Critique Express : Retour à Séoul

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Retour à Séoul

France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Davy Chou
Scénario : Davy Chou
Interprètes : Park Ji-min, Oh Kwang-rok, Guka Han
Distribution : Les films du Losange
Durée : 1h59
Genre : Drame
Date de re-sortie : 25 janvier 2023

2.5/5

Synopsis : Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.

Un film très inégal

Présenté dans la sélection Un Certain Regard à Cannes 2022, Retour à Séoul est le deuxième long métrage de fiction de Davy Chou, réalisateur franco-cambodgien de 39 ans, petit fils de Van Chann, un des principaux producteurs du Cambodge dans les années 1960 et 1970. Alors que Diamond Island, son premier long métrage de fiction, portait un regard très intéressant sur la jeunesse actuelle du Cambodge, ce sont les sentiments liés à l’adoption qui sont au coeur de Retour à Séoul. Freddie, son personnage principal, est une jeune femme de 25 ans d’origine coréenne, adoptée jeune par un couple français. Alors qu’elle est en voyage, elle apprend l’annulation de son prochain vol. Décision subite de sa part : profiter de ce contre-temps pour se rendre en Corée du Sud, ce pays qui l’a vue naitre, dans lequel elle n’est jamais revenue et dont elle ne parle pas du tout la langue. Le processus coréen permettant de retrouver ses parents biologiques et l’aide de Tera, une jeune femme rencontrée sur place et qui va lui servir d’interprète, vont permettre à Freddie de reprendre contact avec son père, un homme qui aimerait se faire pardonner l’abandon de sa fille et rattraper le temps perdu. Par contre, la mère de Freddie reste dans un premier temps sourde aux demandes de rencontre émises par sa fille, ce qui ressemble fort pour cette dernière à un nouvel abandon. Cette première visite en Corée sera suivie de 3 autres, la dernière ayant lieu 8 ans après la première.

Alors que cette recherche de ses origines effectuée par Freddie aurait pu, aurait dû donner naissance à un film d’un intérêt constant, force est de reconnaitre que Retour à Séoul est une oeuvre particulièrement inégale. En fait, on en arrive même à se demander comment et pourquoi le réalisateur, bien aidé semble-t-il par Park Ji-min, l’interprète de Freddie, a pu sortir aussi brutalement au bout d’une quarantaine de minutes d’un film solide et intelligent pour nous proposer ensuite une espèce de salmigondis indigeste, faisant appel par 2 fois à ces fameuses scènes de « trémoussage » particulièrement horripilantes qui ont envahi depuis quelques années le cinéma contemporain, faisant appel à plusieurs reprises à des ellipses qu’on a le droit de qualifier d’absconses. Si on ajoute que le personnage de Freddie est presque perpétuellement en train de « faire la gueule », ce qui nuit considérablement à l’empathie qu’on devrait avoir pour le personnage, on comprend que le terme « inégal » convient parfaitement à ce film. Tellement inégal que la toute fin du film retrouve le niveau de qualité qu’il avait au début !


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