Critique : The Battery

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The Battery

Etats-Unis : 2012
Titre original : The Battery
Réalisateur : Jeremy Gardner
Scénario : Jeremy Gardner
Acteurs : Jeremy Gardner, Adam Cronheim
Distribution : –
Durée : 1h41
Genre : Horreur
Date de sortie : indéterminée

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Encore des Zombies ? Oui, mais Jeremy Gardner, devant et derrière la caméra, nous embarque dans un road-movie surprenant, drôle et désabusé, qui évite les scènes d’action artificielles.

Synopsis : Deux anciens joueurs de baseball parcourent sans but précis une Nouvelle-Angleterre dévastée, coupant à travers forêts et empruntant les routes secondaires pour éviter les zombies qui sillonnent maintenant les zones urbaines. Pour survivre, ils devront aussi surmonter leurs différences de personnalité…

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Petit budget, grands frissons

Ben et Mickey traversent les routes de l’Amérique profonde en évitant de se faire croquer par des zombies. Contrairement à bien d’autres récits post-apocalyptiques, les protagonistes ne cherchent pas à se rendre dans un eden rêvé mais sont simplement lancés dans un mouvement constant, ne passant jamais la nuit dans une maison, traumatisés par leur enfermement dans une maison où ils se trouvaient lorsque l’épidémie a éclaté. Ils se déplacent comme des requins – pour reprendre l’image de Ben – et pour s’occuper jouent au base-ball, pêchent ou se prélassent en attendant de se réfugier dans leur voiture la nuit. Lorsqu’ils captent un échange entre deux personnes qui évoquent un havre de paix appelé Le Verger (The Orchard), Mickey ne peut plus s’empêcher d’y penser, quitte à prendre de trop grands risques malgré les multiples mises en garde qui viennent autant de son compagnon de survie que des voix des sirènes malgré elles.

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Le réalisateur et scénariste Jeremy Gardner s’offre le premier rôle – on n’est jamais si bien servi que par soi-même – celui du très barbu Ben. Cynique mais attaché viscéralement à sa survie, il s’est adapté à la réalité du nouveau monde alors que Mickey, souvent enfermé sous ses écouteurs où il se passe de la musique pop/rock, se lasse de cette absence de repos. Plutôt doué pour son tout premier rôle, Adam Cronheim joue celui que l’on prend d’abord pour un adolescent attardé avec sobriété, passant de la nonchalance à une forme de tristesse, voire de désespoir qui révèle une personnalité marquée. Le rythme du film joue de la dichotomie de leurs caractères respectifs. Le premier est réactif, prend presque du plaisir à tuer les Walkers lorsque le deuxième se montre plus passif et refuse les massacres. La complexité de leur relation repose plus sur l’importance de ne pas être seul, même mal accompagné, lorsque l’on fait face à de telles situations que sur une réelle entente. Ils sont pourtant complices, mais parfois victimes de cette limite dans leurs rapports.

Jamais victime de son maigre budget, The Battery est porté par un étonnant sens du tragique masqué par un humour presque bonhomme dans les dialogues et les situations. On appréciera à ce titre la romance entre l’un des deux hommes et une zombie au tee-shirt humide. La séquence est amusante mais ne fait qu’annoncer que le vide ressenti par Mickey et son envie de découvrir les traits d’Annie, cette voix captée par hasard, peuvent avoir de dangereuses conséquences.

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Le grand moment reste cet acte final de plus de vingt minutes où ils seront piégés dans leur véhicule et devront supporter la petite musique des cris des zombies qui cherchent à pénétrer leur abri. Face à l’attente et la diminution de leurs vivres, leur esprit divague et aucun espoir ne semble permis. L’émotion et le suspense naissent de cette qualité dans l’écriture et d’un vrai sens de la mise en scène. Le talent de Jeremy Gardner repose dans une certaine audace dans la gestion du rythme, avec des séquences qui semblent durer plus que nécessaire, comme cette dernière partie mais aussi l’intermède avec le dentifrice. Pour faire ressentir l’importance de cette trouvaille dans leur combat quotidien contre l’ennui et la préservation de leur humanité physique et morale, il n’hésite pas à la filmer en temps réel. La bande-son de Ryan Winford accompagne cette tranquille dérive de façon parfois envahissante mais apporte une agréable touche folk à la Bonnie ‘ Prince ‘ Charlie.

Ce petit bijou du genre est à découvrir de préférence sur grand écran. Ce sera possible ce mercredi 20 novembre à 19h30 au Gaumont Opéra Capucines dans le cadre du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) 2013. En attendant de découvrir le projet de suite de son auteur justement intitulé The Orchard ?

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Résumé

Découvert lors du FEFFS (Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg) 2013, The Battery est un joli renouvellement du film de morts-vivants, un genre décidément à la mode et en pleine forme, comme le confirment la série The Walking Dead ou les longs-métrages Warm Bodies ou Harold going stiff. Un road-movie qui dévore sans peine World War Z !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=JQfAyAnTsjA[/youtube]

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