Critique Express : 20 000 espèces d’abeilles

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20 000 espèces d’abeilles

Espagne : 2023
Titre original : 20.000 especies de abejas
Réalisation : Estibaliz Urresola Solaguren
Scénario : Estibaliz Urresola Solaguren
Interprètes : Sofía Otero, Patricia López Arnaiz, Ane Gabarain
Distribution : Jour2fête
Durée : 2h08
Genre : Drame
Date de sortie : 14 février 2024

2/5

Synopsis : Cocó, huit ans, a bien du mal à savoir qui elle est. Au cours d’un été passé parmi les ruches du Pays Basque, elle éveille sa singularité au sein des femmes de sa famille, elles-mêmes en proie au doute. Dans un monde où il existe 20 000 espèces d’abeilles différentes, il existe forcément une identité qui corresponde à Cocó…

A l’issue de ce film, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi Estibaliz Urresola Solaguren, la réalisatrice, a attendu que se soient écoulées 95 minutes pour aborder « pour de bon » ce qui semble pourtant être le véritable sujet du film, l’histoire d’une petite fille de 8 ans née dans le corps d’un garçon. En effet, pendant 1 heure 35, le film tourne autour du pot en essayant de nous intéresser, mais de façon beaucoup trop languissante, à une famille basque qui vit de part et d’autre de la Bidassoa. Cette petite fille, la petite dernière de la famille avec un frère et une sœur plus âgé(e)s qu’elle, on va la connaitre sous 3 prénoms différents : Aitor, son prénom de garçon, donné à sa naissance ; Cocó, c’est ainsi que tout le monde l’appelle ; Lucia, son prénom de fille, celui qu’elle voudrait voir utilisé par tout son entourage. Ane, sa mère, et Gorka, son père, habitent à Bayonne, mais la mère d’Ane, ses tantes et ses cousines habitent dans un village, de l’autre côté de la frontière. Partie sur les traces de son père, Ane est sculptrice et elle aimerait bien obtenir à Bayonne un poste de professeur d’art plastique.

Une période de vacances amène Ane et ses 3 enfants à aller passer quelques jours dans sa famille, auprès d’une mère très pieuse, auprès d’une tante à l’esprit très ouvert et qui perpétue la passion familiale pour l’apiculture, auprès de cousines, dont l’une, Leire, va faire baptiser son fils. Pendant 1 h 35, il ne passe pas grand chose de particulièrement marquant et on se demande si la réalisatrice cherche avant tout à nous parler des problèmes de couple entre Ane et Gorka, qui lui est resté à Bayonne, à nous parler des relations mère/fille au travers de la relation conflictuelle entre Ane et sa mère, à nous parler de l’apiculture et des abeilles, à nous parler de sculpture et du poids de la figure paternelle ressenti par Ane et on se demande … si Cocó est une fille ou un garçon.

A la fin de la dernière demi-heure, lorsqu’on a enfin compris que le véritable sujet du film, c’était les difficultés rencontrées par Aitor/Lucia pour arriver à s’affirmer en tant que fille alors que son corps est celui d’un garçon, on se dit que, dans les 95 premières minutes du film, la réalisatrice avait sans doute cherché à nous mettre en face des injonctions que la nature ou la société pouvaient nous imposer et contre lesquelles il est difficile, voire impossible, de résister, que ce soit au niveau de la famille, du couple ou d’une … ruche. Avait cherché mais n’avait pas vraiment réussi, malheureusement ! Force est de reconnaître que 20 000 espèces d’abeilles, film réalisé par une jeune espagnole basque et qui parle d’un enfant et d’une famille, n’a pas les qualités formelles de Eté 93 et de Nos soleils, films qui parlent d’un enfant pour le premier et d’une famille pour le second et réalisés par Carla Simón, une jeune espagnole catalane A Berlin, toutefois, lors de la Berlinade 2023, Sofía Otero, la jeune interprète de Lucia, a obtenu l’Ours d’argent de la meilleure performance, ce qui correspond à un Prix d’interprétation non genré.

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