Test DVD : Going to Brazil

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Going to Brazil

 
France : 2016
Titre original : –
Réalisation : Patrick Mille
Scénario : Patrick Mille, Julien Lambroschini, Sabrina Amara
Acteurs : Vanessa Guide, Alison Wheeler, Margot Bancilhon
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h30
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 22 mars 2017
Date de sortie DVD : 26 juillet 2017

 

 

La folle aventure de trois copines invitées au mariage de leur meilleure amie au Brésil. À peine arrivées à Rio, elles tuent accidentellement un jeune homme trop insistant. Dès lors tout s’emballe…

 

 

Le film

[4/5]

Vingt ans – voilà presque vingt ans que l’on connaît et apprécie la personnalité de Patrick Mille, découverte par la plupart des quarantenaires au sein du « Centre de visionnage », vignette humoristique assurée par Edouard Baer et son équipe de joyeux drilles à la fin des années 90. Aux côtés de Gilles Gaston-Dreyfus, Jean-Michel Lahmi, Francis Van Litsenborgh, Joseph Malerba ou Sandrine Rigault, il y avait composé deux personnages très marquants : le « fan » éperdu d’Edouard Baer (« A cœur de peau ! ») et le brésilien Chico (« Totale éclatche ! »), personnage qui l’a quelque peu « vampirisé » au début des années 2000, avec une série de pubs, de sketches et même la sortie d’un DVD consacré au personnage en 2002.

Après avoir adapté le roman de sa compagne Justine Levy Mauvaise fille en 2012, c’est donc presque naturellement que l’on assiste au retour de Patrick Mille à la gaudriole non-sensique… Et au Brésil ! Aujourd’hui âgé de 47 ans, l’acteur / scénariste / réalisateur garde néanmoins un œil vers l’avenir, et pour Going to Brazil, il s’adjoindra les services d’une jeune génération d’actrices afin de lui donner la réplique, ainsi qu’à son complice Joseph Malerba (qui incarnait la bête, le moine soldat ou encore la doublure de Vanessa Paradis dans le Centre de visionnage). De fait, Mille s’offre sur un plateau quelques-unes des meilleures répliques, ainsi que certains des passages les plus délirants du film, mais on n’en attendait pas moins de ce trublion énergique adepte de l’improvisation délirante.

Un autre élément saute aux yeux du spectateur à la découverte de Going to Brazil : on sera en effet très agréablement surpris de constater le réel sens de l’image de Patrick Mille, doublé d’un vrai talent de metteur en scène, proposant souvent un point de vue assez inédit sur les situations qu’il aborde, multipliant les points de vue, créant des décalages musicaux très réussis et développant un Art assez subtil pour filmer le chaos et les situations qui dégénèrent (cf. les deux séquences de fête ou l’arrivée chez Hector au cœur des favelas). Cela parait un peu léger à dire, mais en France, bien peu de cinéastes, même œuvrant régulièrement dans la comédie, semblent capables de faire preuve d’un réel sens du timing comique, et gâchent leurs gags et leurs effets par une mise en image laborieuse, voire carrément pitoyable. Mille quant à lui possède un bon feeling et un humour imparable, sait quand étirer le gag (le passage sur la plage) et quand il vaut mieux y mettre fin.

Avec une intrigue et une efficacité clairement héritées de la comédie US (difficile de ne pas penser à Very bad things durant la première partie, ou à Spring breakers durant la partie « road movie »),  Going to Brazil s’impose donc tout doucement comme une comédie attachante et bien plus personnelle qu’elle n’en a l’air, traversée qui plus est de quelques éclairs de génie humoristique. En trois mots comme en cent : un excellent moment – on espère que l’échec du film au box-office français (63.000 spectateurs sur une combinaison de 178 salles) permettra tout de même à Patrick Mille de persévérer dans la comédie…

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Le DVD de Going to Brazil édité par M6 Vidéo est en tous points magnifique. Définition, couleurs, tout est géré à la perfection, en tenant compte avec intelligence des limites sur support. Les contrastes manquent certes de punch lors de certaines séquences, mais il s’agit d’un choix sage, étant donné que le film a parfois tendance à partir dans des ambiances « rouges » qui seraient très mal passées en définition standard. Et puisqu’on en parle, il est sûr et certain que certaines séquences particulièrement outrées auraient probablement encore gagné en force sur support haute définition, mais la sobriété générale du film n’appelait pas forcément la HD, et les 63.000 entrées du film en salles ne laissaient probablement pas tellement d’autre choix éditorial à M6 (quoique). Côté son, le film est proposé au choix dans un mixage Dolby Digital 5.1 ample et dynamique, ou dans un sobre Dolby Digital 2.0, plus équilibré si vous regardez le film sur un simple téléviseur et sans utiliser de Home Cinéma.

Du côté des suppléments, on trouvera un amusant bêtisier d’une durée d’un quart d’heure ; ce dernier est intéressant à plus d’un titre : en plus d’être assez drôle, il nous donne à voir des scènes absentes du montage final et il nous permet de plus d’entendre les directives de Patrick Mille sur le plateau quand ses actrices partent en fou-rire. Intelligent et adepte de l’improvisation, il leur reproche de ne pas « intégrer » leur perte de contrôle à leur jeu, même quand il les déstabilise volontairement. En ce sens, son idée de la mise en scène se rapproche de celle d’un Woody Allen, qui admirait beaucoup Diane Keaton pour ses capacités à intégrer dans son jeu tous les éléments perturbateurs qui pouvaient se produire durant le tournage d’une scène.

 

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