Test Blu-ray : Winter Break

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Winter Break

États-Unis : 2023
Titre original : The Holdovers
Réalisation : Alexander Payne
Scénario : David Hemingson
Acteurs : Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’vine Joy Randolph
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h13
Genre : Drame, Comédie
Date de sortie cinéma : 13 décembre 2023
Date de sortie BR/DVD : 24 avril 2024

Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ère aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable…

Le film

[3,5/5]

« Alexander Payne est un réalisateur qui tourne peu : 8 longs métrages de cinéma en 27 ans de carrière, seulement 3 sur les 10 dernières années. Après s’être égaré dans Downsizing, un film réunissant maladroitement comédie et science-fiction, il est revenu avec Winter Break à la recette qui avait si bien fonctionné dans Nebraska, un mélange plein de nostalgie, de comédie et de drame dans lequel perce une émotion exempte de pathos. (…)

Un film sur le mensonge

C’est en voyant Merlusse, un film de Marcel Pagnol sorti en 1935, qu’a commencé à germer dans l’esprit d’Alexander Payne l’idée de son futur film. Plus tard, le scénario d’un pilote pour une série se déroulant dans un lycée privé pour garçons est arrivé entre les mains du réalisateur et il a obtenu de David Hemingson, son auteur, que le pilote se transforme en long métrage se concentrant sur ce qui va se passer dans le lycée durant les vacances de Noël. L’inspiration qui trouve sa source dans un film de 1935, une action se déroulant en 1970, cela convient parfaitement à Alexander Payne qui reconnaît se trouver parfaitement à l’aise dans le passé. Avec Eigil Bryld, ils sont même allés jusqu’à réaliser un film à la façon d’un film tourné en 1970 : bien que tourné en numérique, Winter Break a tout d’un film de cette époque, avec ses couleurs désaturées et une bande-son travaillée pour laisser la place à du grésillement. Ce côté « travestissement de la vérité » est en accord avec un thème récurrent du film, le mensonge : celui du professeur qui a inventé un problème familial pour ne pas se retrouver bloqué au lycée pendant les vacances de Noël ; celui de l’étudiant qui avait obtenu le renvoi de l’étudiant Paul Hunham de l’Université de Havard en l’accusant d’un plagiat qu’il avait lui-même commis ; celui de Angus Tully qui, dans un premier temps, avait affirmé à son professeur que son père était mort avant d’aller ensemble lui rendre visite ; celui de Paul Hunham perpétré pour « couvrir » Angus Tully et lui éviter de devoir quitter le lycée de Barton pour aller dans un lycée militaire. Pas loin du mensonge, on trouve l’injustice, et là, Alexander Payne appuie sur le fait que, pour un lycée privé comme celui de Barton, la réception de dons est économiquement vitale, une dépendance qui génère une forme de favoritisme pour les enfants de donateurs.

Un très bon trio d’interprètes

Il y a près de 20 ans, Paul Giamatti, l’interprète de Paul Hunham, avait déjà tenu le rôle principal dans Sideways, le 4ème long métrage d’Alexander Payne. Dans un rôle de professeur sadique avec ses élèves se transformant petit à petit en bonne pâte allant même jusqu’à devenir un père de substitution pour Angus, un rôle pouvant facilement se prêter à un accès de cabotinage, il se montre particulièrement à son avantage et on lui sait gré d’arriver (parfois de justesse !) à ne pas en faire trop. De son côté, Dominic Sessa, qui était élève dans un des lycées utilisé pour le tournage de Winter Break, s’est retrouvé propulsé interprète du rôle d’Angus. Sa prestation est tellement convaincante que Variety, le magazine américain consacré au monde du spectacle, l’a récemment intégré dans sa liste des 10 jeunes comédiens à suivre. Quant à Da’vine Joy Randolph, elle se montre d’une grande sobriété dans son rôle de mère éplorée qui, tout en servant de tampon entre le professeur et l’élève, s’efforce de prendre le dessus sur son chagrin.

Mélange de « feel good movie » et de conte de Noël pour adultes, Winter Break, sans attendre l’exceptionnelle qualité de Nebraska, montre à nouveau, malgré une première demi-heure un peu poussive, tout le talent dont sait faire preuve Alexander Payne, bien aidé par ses interprètes, pour raconter une histoire dans laquelle une certaine nostalgie le dispute à l’émotion et à la comédie. Par ailleurs, on se demande pourquoi la distribution française a choisi d’abandonner le titre original, un titre en anglais, The Holdovers, pour donner à ce film un autre titre en … anglais. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Jean-Jacques Corrio. Découvrez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien !

Le Blu-ray

[4/5]

Techniquement au taquet, le Blu-ray de Winter Break édité par Universal Pictures rend pleinement justice à la sensibilité aigre-douce du film d’Alexander Payne autant qu’à sa très belle photo, signée Eigil Bryld. La définition est au taquet, le piqué précis, les couleurs explosives et les noirs admirablement denses et profonds. Le film est naturellement proposé au format et en 1080p, bref c’est du tout bon, on peut applaudir des deux mains l’éditeur. Du côté de nos oreilles, la bande sonore est mixée en DTS-HD Master Audio 3.0 (LCR) en VO, et en DTS 3.0 pour la VF. Il s’agit d’un format audio assez inhabituel, mais qui se révèle parfaitement en adéquation avec l’atmosphère très 70’s du film. Du beau travail technique.

Côté suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir une poignée de scènes coupées (6 minutes), accompagnées d’un bref texte d’introduction, ainsi qu’une fin alternative (2 minutes) qui en réalité ne change pas le dénouement mais le prolonge légèrement, en proposant au spectateur de passer tranquillement quelques derniers moments avec Mary à l’école. On continuera ensuite avec un focus sur le choix des acteurs du film (11 minutes). Le réalisateur Alexander Payne, ainsi que les acteurs Paul Giamatti, Da’Vine Joy Randolph et Dominic Sessa évoqueront leur travail en commun. On en apprendra également un peu plus sur la façon dont les acteurs ont été choisis. Enfin, on terminera avec une featurette qui reviendra sur le réalisateur Alexander Payne (9 minutes). Les membres de l’équipe évoqueront la flexibilité et de l’adaptabilité du cinéaste, qui n’a jamais peur de tester de nouveaux lieux ou de nouvelles idées pendant le tournage, ainsi que son style et sa direction d’acteurs.

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