Critique Express : Falcon Lake

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Falcon Lake

France, Canada : 2022
Titre original : –
Réalisation : Charlotte Le Bon
Scénario : Charlotte Le Bon, François Choquet d’après « Une soeur », roman graphique de Bastien Vivès
Interprètes : Joseph Engel, Sara Montpetit, Monia Chokri
Distribution : Tandem
Durée : 1h40
Genre : Comédie dramatique, romance
Date de sortie : 7 décembre 2022

1.5/5

Synopsis : Une histoire d’amour et de fantômes.


Un premier film très décevant

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, l’actrice québécoise Charlotte Le Bon a choisi d’adapter au cinéma un roman graphique ayant pour thème l’adolescence, « Une soeur », de Bastien Vivès. Pour se rassurer en « jouant à domicile », elle a choisi de quitter le bord de mer breton de la BD pour la proximité d’un lac de la région des Laurentides au nord-ouest de Montréal, une région qu’elle connait particulièrement bien. Une famille française vient rendre visite à Louise, une amie de Violette, la maman. Bastien, le fils de la famille française, va bientôt avoir 14 ans, alors que Chloé, la fille de Violette, en a 2 de plus. Figurez vous que Bastien va se retrouver à partager la chambre de Chloé durant ce séjour estival. Sans faire preuve de pudibonderie excessive, cela peut paraitre étonnant, mais cela a le mérite de faire avancer le déroulement de l’histoire. On a donc une proximité qui s’établit entre Bastien et Chloé, lui, à mi chemin entre enfance et adolescence, qui a tendance à se vanter, prétendant par exemple qu’il a couché avec Chloé, elle, à mi-chemin entre adolescence et âge adulte, qui aime bien faire peur à Bastien, en lui parlant d’histoires de fantômes, en particulier celui d’un enfant qui se serait noyé dans le lac. A l’âge de Bastien et Chloé, on aime bien repousser ses limites et Bastien, qui ne sait pas nager, prend de plus en plus de risques dans le lac, que ce soit pour avoir la possibilité de voir les seins de Chloé ou pour suivre la bande de jeunes du coin.

Ce film tourné en pellicule 16 mm et au format 4/3 (c’était la grosse tendance du dernier Festival de Cannes) aurait pu être convaincant avec la peinture de la relation qui s’établit entre une adolescente et un adolescent qui ressentent des pulsions sexuelles, l’adolescente étant plus âgée, plus mure que l’adolescent. Il ne l’est pas pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à cause du virage qui s’opère petit à petit vers un fantastique de pacotille. Ensuite, plus grave, le fait que Joseph Engel, l’interprète de Bastien, et Sara Montpetit, l’interprète de Chloé, ont une grosse tendance à marmonner ce qui rend difficile la compréhension des dialogues. Cela étant, cela n’est pas d’une gravité extrême dans la mesure où, chaque fois que l’on comprend ce qui se dit, on s’aperçoit que ces dialogues ont un intérêt très limité ! Actuellement, à la veille de la sortie de son film, Charlotte Le Bon, par ailleurs très contente d’elle-même, se répand sur les ondes en affirmant qu’à l’âge de Bastien et de Chloé, on ne sait pas se projeter dans l’avenir et que leurs études sont les derniers de leurs soucis, seuls comptant les émois du coeur et leurs pulsions sexuelles. C’est son problème, mais le résultat de ce crédo est qu’on se retrouve face à un film sur un beau sujet mais qui, in fine, se révèle profondément ennuyeux. Reconnaissons toutefois que tout le monde n’a pas ressenti ce profond ennui, puisque Falcon Lake vient de se voir décerner le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film. Une récompense qu’on aurait aimé voir attribuer à un autre film sur l’adolescence, à notre avis très largement supérieur : Les pires.

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