Test Blu-ray : Terreur aveugle

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Terreur aveugle

 
États-Unis : 1971
Titre original : See no evil
Réalisateur : Richard Fleischer
Scénario : Brian Clemens
Acteurs : Mia Farrow, Dorothy Alison, Robin Bailey
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h29
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 26 novembre 1971
Date de sortie DVD/BR : 9 novembre 2016

 

 

Suite à une chute de cheval qui a mal tourné, la jeune Sarah perd l’usage de la vue. À sa sortie de l’hôpital, elle retourne habiter chez son oncle et sa tante dans un joli cottage de la campagne anglaise. Un jour que Sarah passe l’après-midi chez son ami Steve, un drame a lieu dans la demeure familiale…

 

 

Le film

[4/5]

En presque 50 ans de carrière, Richard Fleischer s’était semble-t-il fait un point d’honneur à naviguer entre les genres, sans jamais réellement se fixer, comme d’autres cinéastes de sa génération, sur un style en particulier. Il aura donc abordé le thriller, la science-fiction, le film de guerre ou même l’horreur, pour le pire et le meilleur. Après avoir sorti en Blu-ray l’excellent Étrangleur de Boston en 2013, Carlotta Films s’attarde à nouveau sur la carrière de Richard Fleischer en éditant trois de ses thrillers des années 70…

Terreur aveugle a la particularité assez unique de mettre en scène une héroïne aveugle, aux prises avec un psycho-killer dont le spectateur ignorera tout (sauf les bottes) jusqu’à la dernière minute du film. Habile metteur en scène, Richard Fleischer plaçait donc le spectateur dans une position ambivalente. D’un côté, le spectateur est en effet pleinement conscient des dangers entourant la jeune femme, puisque lui a la possibilité de « voir » le tueur, les cadavres disséminés autour d’elle dans la demeure, ou encore les dangers qui l’entourent (le verre éclaté par terre, les escaliers, les dénivellations de terrain ou autres regards qui en disent long…). Comme l’indiquait l’affiche américaine lors de la sortie du film en 1971, le public pouvait « garder les yeux sur ce qu’elle ne peut pas voir ». Mais d’un autre côté, le spectateur se retrouvait également, par la volonté de Fleischer, dans une position d’aveugle, dans le sens où lui non plus ne voit pas ce tueur psychopathe, et ne connaît de lui que sa paire de bottes, et ses déplacements nocturnes dans des quartiers interlopes.

Sur le papier, ce parti-pris de mise en scène tiendrait presque de l’expérimentation, et pouvait s’avérer on ne peut plus casse-gueule. Mais étonnamment, la magie opère assez vite : on est quasiment suspendu à ces bottes filmées « au plus près du caniveau » (littéralement parlant) et, miracle des miracles, même Mia Farrow parvient à se montrer convaincante dans la peau d’une aveugle aussi paumée que frêle, pour qui le moindre déplacement se transforme en calvaire. Court, ramassé et formidablement mis en scène, Terreur aveugle s’avère donc une excellente surprise, préfigurant par certains aspects, et aux côtés de La baie sanglante de Mario Bava (1971 également), le genre du « slasher » qui naîtrait quelques années plus tard.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez Carlotta Films au sein d’une vague de trois films consacrée à Richard Fleischer, Terreur aveugle s’offre donc un très attendu lifting HD sur galette Blu-ray.

Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de très bonne tenue ; le film est proposé au format 1.85:1 respecté et encodé en 1080p. La restauration a laissé la place à un rendu naturel, respectant la granulation d’origine tout en proposant un piqué et un niveau de détails tout à fat excellent ; bien sûr, on constatera une légère baisse de définition sur les séquences en basse lumière, mais l’ensemble est tout à fait recommandable. Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio 1.0 mono d’origine à la fois en VF et en VO, clair, net et précis dans la restitution des dialogues ; la VO est un peu plus faible côté volume, et la VF souffre de petits soucis de synchronisation des doublages, mais l’éditeur n’est pas à mettre en cause sur ce sujet, c’est un défaut récurrent des versions françaises réalisées dans les années 70.

Côté suppléments, l’éditeur nous propose une présentation du film signée en voix off par Nicolas Saada, et disponible en avant-propos quand on lance la lecture du film. Il s’agit d’une mise en bouche assez passionnante, même si on aurait pu faire remarquer au réalisateur/scénariste que le titre original « officiel » du film n’est pas Blind terror mais See no evil. Outre la traditionnelle bande-annonce et la galerie photos d’usage, on retrouvera également une assez intéressante analyse du film par Fabrice du Welz, durant laquelle le réalisateur de Calvaire évoque sa fascination pour le film de Fleischer.

 

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