De retour en salles au mois de juillet 2018

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Après un mois de juin déjà bien garni en reprises de classiques et autres découvertes d’inédits, celui de juillet continue sur la lancée passionnante de l’été 2018, peut-être plus intéressant du côté des salles de répertoire que dans les multiplexes. Aucune rétrospective d’envergure n’est certes au programme pendant les quatre mercredis à venir – attendez le mois d’août pour cela, une véritable tuerie, on vous le dit en avant-première –, mais l’agréable rythme régulier de quatre ressorties en moyenne par semaine vous laisse l’opportunité de faire le plein nostalgique avec cette petite vingtaine de films venus des quatre coins du monde.



Les représentants du continent asiatique ont beau n’être qu’au nombre de deux, de surcroît tous les deux japonais, ils méritent néanmoins notre recommandation appuyée. Surtout grâce au fait qu’ils vont chercher les perles d’antan hors des sentiers battus, empruntés à satiété par Akira Kurosawa, Yasujiro Ozu ou Kenji Mizoguchi. Le cinéma nippon recèle en effet des trésors pas ou peu exposés en France, peu importe qu’ils ont connu le sacre du Festival de Cannes ou qu’ils appartiennent au cinéma érotique, souvent un peu trop corsé à notre goût. Dans le premier cas, la Palme d’or de 1983, attribuée par le jury présidé par l’écrivain William Styron, fera son retour sur les écrans dès le 11 juillet, grâce à l’initiative du distributeur La Rabbia, toujours aussi féru de films asiatiques. Il s’agit déjà du deuxième film réalisé par l’immense Shohei Imamura à ressortir sur les écrans cette année, après La Femme insecte fin mai, et en attendant que Mary-X Distribution en sorte deux autres, respectivement en août et octobre. Dans tous les cas, La Ballade de Narayama constitue l’un des sommets de cette filmographie hélas encore trop méconnue en Europe. Quant à Les Amants mouillés de Tatsumi Kumashiro, qui vient de passer au Festival du Film de Fesses et qui ressortira le 25 juillet, il appartient à ces contes érotiques plus ou moins malsains, qui avaient participé à tenir tant soit peu à flot l’industrie cinématographique japonaise dans les années ’70.



L’offensive estivale hollywoodienne se fait évidemment aussi sentir du côté des films en reprise. Pendant le mois de juillet, vous aurez ainsi pas moins de trois films récompensés de l’Oscar suprême du Meilleur Film à revoir en salles, par ordre chronologique celui de l’année 1978 (Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino le 25 juillet), de 1985 (Out of Africa de Sydney Pollack le 4 juillet) et de l’année suivante (Platoon de Oliver Stone le 25 juillet). Quelques autres films que l’on peut voir assez régulièrement au cinéma font de même leur retour comme Hair de Milos Forman le 11 juillet, quatorze mois à peine après sa dernière ressortie, cette fois-ci en hommage au réalisateur récemment décédé, l’hilarant The Party de Blake Edwards pour sa cinquième ressortie depuis le début du siècle le 18 juillet, qu’on pourrait toutefois regarder en boucle, tant ses gags sont désopilants, ainsi que le premier film des frères Coen, le sombre Sang pour sang de 1984 le 25 juillet. Vous l’aurez compris, ce sont davantage les œuvres plus rares qui nous intéressent ici, moins La Femme à abattre de Raoul Walsh et Bretaigne Windust le 11 juillet, invisible seulement depuis neuf ans, que le merveilleux Bagdad Café de Percy Adlon le 11 juillet et le western atypique de Dennis Hopper The Last Movie le 18 juillet.



Enfin, dans la catégorie fourre-tout, nous mettons ce mois-ci les films français, européens et d’autres nationalités représentées avec parcimonie. Côté cinéma local, Les Acacias accompagnent la rétrospective dédiée à Robert Bresson à la Cinémathèque Française de la ressortie de Journal d’un curé de campagne dès le 4 juillet. Le même jour, Ciné Tamaris, la boîte de distribution dont la vocation consiste en la sauvegarde des films de Jacques Demy et de Agnès Varda, sortira L’Une chante l’autre pas de cette dernière. Puis, aussi dès demain, L’œuf du serpent anticipera les festivités autour du centenaire de Ingmar Bergman, qui atteindront leur vitesse de croisière à la rentrée avec pas moins de vingt films du génie suédois. Le cinéma italien, souvent sollicité pendant la saison chaude pour ses comédies pétillantes, se fait relativement discret en juillet, avec un seul film, le drame de mœurs Laura nue de Nicolo Ferrari le 18 juillet. Enfin, l’une des plus belles ou en tout cas des plus sentimentales ressorties de l’été est l’Ours d’or du Festival de Berlin en 1998 du jury sous la présidence de Ben Kingsley, Central do Brasil de Walter Salles le 11 juillet, le film qui avait – presque à lui seul – initié le formidable renouveau du cinéma brésilien pendant le tournant du siècle, dont il ne reste hélas plus grand chose de substantiel aujourd’hui.

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