Décès de l’acteur Martin Landau

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L’acteur américain Martin Landau est décédé avant-hier à Los Angeles. Il était âgé de 89 ans. Pendant une carrière longue de soixante ans, Landau a connu son plus grand succès sur le petit écran dans la série « Mission : impossible » dans les années 1960, avant une renaissance tardive au cinéma à partir de la fin des années ’80, qui allait culminer avec son rôle légendaire de Bela Lugosi dans Ed Wood. En tant qu’acteur de seconds rôles hautement fiable, il a ainsi pu collaborer avec des réalisateurs aussi prestigieux que Alfred Hitchcock, Joseph L. Mankiewicz, Francis Ford Coppola, Woody Allen, Tim Burton et Atom Egoyan.

Comme beaucoup d’acteurs de sa génération, Martin Landau avait fait ses premiers pas devant la caméra de télévision, alors que celle-ci s’apprêtait à conquérir les foyers américains au milieu des années ’50. Avec déjà une dizaine de rôles dans des séries à son actif, il avait décroché son premier rôle au cinéma dans le film de guerre La Gloire et la peur de Lewis Milestone en 1959, suivi de près par le chef-d’œuvre signé Alfred Hitchcock La Mort aux trousses, où il interprétait Leonard, l’homme de main du méchant joué par James Mason. En parallèle de ses nombreux rôles à la télévision à cette époque-là, il avait également participé à la comédie Un Mort récalcitrant de George Marshall, aux épiques Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz et La Plus grande histoire jamais contée de George Stevens, ainsi qu’aux westerns Sur la piste de la grande caravane de John Sturges et Nevada Smith de Henry Hathaway. Cependant, l’univers pour lequel le jeune Martin Landau allait rester célèbre était celui, peuplé d’agents spéciaux, de « Mission : impossible » dans lequel il avait endossé pour les trois premières saisons de la série les habits et les innombrables masques de Rollin Hand.

Le choix de quitter la série à succès à la fin des années ’60 n’allait pas forcément s’avérer gagnant pour Landau, qui voyait rapidement sa cote dégringoler, à l’exception des deux saisons de la série futuriste « Cosmos 1999 ». Pendant près de vingt ans, il allait en effet participer essentiellement à des films de genre, rarement à peu près prestigieux, comme Appelez-moi Monsieur Tibbs de Gordon Douglas et Météore de Ronald Neame, mais la plupart du temps bon marché, tels Gunn la gâchette de Robert Hartford-Davis, Terreur extraterrestre de Greydon Clark et Dément de Jack Sholder, voire étrangers : Rosolino Paterno de Nanny Loy, Les Brutes dans la ville de Robert Parrish, Spécial Magnum de Alberto De Martino et L’Île au trésor de Raoul Ruiz. L’heure de la rédemption de ce purgatoire professionnel était venue en 1988, grâce à Tucker L’Homme et son rêve de Francis Ford Coppola. Dans la foulée, Landau allait tenir deux autres rôles majeurs, celui du mari infidèle dans Crimes et délits de Woody Allen et celui de l’acteur Bela Lugosi dans Ed Wood de Tim Burton. En même temps, il avait profité de son regain de renommée pour apparaître entre autres dans Hollywood Mistress de Barry Primus, Sliver de Phillip Noyce et Intersection de Mark Rydell.

Même si Martin Landau avait encore travaillé régulièrement pendant la vingtaine d’années entre 1995 et la fin de sa carrière, peu de titres de la trentaine de films auxquels il a alors participé étaient en mesure de donner un souffle supplémentaire à une filmographie d’ores et déjà plus qu’honorable. Il a ainsi collaboré entre autres avec Harold Becker (City Hall), Steve Barron (Pinocchio), Rob Bowman (X-files le film), John Dahl (Les Joueurs), Ron Howard (En direct sur Ed TV), Michael Anderson (Pinocchio et Gepetto), Tim Burton (Sleepy hollow La Légende du cavalier sans tête et Frankenweenie), John Irvin (Shiner), Frank Darabont (The Majestic), Ron Shelton (Hollywood homicide), Gil Kenan (La Cité de l’ombre), Shane Acker (Numéro 9) et Atom Egoyan (Remember).

Martin Landau a été nommé à trois reprises à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle, pour Tucker L’Homme et son rêve, Crimes et délits et Ed Wood. Il l’avait gagné pour ce dernier en 1995. Le rôle de Bela Lugosi lui avait également valu une sorte de grand chelem des principaux prix de cinéma de cette saison-là, à savoir le Golden Globe, le Screen Actors Guild Award, les prix des critiques de New York, de Los Angeles et de la National Society of Film Critics. Il avait gagné deux Golden Globes supplémentaires pour « Mission : impossible » en 1968 et pour Tucker L’Homme et son rêve en 1989. Pour son travail à la télévision, il a été nommé en tout six fois à l’Emmy.

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