Test Blu-ray : Still/Born – Au-delà de deux âmes

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Still/Born – Au-delà de deux âmes

Canada : 2017
Titre original : Still/Born
Réalisation : Brandon Christensen
Scénario : Brandon Christensen, Colin Minihan
Acteurs : Christie Burke, Jesse Moss, Rebecca Olson
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h27
Genre : Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 4 janvier 2023

Mary donne naissance à des jumeaux mais un seul d’entre eux est vivant. Tout en s’occupant de son enfant vivant, Adam, elle soupçonne que quelque chose, une entité surnaturelle, l’a choisi et ne reculera devant rien pour le lui enlever…

Le film

[3/5]

Disponible depuis quelques mois en VOD sous le titre Au-delà de deux âmes, le premier film de Brandon Christensen débarque aujourd’hui au format Blu-ray et récupère pour l’occasion son titre original, à savoir Still/Born. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu sur Amazon Prime Vidéo, il s’agit d’un film fantastique jouant sur des thématiques telles que le deuil, la maternité ou la folie, tout en recyclant quelques gimmicks issus du cinéma horrifique contemporain, empruntés entre autres aux sagas Le Cercle – The Ring et Paranormal Activity. Il ne s’agit certes pas là des références les plus fraiches qui soient en termes de cinéma fantastique, mais il faut noter que la sortie de Still/Born sur les écrans nord-américains remonte en réalité à 2017, ce qui le place chronologiquement pas bien loin de Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension (2015) et Le Cercle : Rings (2016).

Still/Born nous propose donc de suivre Mary et Jack (Christie Burke et Jesse Moss), un jeune couple dont la parentalité récente a malheureusement été placée sous un signe funeste, à travers la mort d’un de leurs jumeaux, décédé lors de l’accouchement. Alors que Jack s’est jeté tête baissée dans le boulot, Mary est quant à elle en pleine dépression post-partum. Éprouvant d’intenses difficultés à faire le deuil de son fils disparu, elle sombre peu à peu dans la démence : elle entend des voix, voit des ombres sur son babyphone, puis se retrouve carrément sujette à de violentes hallucinations.

L’originalité de Still/Born est d’emmener le spectateur dans la spirale de cette folie furieuse en ne nous donnant quasiment à découvrir que le point de vue de la jeune mère en perdition, persuadée qu’un esprit malveillant tente de lui enlever son fils. Le scénario de Brandon Christensen et Colin Minihan (qui devrait écrire et réaliser le reboot à venir de la franchise Urban Legend) lorgne donc assez ouvertement sur le très impressionnant Mister Babadook (Jennifer Kent, 2014), dans le sens où l’intrigue se saisit d’une perte de rationalité pour transformer les événements en quelque chose de surnaturel.

En tant que spectateur, on sent bien cela dit que l’héroïne de Still/Born « interprète » les événements qui l’entourent, les arrange à sa sauce, si bien que l’on se met rapidement à douter de ses intuitions, qui semblent ne pas correspondre tout à fait à la réalité. La jalousie qu’elle éprouve à l’égard de sa voisine ou le désir qu’elle manifeste de blesser son bébé – dans l’espoir, peut-être, d’attirer l’attention de son mari – sont autant d’indices qui nous mettent la puce à l’oreille, et qui font lentement monter une espèce de tension sourde qui explosera durant le final du film.

Malheureusement, Still/Born ne tiendra pas forcément non plus toutes ses promesses, en partie à cause d’un épilogue absurde, mais également en partie à cause de l’interprétation de Christie Burke. Inévitablement comparable au jeu halluciné de Jack Nicholson dans Shining (Stanley Kubrick, 1980), notamment à cause d’une séquence à base de porte défoncée à la hache, sa prestation est assez brillante durant la quasi-totalité du film, sur la corde raide entre la folie et la raison. Mary est une femme aux prises avec une multitude d’émotions qui lui passent par la tête comme autant de démons intérieurs, et la façon avec laquelle Christie Burke parvient à communiquer cette ambivalence au spectateur est remarquable. Cependant, de la même façon que Jack Nicholson dans le film de Kubrick, l’actrice sombre malheureusement dans le dernier acte du film, durant lequel elle a définitivement l’air d’une folle furieuse. Ses grimaces et ses roulements d’yeux provoqueront au final plus de rires gênés que de frissons d’angoisse…

On notera par ailleurs que Still/Born nous propose une apparition remarquée du génial Michael Ironside, qui incarne le temps d’une séquence ou deux le rôle du psychiatre de l’héroïne. Découvert dans Scanners (David Cronenberg, 1981), dont nous parlerons très prochainement dans la section Blu-ray de critique-film.fr, on l’avait également vu dans la mythique série V (1984-1985) ainsi que dans les films de Paul Verhoeven Total Recall (1990) et Starship Troopers (1997).

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, la galette de Still/Born éditée par ESC Éditions est un plaisir pour les mirettes : le rendu visuel du film est en effet de toute beauté, la définition et le piqué sont excellents et les couleurs explosent littéralement de mille feux. La profondeur de champ est d’une belle précision, et même les scènes en basse lumière affichent une bonne forme. Le film est proposé en 1080p, et on ne notera aucun problème d’encodage à l’horizon. Niveau son, la VF et la VO nous sont proposées dans de sympathiques mixages DTS-HD Master Audio 5.1, avec des ambiances et des effets sonores finement distillés. Les scènes mettant en scène la « créature » profitent d’un pep’s et d’une spatialisation toute particulièrement soignée. En guise de supplément, on trouvera la traditionnelle bande-annonce.

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