Test DVD : Geneviève de Brabant

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Geneviève de Brabant

Italie, Espagne : 1964
Titre original : Genoveffa di Brabante
Réalisateur : José Luis Monter
Scénario : Riccardo Freda
Acteurs : María José Alfonso, Alberto Lupo, Stephen Forsyth
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h26
Genre : Aventures
Date de sortie DVD : 4 mai 2021

Au XIIème siècle, dans le duché de Brabant, le comte palatin Siegfried de Trevire part pour les Croisades, laissant son épouse Geneviève et son fils aux soins de l’intendant Golo. Ce dernier se voit refuser ses avances et emprisonne la malheureuse. Geneviève parvient à s’enfuir et se réfugie dans la forêt, parmi les loups. Elle et son enfant vont y rester cachés, attendant le retour du comte…

Le film

[4/5]

La particularité première de Geneviève de Brabant, qui lui vaudra sans aucun doute d’attirer l’attention du cinéphile, est celle d’avoir été écrit par Riccardo Freda, un des noms les plus prestigieux du péplum et du fantastique italien. On murmure même que le film fut co-réalisé par Freda, même si son nom n’est pas crédité au générique – seul y figure en effet celui de José Luis Monter, cinéaste espagnol quasi-inconnu chez nous.

Sans vouloir forcément réécrire l’Histoire, la probabilité pour que Riccardo Freda ait en effet co-réalisé Geneviève de Brabant est forte, dans le sens où le film dénote d’un sens de l’image et de la narration vraiment remarquables, que l’on peine à imaginer possible de la part d’un cinéaste peu expérimenté tel que Monter. En effet, s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un incontournable du genre, le film propose tout de même au spectateur un certain nombre de séquences visuellement grandioses.

On pense par exemple à « LA » scène du coup de hache dans la tronche, asséné par un Stephen Forsyth épatant, et qui préfigurait en quelque sorte les délires à venir de Mario Bava sur Une hache pour la lune de miel. On pense également à d’autres moments de pure magie visuelle, telle que la scène de torture de Berta (Ángela Rhu), ou encore celle de la fuite de Geneviève (María José Alfonso) à travers les bois, teintée d’éclairages multicolore et faisant presque basculer la scène dans le fantastique pur.

Si on le classe par dépit dans le genre du film « de cape et d’épée », Geneviève de Brabant est très éloigné du classique récit d’aventures en mode Fanfan la tulipe ; il s’agit au contraire d’un drame centré sur le mythe de Geneviève de Brabant, héroïne légendaire du Moyen Âge, dont il nous propose une retranscription assez fidèle. Le film est porté par la prestation de Mariá José Alfonso ainsi que sur son face-à-face avec Stephen Forsyth, parfait dans la peau de Golo, salaud intégral et charismatique en diable.

On a déjà évoqué la photo du film, de toute beauté, et transcendant littéralement le reste de la production : les costumes sont réussis, et les décors ne sentent pas le carton-pâte – Geneviève de Brabant a sans doute été tourné dans un vrai château. Bien sûr, tout n’est pas réussi et certaines scènes trahissent clairement le probable manque de budget de l’entreprise, telle que l’impayable séquence de la biche, en fait un animal empaillé que l’on fait remuer hors champ pour créer l’illusion de la vie (vraiment très drôle !), ou les séquences de batailles de « grande ampleur », qui dénotent probablement d’un poil trop d’ambition de la part des auteurs !

Quoi qu’il en soit, et ces petites réserves mises à part (ces petits défauts contribuent d’ailleurs au charme du film), Geneviève de Brabant s’avère donc une véritable réussite, à découvrir au plus vite !

Le DVD

[4/5]

Geneviève de Brabant vient de donc de rejoindre, au format DVD, les rangs de la collection « Chevalerie » d’Artus Films. Côté DVD, l’éditeur connaît son boulot et la photo italo-espagnole du film, signée Stelvio Massi et Julio Ortas, est parfaitement rendue par le transfert soigné proposé par Artus : le film affiche des couleurs très chaudes, le piqué est précis, et les contrastes sont affirmés. Le niveau de détail est également plutôt solide, composant habilement avec les limites du support DVD. Niveau son, seule la VO italienne nous est proposée, dans un solide mixage Dolby Digital 2.0, clair et sans souffle – on pourra seulement remarquer, en tendant l’oreille, de légers petits craquements épars.

En guise de bonus, et pour consolider l’expérience « cinéma », l’éditeur nous proposera une bande-annonce de la collection en avant-programme, qui sera accompagnée d’une galerie de photos. On trouvera également un très intéressant livret de 24 pages rédigé par François Amy de la Bretèque, qui reviendra dans un premier temps sur la figure historique de Geneviève de Brabant avant de revenir en détail sur le film de José Luis Monter.

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