Critique : Ghostland

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Ghostland

France, 2017
Titre original : –
Réalisateur : Pascal Laugier
Scénario : Pascal Laugier
Acteurs : Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones, Mylène Farmer
Distribution : Mars Films
Durée : 1h31
Genre : Epouvante, horreur
Date de sortie : 14 mars 2018

Note : 4/5

Après l’exceptionnel Martyrs, Pascal Laugier revient avec une nouvelle oeuvre horrifique porté par Mylène Farmer et les jeunes actrices Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones et Taylor Hickson. Une étude puissante du refoulement et du traumatisme infantile.

 

Synopsis : 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l’œuf de Pâques numérique qu’il a pris soin de dissimuler dans l’OASIS. L’appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu’un jeune garçon, Wade Watts, qui n’a pourtant pas le profil d’un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…

 

Un crescendo renversant

Pascal Laugier rythme son film avec énormément d’aisance. Le cinéaste français parvient à doser violence et horreur avec beaucoup de précision. Une montée crescendo transcendante, au niveau de l’intrigue et des effets horrifiques. Très dur, Ghostland ne décevra pas les fans d’horreur pure qui s’étaient laissés transporter par Martyrs. En confrontant deux jeunes filles à des tueurs psychopathes, le cinéaste fait appel à de nombreux parallèles psychologiques. On regrettera simplement le dernier acte, trop long et trop prévisible, qui étire inutilement l’action, limitant ainsi l’impact final. Dans sa dernière partie, Ghostland quitte le paysage de l’horreur pour s’engouffrer dans le thriller psychologique mais Pascal Laugier ne change pas le ton de sa réalisation. Les enjeux ont évolué, de même que le sujet, mais la réalisation reste identique pour accompagner les variations imaginées par le cinéaste veut raconter. Un allègement de rythme, voire un changement radical, aurait davantage permis à cette dernière partie de trouver son juste créneau et de faire partager son message.

 

Une intrigue à tiroir impressionnante

Pascal Laugier s’est heureusement donné de la peine à l’écriture. Il met en place une intrigue à tiroir impressionnante. Loin des carcans habituels du film d’horreur classique, Ghostland offre des visions superbes sur le sentiment d’appartenance, sur l’enfance et sur les traumatismes refoulés. Avec son approche horrifique, le cinéaste parle de la thématique passionnante du passage douloureux à l’âge adulte. À travers ses jeunes actrices, il met en place tout un processus sur le traumatisme, de sa réalisation à son acceptation en passant évidemment par le refoulement. Par le prisme de twists réussis, même si parfois prévisibles et trop nombreux, Pascal Laugier perd son spectateur dans les tréfonds de l’esprit humain tel qu’il le décrit.

Conclusion

Ghostland parle du difficile passage de l’enfance à l’âge adulte et d’une forme de sevrage du passé. Pascal Laugier signe de l’épouvante captivante, située entre rêve et réalité. Malgré une conclusion qui s’étire un peu trop, il a des idées lumineuses pour mettre en avant l’idée de couper le cordon avec la mère, les sentiments de culpabilité et la capacité de l’esprit à s’évader des traumatismes. Parfois poétique, parfois prévisible, souvent surprenant, Ghostland vaut le détour en tant que film d’horreur loin d’être classique qui repose sur un scénario béton.

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