Ce que le jour doit à la nuit

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Ce que le jour doit à la nuit

France : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Alexandre Arcady
Scénario : Alexandre Arcady, Daniel Saint-Hamont
Acteurs : Nora Arnezeder, Fu’ad Ai Aattou, Anne Parillaud
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 2h39
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 12 septembre 2012

Globale : [rating:0.5][five-star-rating]

 

Synopsis : Algérie, années 1930. Younes a 9 ans lorsqu’il est confié à son oncle pharmacien à Oran. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi les jeunes de Rio Salado dont il devient l’ami. Dans la bande, il y a Émilie, la fille dont tous sont amoureux. Entre Jonas et elle naîtra une grande histoire d’amour, qui sera bientôt troublée par les conflits qui agitent le pays.

Un amour dans l’histoire

Yasmina Khadra avait écrit il y a quelques années (en 2008) le roman éponyme. Livre riche, foisonnant où l’histoire et les vies des personnages se mêlaient intimement. Vies de misères, vies bourgeoises, « dolce vita, exploitation, incompréhension, enracinement, déracinement, révolte, rage, sentiments, sensualité,  amitiés, amours, fierté, orgueil,  30 ans d’histoire, 30 ans de vies qu’il était difficile de quitter avant la dernière page.

Alexandre Arcady, y a puisé le sujet de son nouveau film tout entier centré sur l’Algérie, ce pays qui l’ attire sans cesse.

Il a réussi à en tirer une adaptation à la fois fidèle et contenue faisant émerger, comme sur une ligne de crête, les principales scènes qui cristallisent l’évolution des personnages.

Les images sont soignées, la musique « apprêtée » pour souligner les drames. Mais c’est  tout ce que l’on peut concéder à ses 2 heures 40 de film.

Là où l’on devrait au moins avoir la gorge serrée, la larme aux yeux, là où l’on devrait être débordé par l’émotion, on voit défiler les scènes sans la ressentir cette satanée  d’émotion qui se défile sans cesse. Les images se succèdent indéfiniment sans  souffle, comme anémiées. Tout semble convenu, attendu et les amours contrariés de Younès-Jonas et Émilie au mieux indiffèrent, au pire agacent.

Que l’on regarde passer…

A quoi tient ce sentiment ???

A une adaptation trop lisse probablement qui n’a pas pris corps ni dans l’âme des héros, ni dans ce que cette terre a pu influer en eux, en leurs ancêtres, une adaptation qui a réduit les personnages à des représentations sans vie, presque déconnectés de leur racines, de leurs histoires. Khadra évitait le mélo simpliste tant ses héros puisaient dans l’Algérie et dans la France la construction mentale qui rend leur amour impossible. Chez Arcady, elle semble poser là comme elle aurait pu l’être ailleurs.

A une interprétation faible. La belle gueule de Fouad Aiit Attou ou celle de Nora Ardezener ne compense pas leur manque d’implication, Anne Parillaud n’a pas ici la sensualité de Mme Cazenave, Vincent Perez est caricatural et la bande de copains à l’avenant. Seuls le couple Anne Consigny et Mohamed Fellag apporte de la vie, de la profondeur, du sentiment. C’est peu, pas assez.

Bref on ne s’ennuie pas totalement mais on ne ressent rien.

 

Résumé

Alexandre Arcady a peut être impressionné par le sujet, qui lui tient passionnément à cœur, a peut-être inhibé par le livre, a peut-être manqué de  talent. Un mélo formellement réussi mais sans émotion, un peu lourd, pas vraiment ennuyeux mais assez indigeste.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2-uuHimmQ3I[/youtube]

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