Vaincre ou mourir : Trente ans après Les Visiteurs et Braveheart, les Français aiment encore les films historiques

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Le Nouveau Roi de Vendée

1993, Les Visiteurs, au box-office en France, huit nominations aux Césars et un César de la meilleure actrice dans un second rôle. 1995, Braveheart, au box-office mondial, dix nominations aux Oscars, cinq Oscars, un Golden Globes et bien d’autres récompenses. Trente ans plus tard, Vaincre ou Mourir, un film qui ne prétend pas obtenir un tel palmarès mais qui touche déjà les cœurs.

Les Visiteurs une comédie culte sauce réac

En l’an de grâce 1993, Les Visiteurs sortait dans toutes les salles de France et de Navarre. Ce film racontait les aventures de Godefroy de Montmirail, un vaillant chevalier qui croyait en Dieu et aux forces du mal. Réalisée pour un budget de 7,6 millions d’euros (50 millions de francs à l’époque), cette comédie s’est retrouvée première au box-office français et a été nommée huit fois à la dix-neuvième cérémonie des Césars lors de laquelle Valérie Lemercier a remporté le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Un carton. Aujourd’hui, Les Visiteurs fait partie des comédies les plus populaires du cinéma français et beaucoup de ses répliques sont devenues cultissimes. « Tu es un laideron mais tu es bien bonne », « J’ai vu une grosse bête »… C’est ainsi qu’entre deux « okayyy », le spectateur entend crier « Montjoie, Saint Denis ! Que je trépasse si je faiblis ». Il regarde l’histoire de Godefroy de Montmirail, un preux chevalier qui défend avec fidélité son roi -Louis VI Capet, dit « le Gros »-, contre les méchants anglois. Mais alors, serait-il possible que le public ait des goûts un peu réacs ? Et si c’était vrai pour les films qui ne sont pas des comédies ?

Le Nouveau Roi de Vendée

Vaincre ou Mourir, « un nanar historique » pour la presse

Pour que le public accepte de voir des valeurs traditionnelles dans un film, faut-il qu’on les emballe dans de la bouse de vache et des œufs de caille ? Pour que la presse mainstream la juge, avec une certaine condescendance -« on sourit mais c’est pour tuer le temps » (Télérama), « lourd mais efficace » (Positif)- et finisse par lui donner son absolution, faut-il que l’on hurle des grossièretés avec un second rôle qui rote et lâche des pets ? C’est à se le demander… Aujourd’hui, trente ans après Les Visiteurs, sort en salle Vaincre ou mourir. Un « nanar historique », pour ne reprendre qu’un des nombreux quolibets formulés par la presse française, qui écope de 1,4/5 sur Allociné. Cette note ne surprend pas. Enfin… sauf quand on la compare avec celle des spectateurs. Celle-ci atteint en effet presque le triple : 3,9, soit un tout petit mieux que Les Visiteurs (3,8). Pour un navet, cela doit donc être un délicieux navet ! Un navet avec de la sauce panache.

Une épopée historique à la Braveheart pour le public

Foin de rôts, pets, grivoiseries et anachronismes historiques ! Avec Vaincre ou Mourir, on traverse l’Histoire avec un grand H. C’est une aventure historique qui raconte les guerres de Vendée à travers le personnage de Charette, un des chefs vendéens qui se sont soulevés face à la République.  « Épopée incroyable », « film épique » … Même si certains remarquent les défauts du film et ses astuces pour cacher des failles techniques, une bonne partie des spectateurs est conquise. Nombreux sont ceux qui voient en François Athanase Charette de la Contrie, un William Wallace du bocage. Certes, Vaincre ou Mourir est bien loin de Braveheart. Il ne prétend pas être une production hollywoodienne, ne recevra jamais d’Oscar, de Golden Globe ou de BAFTA Awards. Néanmoins, il n’a pas à rougir de ses origines. En effet, il est inspiré du Dernier Panache, un spectacle du Puy du Fou qui a été élu en 2017, « Meilleure Création Européenne » puis, sacre suprême, « Meilleure Création Mondiale ». Il s’agit du premier film réalisé par le Puy du Fou et Saje distribution, une société française spécialisée dans la diffusion de films d’inspiration chrétienne.

Conscient des petits moyens à la fois en termes de temps (18 jours de tournage) et de budget (un peu plus de 3 millions d’euros), le public loue les qualités de Vaincre ou Mourir. Il a le mérite de participer au devoir de mémoire dont on est d’habitude si friand en France. Parce qu’un film sert à divertir et bien plus encore, le public qui est allé dans les salles est séduit, lui.

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