lentilles comme le travail de montage. J’aimerais y arriver à long terme, mais je ne me sens pas encore prêt. J’ai participé à de nombreux tournages et j’ai acquis un peu de connaissances techniques. Mais je suis encore trop jeune et je manque de vécu. Je pense qu’il faut se développer en tant que personne et voir des choses avant de chercher à exprimer des émotions. Pour savoir mêler la technique à l’artistique, dire quelque chose avec cela, il faut avoir un peu d’expérience.

Thomas Brodie Sangster love actually 01

CF : Vous avez travaillé à plusieurs reprises avec Colin Firth. Retravailler avec des mêmes personnes est un bénéfice ?

Oui, car vous jouez tous deux deux personnes très différentes et l’atmosphère n’est pas la même. Je n’ai pas vraiment travaillé avec Colin Firth sur Love Actually même si nous sommes tous les deux au générique. Il était mon père dans Nanny Mc Phee et je l’ai ensuite retrouvé dans La Dernière Légion, et notre relation n’avait rien à voir. Dans ce dernier, il me soulève violemment et s’en prend à moi physiquement. Le ressenti était ainsi très différent et nous portions des costumes romains. Mais c’est bien, car vous voyez autre chose de lui. On apprend à mieux se connaître, car on a déjà eu ce premier contact. On évite ainsi l’embarras des premières semaines où l’on peine à entamer une conversation. On se connaît et c’est plus facile.

Thomas Sangster et Colin Firth la dernière légion 01

CF : Nanny Mc Phee vous a donné l’opportunité de travailler avec Angela Lansbury, vous la connaissiez avant ?

Un de mes films préférés est L’Apprentie Sorcière. Je l’adorais donc quand j’étais petit, je savais qui elle était avant de la rencontrer. J’ai vu d’autres films mais celui-là est celui qui m’a le plus marqué.

Entretien avec Thomas Brodie Sangster partie 2/3

Entretien avec Thomas Brodie Sangster partie 3/3

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