Décès de l’acteur Harry Belafonte

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Carmen Jones © 1954 Robert Willoughby / Otto Preminger Films / 20th Century Fox / The Walt Disney Company France
Tous droits réservés

Le chanteur, acteur et activiste américain Harry Belafonte est décédé ce jour à New York d’une insuffisance cardiaque. Il était âgé de 96 ans. Principalement connu pour sa carrière musicale en tant que roi du calypso et en tant que défenseur infatigable des droits de l’homme aux États-Unis et ailleurs, Belafonte avait néanmoins opéré quelques incursions remarquées dans le monde du cinéma. En seulement une dizaine de films, entre Carmen Jones de Otto Preminger et Blackkklansman de Spike Lee, en passant par Le Monde la chair et le diable de Ranald MacDougall, Le Coup de l’escalier de Robert Wise et Kansas City de Robert Altman, il avait su prolonger son image publique de citoyen engagé à travers des rôles à forte valeur sociale.

Le Coup de l’escalier © 1959 Harbel Productions / United Artists / Swashbuckler Films Tous droits réservés

Né à New York, mais ayant grandi sur l’île de la Jamaïque, Harry Belafonte avait lancé sa carrière au début des années 1950. Il avait tenu ses deux premiers rôles aux côtés de l’actrice Dorothy Dandridge dans L’Appel de la vie de Gerald Mayer et Carmen Jones de Otto Preminger. Dans cette adaptation de l’opéra de Georges Bizet en 1954 avec un casting exclusivement afro-américain, les chansons de Belafonte étaient doublées. Or, le chanteur allait devenir une vedette mondiale au milieu des années ’50, grâce à son album « Calypso », en tête du classement américain pendant près de huit mois ! Dès lors, sa carrière d’acteur passait à l’arrière-plan, en dépit de trois autres films mémorables : Une île au soleil de Robert Rossen, toujours avec Dorothy Dandridge, le conte d’anticipation Le Monde la chair et le diable de Ranald MacDougall et le thriller Le Coup de l’escalier de Robert Wise.

Buck et son complice © 1972 E and R Productions / Belafonte Enterprises / Columbia Pictures /
Sony Pictures Releasing France / Park Circus France Tous droits réservés

Alors que les activités militantes de Harry Belafonte prenaient de plus en plus de temps à partir des années ’60, notamment aux côtés de l’icone des droits civiques Martin Luther King Jr., il n’allait faire son retour sur grand écran que la décennie suivante. Après avoir produit L’Ange Levine de Jan Kadar, Belafonte avait fait équipe à deux reprises avec son ami de longue date Sidney Poitier sur le western Buck et son complice en 1972 et la comédie policière Uptown Saturday Night en 1974.

D’autres longues parenthèses loin des plateaux de cinéma n’étaient entrecoupées que de quatre films au cours des années ’90, avec deux premières incursions chez Robert Altman dans son propre rôle lors de The Player et Prêt-à-porter, White Man de Desmond Nakano, puis un premier grand rôle de vieillesse dans Kansas City de Altman. Et enfin deux participations plus ou moins anecdotiques depuis le tournant du siècle dans Bobby de Emilio Estevez et Blackkklansman de Spike Lee – Grand Prix au Festival de Cannes en 2018.

Kansas City © 1996 Eli Reed / Ciby 2000 / Sandcastle 5 Productions / Fine Line Features Tous droits réservés

Harry Belafonte a reçu le prix Jean Hersholt pour son travail humanitaire en novembre 2014. A cette occasion, il avait donné un discours de remerciement d’anthologie d’une durée de plus de dix minutes, à revoir ci-contre. Il avait été nommé à deux reprises au prix de la Screen Actors Guild dans la catégorie du Meilleur ensemble pour Bobby en 2007 et Blackkklansman en 2019. Enfin, son rôle dans Kansas City lui avait valu le prix du Meilleur acteur dans un second rôle de la part des critiques de New York en 1996. Les critiques de Los Angeles lui avaient remis leur prix honorifique près d’un quart de siècle plus tard, en 2020.

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