Festival Regards sur Courts : le programme

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Pour sa 56ème édition qui se déroule du jeudi 7 au dimanche 10 septembre, le Festival international de l’image d’Epinal devient Regards sur courts. Ce festival, le plus ancien consacré au diaporama en France, en Europe et dans le monde change de nom alors qu’il s’ouvre cette année aux courts-métrages de cinéma avec une nouvelle compétition.

Alors, pour commencer, c’est quoi le diaporama ? La définition usuelle mentionne ainsi «une suite d’images projetées en fondu-enchaîné sur un seul écran, accompagnée d’une bande sonore, le tout formant un ensemble cohérent caractérisé par l’apport intellectuel de l’auteur». Attention, ces montages d’images fixes n’ont rien à voir avec des projections de diapositives de vacances. Les œuvres présentées ici ont fait l’objet d’un mode rigoureux de présélection – comme c’est clairement expliqué sur le site officiel (on aimerait avoir de telles informations sur d’autres festivals) – et ont été choisies en fonction de critères esthétiques et narratifs, avec des envies de mises en forme originales ou classiques mais réfléchies avec un travail sur l’écriture, le son, la musique éventuellement. Les images utilisées ont souvent été prises après l’écriture d’un scénario ou pour mener à bien un projet plus abstrait, mais réfléchi avant le début des prises de vue. En gros, même si certains ont pu être improvisés, on est loin de l’enchaînement d’images sans tri et plutôt dans un geste créatif de passionnés du format.

Certains s’inscrivent dans un registre documentaire, d’autres dans celui de la fiction, certains sont drôles, d’autres d’un sérieux de pape. Chacun aborde le format avec sa sensibilité, comme c’est le cas avec de «vraies» œuvres de cinéma. Pour éviter le cousinage avec les diaporamas sans apport créatif intellectuel, le mot diaporama a d’ailleurs été remplacé par l’expression «court-métrage photo» afin de le rapprocher du court-métrage de cinéma. Art méconnu, le diaporama a certainement été sauvé par l’apparition du numérique et de méthodes simplifiées de productions et de projections parfois lourdes. Les 58 films choisis viennent en très large majorité de France, avec quelques invités d’origines variées (Royaume Uni, Australie, Italie, Pays-Bas et Norvège). Certains candidats à la 56e Coupe de l’Europe sont en lice avec plusieurs œuvres, certains, parfois les mêmes, ont été primés les années précédentes. Et oui, Epinal, comme Cannes, a ses habitués !

Afin de mieux faire comprendre de quoi il s’agit, citons deux exemples prestigieux qui viendront à l’esprit des cinéphiles : Colloque de chiens de Raul Ruiz (qui «triche» un peu avec ses quelques images en mouvement) et surtout La Jetée de Chris Marker, devenu la source d’inspiration du film de Terry Gilliam, L’Armée des douze singes.

https://vimeo.com/138951063

La nouvelle section consacrée aux courts-métrages de cinéma, sélectionnée indépendamment des courts-métrages photo, a pour but de refléter «la diversité du court métrage contemporain français et international en proposant des œuvres récentes remarquées dans d’autres festivals spécialisés, voire primées, et qui ouvrent une large fenêtre sur le monde du court». Rareté pour un festival généraliste, le pourcentage de films animés n’est pas réduit au minimum : trois sur douze, c’est une jolie moyenne. À en juger par les bandes-annonces et quelques images disponibles, il y aura des films dramatiques, d’autres plus légers, du narratif classique, du formalisme élégant, de la couleur, du noir et blanc, de l’expérimental, du réaliste, du normal (mais tout est relatif) et du plus étrange (mais tout est…). Les différents modes de production seront représentés avec des courts issus des circuits professionnels, des films d’école et des oeuvres auto-produites.

Cour de récré de Francis Gavelle et Claire Inguimberty

Deux films ont été découverts à Cannes en 2016 : Import de la néerlandaise Ena Sendijarević, à la Quinzaine des Réalisateurs et Delusion is redemption to those in distress du brésilien Fellipe Fernandes, à la Semaine de la Critique. Deux autres réalisateurs présents à Cannes cette année avec un nouveau film (à la Semaine également) sont invités à Epinal grâce à leur film précédent : le canadien Matthew Rankin dont le style rappelle celui de Guy Maddin (lui aussi de Winnipeg) et la française Manon Coubia avec L’immense retour, Lion d’or à Locarno. Hiwa de la grecque Jacqueline Lentzou était en compétition à Berlin en février dernier.

L’immense retour de Manon Coubia

Ce festival convivial propose des déjeuners (à midi) et des dîners (à 19h) les vendredi et samedi entre festivaliers, accrédités et organisateurs entre deux séances ainsi qu’un dernier rendez-vous à 12h30 le dimanche, après la remise des prix. Voir des films et bien manger, que demander de plus ?

Les courts-métrages cinéma en compétition :

  • Airport de Michaela Müller (Suisse)
  • AXN de Jean-Marie Villeneuve (France)
  • Chez soi de François Raffenaud (France)
  • La convention de Genève de Benoit Martin (France)
  • Cour de récré de Francis Gavelle et Claire Inguimberty (France)
  • Delusion is redemption to those in distress de Fellipe Fernandes (Brésil)
  • Hiwa de Jacqueline Lentzou (Grèce)
  • Import de Ena Sendijarević (Pays-Bas)
  • Meral, Kizim de Süheyla Schwenk (Allemagne)
  • Mynarski chute mortelle de Matthew Rankin (Canada)
  • The National Garden de Syni Pappa (Grèce)
  • We Will Never Be Royals de Mees Peijnenburg (Pays-Bas)
Chez soi de François Raffenaud et We Will Never Be Royals de Mees Peijnenburg

Pour mieux brouiller les frontières entre ces deux façons de raconter des histoires, une séance spéciale mêlera 10 courts métrages, 5 photos et 5 films : L’immense retour de Manon Coubia (France), Le grand bain de Trouville de Christine Calais et Kris Tofy (France), Hypocrisie de Thomas Rapenne (France), KL de William Henne et Yann Bonnin (Belgique) et Spår de Gunnar Bergdahl et Annica Carlsson Bergdahl (Suède).

KL de William Henne et Yann Bonnin et Spår de Gunnar Bergdahl et Annica Carlsson Bergdahl

Afin de découvrir quelques à quoi ressemblent ces films, sélectionnés voici deux exemples de films projetés ces dernières années, imaginés par des auteurs en lice cette année.

Petit cheval je ne t’oublie pas de Claudine et Jean-Pierre Durand, Prix spécial du jury en 2016

Route 66 de Corentin Le Gall, lauréat de la Coupe de l’Europe en 2008

BANDES ANNONCES DE COURTS-METRAGES EN COMPETITION

https://youtu.be/bpqO4aywii4

https://youtu.be/wiVjRLh5fO8

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