Critique Express : Il reste encore demain

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Il reste encore demain  

Italie : 2023
Titre original : C’è ancora domani
Réalisation : Paola Cortellesi
Scénario : Paola Cortellesi, Furio Andreotti, Giulia Calenda
Interprètes : Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano
Distribution : Universal Pictures International France
Durée : 1h58
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie : 13 mars 2024

1/5

Synopsis : Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

Alors c’est cela, ce nouveau chef d’œuvre du cinéma italien qui a réussi à faire venir 5 millions de spectateurs dans les salles de la péninsule ! C’est vraiment à se taper la tête contre les murs et on sort de la salle totalement accablé ! Franchement, ce n’est pas parce qu’un film veut se montrer à la pointe du féminisme et, en particulier, dénoncer les violences familiales faites aux femmes, qu’on doit accepter un grand n’importe quoi en matière de cinéma. Dès le début, on comprend qu’il n’y aura aucune finesse et que la réalisatrice va faire tout ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on cherche à défendre une cause : charger la barque à ras bord en exagérant les situations ce qui a pour effet de prêter le flanc à l’incrédulité sur l’ensemble du « dossier ». Tourner en noir et blanc cette histoire dont l’action se déroule en 1946 ? Pourquoi pas, sauf que cela rend encore plus cruelle la comparaison avec le néoréalisme d’un Vittorio de Sica ou avec la « Comédie à l’italienne » d’un Dino Risi ou d’un Ettore Scola, des modèles que la réalisatrice a cherché très maladroitement à imiter. Et cette idée de mettre du rap en accompagnement musical de ces images « vintage », d’où vient elle, à quoi sert elle ? La réalisatrice a-t-elle voulu montrer par ce biais que notre époque connaissait toujours les violences conjugales ? Si c’est le cas, le procédé est à la fois très lourd et très naïf. Quant à transformer une scène de violence conjugale en scène de danse entre mari et femme, là, on touche le fond et est à la fois stupéfait et furieux devant tant d’indécence. Même la surprise que réservent les 5 dernières minutes n’arrive pas à sauver ce film qui traite un sujet important de façon pachydermique. 5 millions de spectateurs en Italie !!! A titre de comparaison sur les effets du marketing sur la fréquentation d’un film, on se demande combien de spectateurs ont été voir Primadonna, autre film italien récent, tout autant féministe, mais qui lui est un véritable bijou de finesse et d’émotion ?

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