Test Blu-ray : At the devil’s door

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At the devil’s door

 

États-Unis : 2014
Titre original : Home
Réalisateur : Nicholas McCarthy
Scénario : Nicholas McCarthy
Acteurs : Catalina Sandino Moreno, Naya Rivera, Ashley Rickards
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h36
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 25 février 2015

 

 

Leigh, jeune et ambitieuse agente immobilière, est chargée de vendre la maison d’un couple mystérieux. Tandis qu’elle travaille dur afin de dénicher des acheteurs, elle rencontre la fille du couple ayant mis la maison en vente, une jeune femme perturbée. Lorsque Leigh essaie de l’aider, elle se trouve piégée par une force surnaturelle aux intentions bien sombres…

 

Le film

[3,5/5]

Présenté hors compétition lors du dernier festival de Gerardmer il y a quelques semaines, At the devil’s door est un film d’épouvante « old school » dont la principale particularité est de surfer entre les genres et les ambiances de façon à n’être jamais vraiment là où on l’attend. Habile, Nicholas McCarthy aborde le genre avec un récit clairement divisé en trois parties (et trois actrices). On y suit tout d’abord le trajet d’Hannah, une jeune fille victime de possession (démoniaque ou pas, on ne le saura jamais vraiment, toutes les références au diable présentes à l’origine ayant été gommées du montage final). L’histoire d’Hannah, racontée en flash-backs, s’entremêlera par la suite avec celle d’une autre jeune femme, Leigh, pour ensuite bifurquer dans la troisième et dernière partie du récit vers Vera, la sœur de cette dernière. Les trois personnages, incarnés, dans le sens de la narration, par Ashley Rickards, Catalina Sandino Moreno et Naya Rivera, sont de très beaux portraits de femmes seules, et l’élément horrifique est finalement beaucoup plus insidieux qu’il n’y parait au premier abord.

Si le film ne laisse pas planer le mystère quant à la possession et la nature démoniaque de ce qui se trame (même si la nature de l’entité n’est pas nommée, les scènes sont très explicites), At the devil’s door prend néanmoins son temps pour avancer ses pions, déroulant son récit avec langueur jusqu’à un dénouement inévitable. Sur sa route, le film slalome entre les genres, installant à l’occasion une ambiance et une efficacité remarquables dans ses scènes horrifiques. On dénote bien sûr d’évidents petits clins d’yeux aux classiques du genre (Rendez-vous avec la peur, Ne vous retournez pas, Rosemary’s baby), et Nicholas McCarthy, aidé par la photo littéralement sublime de Bridger Nielson, nous offre quelques séquences magnifiques au cœur d’un ensemble qui peine toutefois à convaincre à 100%.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est Wild Side, gros pourvoyeur de bons DTV en France devant l’éternel (pensez à nous pour The sacrament de Ti West, et on est des millions facile à attendre The green inferno d’Eli Roth !), qui nous propose aujourd’hui de découvrir At the devil’s door sur support Blu-ray. Le master est de toute beauté sur les scènes lumineuses, avec un scope 2.40 bien oppressant, le piqué est d’une précision à couper le souffle, les contrastes sont francs et nets (voir les scènes en extérieur quand Hannah fait du baby-sitting), la définition sans failles et les couleurs éclatantes. A peine déplorera-t-on une légère pixellisation occasionnelle sur les scènes les plus sombres (dans l’appartement de Leigh) et un grain cinéma bien respecté provoquant quelques fourmillements par endroits. Côté enceintes, et comme d’habitude chez l’éditeur, VF et VO sont toutes deux proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, d’une efficacité redoutable durant les séquences les plus stressantes.

Dans la section suppléments, on trouvera d’abord une petite série de featurettes très courtes : une interview de Naya Rivera, qui évoque les difficultés de passer d’un tournage « collectif » (sur la série Glee) à un rôle où elle porte d’avantage de responsabilités sur les épaules. La jeune actrice évoque également les différences entre son personnage dans At the devil’s door et celui de Glee, qui, selon elle, se situent principalement au niveau du look vestimentaire (!!). Dans un entretien avec Nicholas McCarthy, ce dernier nous raconte les origines de son film : un chauffeur de taxi lui aurait raconté comment, enfant, il avait vendu son âme au diable, et les phénomènes paranormaux qui ont bouleversé son existence après cela. Dans les interviews croisées du module Le diable au cinéma, Ashley Rickards et Catalina Sandino Moreno reviennent sur leur relation au film d’horreur en général, et au film de possession en particulier. Un sujet un poil plus long (une dizaine de minutes), intitulé Le diable au corps, croise également les interviews sur le tournage. Différents acteurs évoquent donc la méthode de travail du réalisateur : on notera avec attention les interventions multiples de Colin Egglesfield, qui évoque le background de son personnage et la liberté que lui a laissé McCarthy d’un point de vue créatif. Le plus étonnant au final est, bien sûr, le fait que Colin Egglesfield n’apparaîsse à aucun moment dans le film. Il est bien crédité au générique, mais n’apparaît pas non plus sur le site de référence IMDb : son rôle a du finir sur la table de montage. Outre les habituelles bandes-annonces des prochaines sorties Wild Side, l’éditeur nous offre également –et il s’agit là du supplément le plus intéressant du lot– la possibilité de découvrir onze minutes de scènes coupées. Très intéressantes, elles montrent à quel point l’omission ou l’insertion de tous petits détails dans la narration peut en fait modifier l’impact du film sur le spectateur. Par exemple, [ATTENTION SPOILERS] le choix de rendre la petite fille quasiment muette à la fin du film, ainsi que de taire sa véritable nature (« I know what you are. You’re the devil… ») change en fait considérablement la portée de la dernière séquence du métrage, qui nous est montrée ici dans sa version d’origine. Une leçon de cinéma tout ce qu’il y a de captivant. [FIN DES SPOILERS] [FIN DE L’ARTICLE]

 

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