Critique : L’échange des princesses

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1871

L’échange des princesses

France : 2017
Titre original : –
Réalisation : Marc Dugain
Scénario : Marc Dugain, Chantal Thomas d’après le roman de Chantal Thomas
Acteurs : Lambert Wilson, Olivier Gourmet, Anamaria Vartolomei
Distribution : Ad Vitam
Durée : 1h40
Genre : Historique
Date de sortie : 27 décembre 2017

1.5/5

Avant tout romancier, Marc Dugain s’est lancé dans la réalisation cinématographique en 2009, avec Une exécution ordinaire. Pour les trois longs métrages qu’il a réalisés pour la télévision ou le cinéma avant l’échange des princesses, ce sont ses propres écrits qu’il a adaptés. Pour l’échange des princesses, changement de programme : c’est un roman historique écrit par Chantal Thomas qu’il a choisi d’adapter.

Synopsis : 1721. Une idée audacieuse germe dans la tête de Philippe d’Orléans, Régent de France… Louis XV, 11 ans, va bientôt devenir Roi et un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne, après des années de guerre qui ont laissé les deux royaumes exsangues.
Il marie donc sa fille, Mlle de Montpensier, 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne, et Louis XV doit épouser l’Infante d’Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de 4 ans.
Mais l’entrée précipitée dans la cour des Grands de ces jeunes princesses, sacrifiées sur l’autel des jeux de pouvoirs, aura raison de leur insouciance…

Rappel historique

1721 : Louis XIV est mort depuis 6 ans. Louis XV, son arrière-petit-fils et successeur sur le trône de France, n’a que 11 ans, un âge qui ne lui permet pas encore de régner. Le pays est donc dirigé par un régent, Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV et grand-oncle de Louis XV. Depuis des années, la guerre est presque permanente entre la France et l’Espagne, alors même que le roi d’Espagne, Philippe V, est lui-même petit-fils de Louis XIV et oncle de Louis XV. A cette époque, il existait un moyen pour réconcilier 2 pays : le mariage du roi d’un des pays avec une princesse de l’autre pays. Et c’est ce moyen que va utiliser le Régent : fiancer Louis XV à Marie Anne Victoire, fille de Philippe V, et, pour faire bonne mesure, marier sa propre fille, Louise-Élisabeth d’Orléans, à Don Luis, fils ainé de Philippe V et, à ce titre héritier de la couronne d’Espagne. Petits problèmes : en 1721, Marie Anne Victoire n’a que … 3 ans, et Louise-Élisabeth, âgée de 12 ans, a déjà une forte personnalité et ne fait rien pour faire réussir ce mariage.

Absence de recul

C’est de façon très froide, très lisse, que Marc Dugain déroule son magnifique livre d’histoire. Les décors sont magnifiques, les costumes sont magnifiques, la photo du film est magnifique, MAIS, à part nous faire revisiter un pan de l’histoire européenne, ce film à l’approche très scolaire souffre de l’absence totale de prise de position, de l’absence de recul par rapport aux événements qu’il nous présente. Au point qu’on se demande si c’est vraiment la même personne qui a réalisé ce film décevant et l’excellent La malédiction d’Edgar, film dont une des qualités premières est justement de nous raconter des évènements historiques avec, tout à la fois, beaucoup de souffle et de recul.

La distribution

On retrouve quelques grands noms dans la distribution de L’échange des princesses : Olivier Gourmet dans le rôle de Philippe d’Orléans, Lambert Wilson dans le rôle de Philippe V, Andréa Ferréol dans celui de la Princesse Palatine. Des comédiens qu’on sent peu impliqués et ce n’est donc pas leur faire injure que d’affirmer qu’on les a connus meilleurs ! On se gardera d’être aussi sévère avec Catherine Mouchet, très émouvante et pleine de sincérité dans son interprétation de Madame de Ventadour, la gouvernante des enfants royaux.

Heureusement, on a beaucoup plus de satisfaction avec l’ensemble des jeunes comédiens. A ce titre, on remarque surtout la prestation de la très jeune Juliane Lepoureau, l’interprète de Marie Anne Victoire : bien aidée par ses grands yeux bleus  qui lui mangent le visage, elle arrive à illuminer le film par sa grâce enfantine, la franchise que montre son personnage et son aisance devant la caméra. La comédienne franco-roumaine Anamaria Vartolomei est également excellente dans le rôle de Louise-Élisabeth, personnage à l’esprit libre, rebelle et obstiné. Il serait injuste de ne pas citer aussi les interprètes des héritiers de trône : Igor Van Dessel, dans le rôle de Louis XV, et, surtout,  Kacey Mottet Kein, dans le rôle de Don Luis, le fils de Philippe V.

Une des qualités du film réside dans la photographie, due à Gilles Porte. Un des nombreux défauts réside dans la musique de Marc Tomasi, trop forte et beaucoup trop présente.

Conclusion

C’est avec un sentiment de déception qu’on sort de la projection de L’échange des princesses. Certes, le film permet de bien réviser une période historique, certes cette visite se déroule au travers de magnifiques images, mais, tout du long, on a eu l’impression de voir un film très scolaire et qui se contente de montrer ce qui se passe, sans aucun souffle, sans prise de position. Malheureusement, il n’est que très partiellement sauvé par l’interprétation des jeunes interprètes et celle de Catherine Mouchet.

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