Test DVD : La petite sirène

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La petite sirène

 
États-Unis : 2018
Titre original : The little mermaid
Réalisation : Blake Harris, Chris Bouchard
Scénario : Blake Harris
Acteurs : Poppy Drayton, William Moseley, Shirley MacLaine
Éditeur : Koba Films
Durée : 1h23
Genre : Fantastique
Date de sortie DVD : 6 février 2019

 

Lors d’une journée au cirque, une fillette de 10 ans nommée « Elle » et son oncle reporter, découvrent dans un cirque une belle sirène emprisonnée et exhibée en animal de foire ! Persuadés qu’il s’agit de la véritable « petite sirène » connue de tous les enfants, ils vont organiser une mission sauvetage de la femme-poisson…

 


 

Le film

[3/5]

Écartons dès le départ toute confusion possible : même si les studios Disney font en sorte, depuis quelques années, de mettre en boite des adaptations « live » de leurs grands classiques animés, La petite sirène ne fait en aucun cas partie de cette vague ; on suppose d’ailleurs que le « véritable » film live des aventures d’Ariel finira par arriver d’ici quelques années. Cette méprise carabinée, dont on ne pourra que penser qu’elle est, à la base, une volonté délibérée des producteurs afin de surfer sur cette vague de films produits par Disney, est sans doute à l’origine de la volée de bois vert critique que s’est pris de plein fouet cette variation sur le thème de la petite sirène, réalisée par Blake Harris et Chris Bouchard. Sur le site de référence IMDb, cette cuvée 2018 de La petite sirène affiche en effet une note de 4,2/10, sur une base de plus de 5000 votants – en revanche, la lecture des critiques spectateurs nous permettra de nous rendre compte de l’ampleur de la confusion : on y évoque systématiquement une « trahison à Disney », alors que l’idée des auteurs du film était d’avantage de signer une variation sur le conte de Hans Christian Andersen. Dès lors, on tend à penser qu’il eut été judicieux d’opter pour un titre différent… Sauf si, bien sûr, l’idée bassement mercantile des petits producteurs cachés derrière La petite sirène était de profiter du renom du film made in Disney pour vendre plus facilement le leur à l’international. Ce qui, dans l’absolu, semble avoir fonctionné puisque le film sort en France en DVD. Mais là est une autre histoire.

Gardons donc à l’esprit avant le visionnage que cette Petite sirène-là n’a absolument RIEN A VOIR avec celle de Disney. Mais à bien y regarder, elle n’a pas beaucoup plus à voir avec le conte original d’Andersen : il s’agit véritablement d’une variation sur le même thème, incluant ici ou là quelques éléments tirés du conte. On navigue donc ici dans le plus pur mélo familial, teinté d’une touche de fantastique en mode « conte de fées ». Bien sûr, le film est une toute petite production, au budget riquiqui de cinq millions de dollars, mais on y retrouvera quelques têtes connues : Shirley MacLaine bien-sûr, qui affiche aujourd’hui une rutilante chevelure blanche métallisée, Gina Gershon, actrice-culte des années 90 (Justice sauvage, Showgirls, Bound, Volte/face…) ayant disparu de la circulation à l’aube de ses 40 ans, et enfin, William Moseley – à ne pas confondre avec Bill Moseley, acteur de films d’horreur – l’acteur qui jouait dans NiaNia. Mais si, enfin, vous savez bien, NiaNia, la trilogie d’Heroic Fantasy avec le lion qui parle, là.

William Moseley mettra d’ailleurs du cœur à l’ouvrage pour s’impliquer dans ce récit sucré et plein de bons sentiments : sa prestation renforce dans les grandes largeurs un ensemble certes un peu bancal, mais qui touche néanmoins du doigt une espèce de poésie cinématographique, Brechtienne en un sens, grâce à – ou à cause de – ses décors, d’un ascétisme tellement forcené qu’ils renvoient à une espèce de réflexion sur le médium cinéma en lui-même : on cherche bien par-là à faire comprendre au spectateur que le spectacle auquel il est en train d’assister est purement « factice ». Cette impression est d’ailleurs renforcée par le fait que l’histoire qui nous est contée est amenée sous la forme d’un « récit dans le récit » : impossible dès lors de ne pas voir dans ce côté « cheap » affiché par la mise en scène, qui use et abuse des décors aux limites de l’abstraction, une volonté d’amener le spectateur à voir La petite sirène comme un des livres de contes illustrés qu’il feuilletait innocemment dans son enfance.

 

 

Le DVD

[4/5]

Côté DVD, il n’y a aucun doute, l’éditeur Koba Films connait le support sur le bout des doigts et maîtrise l’encodage de façon vraiment remarquable. Qu’il s’agisse de la définition, des couleurs ou de la gestion bruit vidéo, tous les écueils auxquels on pourrait s’attendre sont brillamment et soigneusement évités. Niveau image, cette Petite sirène fait donc vraiment un sans-faute, et il faut reconnaître que le boulot de l’éditeur rend vraiment hommage à la photo du film, jolie autant que désuète. Coté son, la version originale est proposée dans un mixage Dolby Digital 5.1 qui se révélera très rapidement ample et dynamique, faisant le boulot de façon très immersive et vraiment spectaculaire. La version française, malheureusement doublée en Espagne avec les mêmes sempiternelles voix aux intonations monocordes, n’aura en revanche droit qu’à un mixage Dolby Digital 2.0, sobre mais efficace.

Dans la section suppléments, on trouvera au sein de « l’espace découverte » les traditionnelles bandes-annonces d’autres films familiaux déjà disponibles chez Koba Films.

 

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