Critique : Ghostland – Festival de Gérardmer 2018

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Ghostland

France – Canada, 2018
Titre original : Ghostland
Réalisateur : Pascal Laugier
Scénario : Pascal Laugier
Acteurs : Crystal Reed, Anastasia Phillips, Emilia Jones
Distribution : Mars Films
Durée : 1h 31min
Genre : Horreur
Date de sortie : 14 mars 2018

Note : 4/5

Avec très peu de films à son compteur, Pascal Laugier montre qu’il préfère miser sur la qualité plutôt que la quantité. Une chose rare dans le paysage cinématographique qui a pour effet de nous faire piétiner d’impatience à chacun de ses projets.

Synopsis : Suite au décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d’une maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque. Tandis que Beth devient une auteur renommée spécialisée dans la littérature horrifique, Vera s’enlise dans une paranoïa destructrice. Seize ans plus tard, la famille est à nouveau réunie dans la maison que Vera et Pauline n’ont jamais quittée. Des évènements étranges vont alors commencer à se produire…

Une atmosphère étouffante

Habitué à nous remuer les tripes (ceux qui on survécu à Martyrs comprendront…), Pascal Laugier nous fait cette fois-ci prendre place dans son train fantôme au parcours déstabilisant. D’une beauté froide comme la porcelaine dont elle regorge, la demeure de Ghostland prend à elle seule tout l’espace lyrique, jouant son opéra macabre façonné de poupées cauchemardesques et de recoins propices à l’angoisse. Une photographie soignée recouverte d’une fine poussière vintage que Laugier développe avec perfection.

Dans cette atmosphère étouffante, le réalisateur fait danser ses deux poupées, Beth et Vera, dans ce qu’il semble être les prémisses d’un slasher movie à l’ancienne. Mais d’avance, on sait que le cinéma de Laugier ne nous laissera pas de répit ni pour notre souffle ni pour nos méninges. Si le twist à mi-parcours se laissera pressentir pour les plus aguerris, la suite de l’intrigue aura de quoi rester scotché au siège.

Jump scare savamment dosés et mise en scène turbulente, Ghostland est un petit bijou d’angoisse. Loin de son cousin de 2008, la violence se fait ici plus feutrée quasi enfantine comparée à ce que l’on aurait pu attendre de Laugier bien qu’elle pourra impressionner les plus sensibles d’entre nous.

Un dénouement expéditif

Mention spéciale venant du cœur pour Mylène Farmer: de libertine à actrice, la chanteuse s’intègre avec justesse dans la pellicule bien qu’on aurait aimé voir son personnage un peu plus développé.

Bien qu’efficace, cette nouvelle réussite de Laugier aurait mérité un dénouement un peu moins expéditif et enfantin la faute peut-être à un twist qui aurait du se trouver en bouquet final explosant aux yeux d’un spectateur dérouté et malmené jusqu’au bout.

Conclusion

Parfois malsain, déroutant ou angoissant, Ghostland est une montagne russe horrifique qui fera trembler les rails de notre univers rassurant. Malgré quelques facilités narratives, on ne boudera pas notre plaisir devant cet ovni horrifique qui montre que le cinéma d’horreur français peut sortir ses tripes quand il le faut et au sens propre comme au figuré on adore ça !

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