À voir sur Netflix : The wrong Missy

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The wrong Missy
États-Unis : 2020
Titre original : –
Réalisation : Tyler Spindel
Scénario : Chris Pappas, Kevin Barnett
Acteurs : David Spade, Lauren Lapkus, Nick Swardson
Distributeur : Netflix France
Durée : 1h30
Genre : Comédie
Date de sortie : 13 mai 2020

Note : 3,5/5

Lorsque Tim Morris rencontre la femme de ses rêves et que leur relation s’embrase au gré de SMS enflammés, faisant fi de toute prudence, il l’invite à le rejoindre pour un séjour d’entreprise sur une île paradisiaque… Mais quand une ancienne rencontre désastreuse débarque à l’aéroport, il réalise trop tard qu’il n’a pas échangé avec la Missy qu’il croyait…

David Spade en tête d’affiche

En plus de la révélation du tempérament comique extraordinaire de Lauren Lapkus, The wrong Missy marque également le retour de l’acteur David Spade dans un premier rôle. A 55 ans, et dans un film largement diffusé : merci Netflix. Excellent ici dans le registre du coincé de service, l’acteur fut révélé dans la première moitié des années 90 aux États-Unis grâce à ses prestations dans le Saturday Night Live. Grand découvreur de talents comiques américain, le show lui permit de percer au cinéma à la même époque que Mike Myers, Dana Carvey, Chris Rock, Adam Sandler ou Rob Schneider. Après Tommy Boy (1995) et Black Sheep (1996), deux films tournés aux côtés de Chris Farley (ex-SNL lui aussi), la mort prématurée de son camarade de jeu l’incita à se retourner vers la télévision. En France, on le découvrit donc en 1998 sur la chaîne Comédie ! dans le show Voilà ! (1997-2003), puis dans l’amusant Joe la crasse (2001). Par la suite, et si on excepte un Joe la crasse 2 (2015) resté inédit de notre coté de l’Atlantique, David Spade est resté un acteur discret. Ainsi, il semblait parfaitement depuis 20 ans se contenter d’apparitions et de seconds-rôles dans les films de la « bande » gravitant autour d’Adam Sandler et/ou de Judd Apatow. Mais comme tout vient à qui sait attendre, le voilà donc en tête d’affiche de The wrong Missy, la nouvelle comédie produite par Happy Madison, la boite d’Adam Sandler.

Mais David Spade n’a décidément pas de chance. Alors que cette comédie aurait logiquement pu lui ouvrir en grand les portes de la renommée et de la reconnaissance (certes tardive), il n’en sera peut-être rien. Car ce que l’on retiendra de The wrong Missy n’est sûrement pas la prestation de David Spade, pourtant excellente. Les habitués de la « famille » Sandler sont également de la partie, et toujours aussi savoureux. Nick Swardson, Rob Schneider, Jackie Sandler (femme), Chris Titone (beau-frère), Jared Sandler (neveu), Sunny et Sadie Sandler (filles), John Farley (frère de Chris Farley)… Si si la famille. Mais on l’a dit en préambule de flipper : la vraie révélation de The wrong Missy, c’est Lauren Lapkus. Ce film, c’est donc le « Lapkus révélateur » !

Lapkus révélateur

Véritable tornade détruisant tout sur son passage, Lauren Lapkus porte donc sur ses épaules la réussite du film de Tyler Spindel. A la façon de Kim Basinger dans Boire et déboires (Blake Edwards, 1987) ou de Malin Åkerman dans Les femmes de ses rêves (Bobby et Peter Farrelly, 2007), l’actrice de 35 ans révèle ici une sacrée personnalité, et une incroyable aisance à faire un atout de sa grande taille et de sa silhouette filiforme. Pratiquant le stand-up et l’improvisation sur les planches depuis de nombreuses années, remarquée au fil des ans dans des dizaines de séries TV (dont The Big Bang Theory ou Orange is the new black) mais également grâce à un petit rôle dans Jurassic World, Lauren Lapkus avait également pu laisser s’exprimer sa folie furieuse à travers des doublages de dessins animés – notamment dans American Dad.

Dans The wrong Missy, son talent explose littéralement, au point que le spectateur puisse trouver le temps long durant les quelques séquences où elle n’apparaît pas. Heureusement, le scénario signé Chris Pappas et Kevin Barnett (déjà à l’œuvre sur Les femmes de ses rêves ainsi que sur The do-over avec Adam Sandler et David Spade) a l’intelligence de placer cette « mauvaise Missy » au centre du récit et de quasiment tous les gags du film. Quasiment, mais pas tous, car comme à son habitude, Rob Schneider parvient avec son personnage de Komante, le navigateur malchanceux, à provoquer un sacré paquet d’éclats de rire. La rencontre au sommet des talents de Rob Schneider et de Lauren Lapkus permet à la scène de plongée en cage avec le requin de s’imposer comme une des plus réussies du film – et probablement une des meilleures scènes de comédie de l’année. On pourra bien sûr également reprocher au film le côté un peu « mécanique » de son humour et de ses situations, jamais franchement originales et même dans l’ensemble plutôt prévisibles. Néanmoins, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse : l’énergie apportée au projet, l’abattage des acteurs – et surtout de Lauren Lapkus au cas où vous ne l’auriez pas compris – permettra néanmoins au spectateur de rire de façon franche et régulière. L’objectif est donc rempli, même si la quasi-totalité de la réussite du film repose sur la prestation de son actrice principale, merveilleusement choisie.

Produite par Adam Sandler, écrite, réalisée et interprétée par des artisans mettant tout leur talent au service de la comédie populaire – et du rire en général – depuis de très nombreuses années, The wrong Missy vous fera à coup sûr passer un bon moment. Bien sûr, il ne s’agit certainement pas de la comédie de l’année. En effet, en termes de pitch, de structure, d’évolution narrative et même tout simplement d’impact sur nos zygomatiques, on est tout de même très en dessous d’autres comédies prenant place dans des lieux similaires, comme Les femmes de ses rêves (2007) ou Le mytho – Just go with it (2011). Néanmoins, la découverte du tourbillon comique que représente Lauren Lapkus vaut clairement – et à elle seule – le visionnage du film.

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