Cinéma du Réel 2016 : le palmarès

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Bon week-end pour Alice Diop. Après deux prix dont celui du public pour son court-métrage Vers la tendresse au Festival de Film de Femmes de Créteil, la réalisatrice est également primée au Cinéma du Réel pour son long-métrage La Permanence d’un prix certes modeste (celui du Prix de l’Institut français Louis Marcorelles) mais cela n’arrive pas à tant d’auteurs d’être primé pour deux films différents dans deux festivals le même jour !

LongStoryShort

Le palmarès complet

Grand Prix Cinéma du réel : Long Story Short de Natalie Bookchin (États-Unis)
« Ce que c’est de vivre avec des ressources limitées » : avec pudeur mais bien en face, la centaine d’interviewés que Natalie Bookchin a filmés en Californie dans des soupes populaires, des foyers ou des centres d’alphabétisation racontent la pauvreté aux États-Unis, les façons de vivre avec et, peut-être, de s’en sortir.

Prix International de la Scam : Die Geträumten de Ruth Beckermann (Allemagne)
Ingeborg Bachmann et Paul Celan ont 22 et 27 ans lorsqu’ils se rencontrent à Vienne, en 1948 ; poètes tous les deux, ils n’ont ni les mêmes origines (Celan, juif de Czernowitz, a perdu ses parents dans un camp allemand en Ukraine), ni la même renommée. Leur correspondance amoureuse est marquée par la distance, et de plus en plus, par la paranoïa du côté de Celan.

Die Geträumten the dreamed ones

Mention : Oleg et les arts bizarres (Oleg y las raras artes) d’Andres Duque (Espagne)
Portrait du pianiste octogénaire Oleg Nikolaevitch Karavaichuk

Prix Joris Ivens / Cnap : [Pewen] Araucaria de Carlos Vásquez Méndez (Chili, Espagne)
Au sud du Chili, dans la région de l’Araucanie, un jeune poète parcourt le territoire pewenche, qui porte encore les stigmates du colonialisme. Si, pour les Mapuche, la nation chilienne est encore perçue comme intrusive, c’est aussi parce que l’urbanisation du dix-neuvième siècle a paupérisé les indigènes.

Prix du court-métrage : Ha Terra ! d’Ana Vaz (Brésil)
Le maire d’un village du sertão brésilien s’est approprié par la menace les terres des indigènes. Une jeune fille traquée personnifie ce territoire.

Ha Terra

Prix de l’Institut français Louis Marcorelles : La Permanence d’Alice Diop (France)
Dans le défilé de patients d’une permanence de santé de l’hôpital Avicenne de Bobigny pour les nouveaux migrants. Une psychiatre à ses côtés, un médecin généraliste tente de réparer des corps et des psychés. Comment aider des êtres battus, affamés, traumatisés avec les maigres moyens de la médecine ?

La Permanence Alice Diop

Mention : Sfumato de Christophe Bisson (France)
Dans un monde déshabité, le peintre Bernard Legay passe ses nuits et ses jours à recueillir la matière silencieuse d’une oeuvre secrète.

Prix des Jeunes : Dustur (Constitution) de Marco Santarelli (Italie)
Dans la prison de Bologne, un moine catholique et un médiateur musulman animent un atelier sur la constitution italienne et la tradition islamique. Samad, détenu marocain en conditionnelle, le fréquente en attendant sa libération. Dustur commence dans une bibliothèque pénitentiaire et finit presque dans les Apennins, lieu de résistance au fascisme et terre d’origine de Giuseppe Dossetti, le prêtre et juriste qui contribua à élaborer la constitution de 1946. D’une cage de hamster au bruit des barreaux, la tension entre ouverture et fermeture sous-tend ce film, dont le double enjeu, collectif et individuel, est d’« ouvrir » une religion qui risque de se radicaliser en détention et de savoir réussir à revenir à l’air libre.

Mention : Die Geträumten

Prix des Bibliothèques : Of Shadows de Yi Cui (Chine, Canada)
Sur le plateau de Loess, en Chine du Nord, une troupe ambulante de théâtre d’ombres voyage en mini-camionnette à trois roues, ravissant un public de vieillards et d’enfants, faisant briller de ses derniers feux une tradition narrative et musicale ancienne.

Of Shadows Yi Cui

Mention : Vivere de Judith Abitbol
Dans la vallée du Tramazzo, en Emilie-Romagne, Paola revient dans le village de son enfance pour rendre visite à sa mère Ede. La bienveillance qui émane de sa conversation en voiture avec la cinéaste semble contagieuse. Elle décuple en effet lorsque l’on rencontre « Mamona », à la gaieté immuable, cultivant son jardin ou évoquant ses jeunes années avec la voisine.
https://vimeo.com/133646663

Prix du Patrimoine de l’immatériel : Les Héritiers de Maxence Voiseux (France)
Hubert, Thierry, Dominique. Dans cette fratrie agricole de l’Artois, la répartition des tâches semble s’être faite de manière organique : l’aîné achète les bovins, le benjamin les engraisse et le cadet les dépèce pour les vendre aux bouchers. Cette routine n’exclut pas d’âpres négociations se voit peu à peu altérée par une préoccupation lancinante : que feront « nos jeunes » ? Dans le quotidien de trajets à l’école pour le fils de Dominique ou de tâches agricoles pour ses neveux adolescents, le doute s’installe.

Mention : La Balada Del Oppenheimer Park de Juan Manuel Sepulveda (Mexique)
L’est du centre-ville de Vancouver est l’une des plus grandes concentrations de communautés natives du Canada urbain. Oppenheimer Park, cimetière indien avant la colonisation, est au centre de ce quartier que certains considèrent comme la plus grande réserve canadienne.

Prix de la musique originale : Oleg y las raras artes

Reprise des films primés ce dimanche 27 mars au Centre Pompidou. Attention, les lieux étant TRÈS MAL organisés, il est conseillé d’arriver très en avance : pas d’accès indépendants pour les salles de cinéma, tout le monde fait la queue en même temps, pour les musées, la bibliothèque et les films qui commencent à une heure fixe tout de même. Un jour la direction du musée utilisera son cerveau, mais ce n’est manifestement pas pour tout de suite.

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