Critique : Star Trek Sans limites

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Star Trek Sans Limites afficheStar Trek Sans limites

Etats-Unis, 2016
Titre original : Star Trek Beyond
Réalisateur : Justin Lin
Scénario : Doug Jung, Simon Pegg
Acteurs : Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Idris Elba, Sofia Boutella
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 2h02
Genre : Science-fiction
Date de sortie : 17 août 2016

Note : 3/5

Espace, frontière de l’infini, vers laquelle voyage notre cher J.J. Abrams. Sa mission avait été de relancer une licence fort appréciée en la modernisant de manière à faire face aux autres univers de science-fiction que l’on peut croiser dans nos salles obscures. Finalement, le réalisateur avait tellement bien accompli son travail qu’il s’est retrouvé à la tête du nouvel épisode de la saga Star Wars. Aujourd’hui c’est à Justin Lin, réalisateur de plusieurs Fast and Furious, de nous raconter la suite des aventures du capitaine Kirk et de son équipage qui vont se retrouver face à un « gros méchant pas beau » interprété par Idris Elba (qui n’est pas laid mais a une grosse voix).

Star Trek Sans Limites 03 Krall idris elba

Synopsis : L’USS Enterprise est envoyé sur une planète pour retrouver l’équipage d’un vaisseau. Mais ils vont tomber dans un piège et devoir mettre tout en œuvre pour contrer les plans machiavéliques d’un certain Krall.

STAR TREK BEYOND

 

 

Longue vie et prospérité aux personnages

Quand on commence ce troisième Star Trek et que l’on a aimé les précédents (ceux d’Abrams), on part avec un capital sympathie élevé. On connaît l’équipage, on s’est déjà attaché à la plupart des personnages, voire aux acteurs (je suis un énorme fan de Simon Pegg). La psychologie des personnages est respectée, ce qui nous permet de suivre l’histoire avec un intérêt particulier. Notons donc que les acteurs sont justes mais si nous devons comparer le méchant de cet opus avec le méchant du deuxième (Benedict Cumberbatch en Khan) on déchante rapidement. Idris Elba est un méchant bas de gamme et même si le script tente de nous faire comprendre ses motivations, on reste peu convaincu. Sa psychologie est somme toute très conventionnelle. On en a déjà vu des tas de types qui veulent se venger et tuer en grand nombre. Il serait donc plus intéressant de construire le personnage différemment, Cumberbatch dans Into Darkness était insaisissable, on avait du mal à définir son but et ses réelles motivations. Idris Elba est lui, malheureusement tout à fait oubliable. Y aurait-il aussi des méchants peu construits dans Fast and Furious ? (Ne me frappez pas je pose juste la question).

star trek sans limites enterprise

 

Des scènes avec ou sans gravité ?

Cela dit, Justin Lin parvient à emballer des scènes assez bluffantes. Je prends pour exemple l’attaque du vaisseau de Kirk. La caméra flotte dans les airs et suit les protagonistes de telle manière qu’on a du mal à différencier le bas du haut. Ce qui apporte beaucoup à cette scène où la gravité est altérée. On perd nos repères comme nos chers personnages et cette perte de repères se retrouve tout au long de l’histoire avec un Kirk qui désire quitter son équipage, Spock qui veut faire de même et Krall qui s’est littéralement perdu dans sa soif de vengeance.

STAR TREK BEYOND

Une écriture sans trop de failles (temporelles)

Au niveau de l’écriture, le film tient debout. A la différence de beaucoup de blockbusters où on a tendance à faire des blagues uniquement pour ajouter de l’humour au détriment d’une certaine cohérence. Le scénario de Star Trek Beyond prend soin de nous expliquer à chaque fois par des preuves tangibles les raisons de telle ou telle action. Pour être plus précis, je prendrai le passage où le docteur Bones et Spock sont pris au piège et téléportés un par un dans une zone plus sûre. On rit car Bones vient d’affirmer qu’au moins ils ne mourront pas seuls… avant la téléportation de son compagnon d’infortune. Mais tout cela s’explique par le fait que le matériel utilisé pour la téléportation est vieux et ne permet pas la téléportation simultanée de plusieurs personnes. Ces petites explications pour rendre les événements crédibles et cohérents montrent que les scénaristes ne prennent pas les spectateurs pour des écervelés, ce qui fait très plaisir après la sortie de Suicide Squad. Par contre, les scènes de combats aux pistolets laser et autres sont pour le moins brouillonnes. On a de la peine à suivre toute l’action.

Je terminerai sur deux petits points plus anecdotiques. La gentille extraterrestre (Sofia Boutella, vue dans Kingsman) qui vient en aide à Scotty est pour une (rare) fois un personnage féminin qui ne finit pas le film en tombant amoureuse d’un des protagonistes (oui Peter Jackson, je pense à toi avec Le Hobbit). Ensuite, durant le film on apprend de manière peu appuyée que Zulu est homosexuel, ce qui aurait fait polémique. Le réalisateur n’insiste pas dessus, il s’agit juste de montrer que le personnage a de la famille sur Yorktown, l’endroit que veut détruire Krall, donc cela s’ancre sans effort dans la trame centrale, sans que cette relation homosexuelle soit mise en avant d’une façon plus appuyée qu’une relation hétérosexuelle ?

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Conclusion

Star Trek Beyond n’est pas meilleur que les deux précédents films d’Abrams. Il est moins imaginatif, avec un méchant caricatural à souhait mais reste un bon film de SF, cohérent, plutôt bien fichu et ne prenant pas le spectateur pour un abruti. On attend donc avec impatience une possible suite, bien qu’elle se fasse sans le personnage de Chekov joué par Anton Yelchin mort il y a peu.

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