Critique Express : HLM Pussy

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HLM Pussy

France : 2023
Titre original : –
Réalisation : Nora El Hourch
Scénario : Nora El Hourch
Interprètes : Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline, Bérénice Bejo
Distribution : Paname Distribution
Durée : 1h40
Genre : Drame
Date de sortie : 6 mars 2024

2/5

Synopsis : Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions.

Comment ne pas se montrer intéressé par un film ayant comme sujet les rapports post MeToo dans une cité entre des adolescentes de 15 ans et les garçons du voisinage, ou, dit autrement, la rencontre du mouvement #MeToo avec de jeunes adolescentes d’une cité ? L’intérêt est a priori d’autant plus grand que Amina, Zibeb et Djenaba, les 3 amies âgées de 15 ans dont on va suivre le combat, ont certes la même envie de se battre ensemble mais n’entendent pas le faire de la même façon. Question de culture familiale, question de situation sociale. En fait, Amina n’habite pas dans la cité, elle loge chez ses parents, père chirurgien, mère avocate, dans un quartier pavillonnaire et aisé de la ville alors que Zibeb et Djenaba habitent vraiment au cœur de la cité, entourées de garçons qui, souvent, ont tendance à vouloir imposer leur loi.

Lorsque Zineb est agressée par Zach, le meilleur ami de son frère qui cherche à l’embrasser de force, les 3 filles tombent d’accord pour piéger Zach en le filmant alors qu’il pense être seul avec Zineb. Par contre, c’est toute seule que Amina prend la décision de mettre la vidéo sur les réseaux sociaux. Certes, elle est consciente de la prise de risque mais « il n’y a pas de révolution sans prise de risque » et on peut considérer que son geste est dicté par l’éducation qu’elle a reçue, avec un père maghrébin qui insiste pour qu’elle soit à 100% franco-française. De plus, à titre personnel, c’est un geste qu’elle peut se permettre au vu de son éloignement de la cité  mais c’est aussi un geste qui met Zineb et Djeneba en danger, ce que, bien sûr,  elles n’apprécient pas. Pas facile de s’approprier un combat d’adultes quand on a 15 ans mais situation a priori intéressante pour les spectateurs ! Si on ajoute que les 3 jeunes comédiennes Leah Aubert, Salma Takaline et Médina Diarra font preuve d’un talent indéniable, que Mounir Margoum et Bérénice Bejo sont excellents dans les rôles de Ahmed et Chantal, les parents d’Amina, on se dit que la messe est dite et qu’on est en face d’un très bon film. Eh bien, non, malheureusement ! Si le sujet est intéressant, si l’interprétation est de très bon niveau, le film pêche par une réalisation qui caricature, qui appuie les messages, qui les surligne, qui les répète et, si vous n’avez pas compris, on vous le refait. Vraiment dommage !

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