Test Blu-ray : Resident evil – Chapitre final

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Resident Evil : Chapitre final

 
États-Unis, Allemagne, Australie, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Japon, Canada, France : 2016
Titre original : Paul W.S. Anderson
Réalisation : Paul W.S. Anderson
Scénario : Paul W.S. Anderson
Acteurs : Milla Jovovich, Iain Glen, Ali Larter
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h47
Genre : Horreur, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 25 janvier 2017
Date de sortie DVD : 25 mai 2017

 

 

Alice, seule survivante de la bataille de Washington contre les zombies, doit retourner à l’endroit où le cauchemar a commencé : le Hive à Raccoon City. C’est là, qu’Umbrella Corporation a regroupé ses dernières forces pour mener l’assaut final contre les survivants de l’apocalypse…

 

 

Le film

[4/5]

La franchise Resident Evil est un grand mystère, que bien peu de cinéphiles sauront s’expliquer. A la façon de la saga Fast & Furious, qui est automatiquement passée, et sans le moindre signe avant-coureur, de la nullité absolue au formidable actioner ultra-bourrin lors de son cinquième épisode, c’est paradoxalement avec le troisième opus de la série, intitulé Resident Evil : Extinction et réalisé par Russell Mulcahy en 2007, que la franchise Resident Evil est devenue un délire décomplexé et franchement digne d’intérêt.

Resident Evil : Chapitre final est donc le sixième épisode de la série, et passe après deux films from outer space, avec lesquels Paul W.S. Anderson a vraiment inventé un style à part. Puisque tout le monde se fout de la trame narrative de la série, il a créé avec les épisodes 4 et 5 de sa saga zombiesque un style unique, expérimenté en 2010/2011 sur Resident Evil : Afterlife et Les trois mousquetaires 3D, et qui arriverait vraiment à son apogée, son état de grâce, sur Resident Evil : Retribution (2012), film génial et incroyable, positivement autre, envoyant bouler toute idée de construction scénaristique, d’enjeux narratifs ou de… crédibilité ? Pouah ! Mais qu’est ce que c’est que ce mot ?!! Film ultime de la génération-clip, Resident Evil : Retribution basait toute sa construction sur les images, sur-esthétisées, sur-découpées, touchant quasiment à l’abstraction poétique. Le scénario était un total nawak, mais seul comptait le ressenti, le « ride » de montagnes russes, la poussée d’adrénaline, qui parvenait à trouver son équilibre uniquement par une science délicate du montage.

Sixième opus d’une saga qui, narrativement et thématiquement, s’était déjà essoufflée au terme des dix premières minutes du film inaugural, Resident Evil : Chapitre final a donc la délicate mission de passer derrière un film que quelques déviants (dont l’auteur de ces lignes) considèrent comme « ultime », alors qu’objectivement, le commun des mortels le considère comme un nanar atomique. Conscient des critiques émises par son public, qui n’a pas forcément pris de plein fouet la force post-moderne de l’épisode précédent, Paul W.S. Anderson a un peu mis la pédale douce sur l’énergie crétine et épileptique, pourtant ultra-stimulante, de Retribution, mais conserve tout de même un rythme fou et priapique (impossible de s’ennuyer avec les 3476 rebondissements de l’intrigue), allant toujours de l’avant en balançant de l’action à tout va, des affrontements en pagaille, des scènes débiles mais réjouissantes (mention spéciale à celle de l’hélice qui tourne à l’envers, qui réduit en gros splash sanguinolent un sosie féminin de Justin Bieber), des doubles et des redoubles, des clones et des reclones, du méta en carton (puisque le film est une sorte de poupée gigogne citant pêle-mêle les autres films de la saga), des punchlines grotesques et des méchants au look hérité d’un autre âge… Pour couronner le tout, Resident Evil : Chapitre final s’achève sur un final très ouvert, qui nous fait forcément penser que l’on n’est probablement pas en présence du dernier film de la saga, malgré la promesse faite par son titre. Après tout, déjà en 1984, le quatrième épisode de la saga Vendredi 13 s’appelait également Chapitre final, et il a quand même eu droit à six suites, un spin-off et un reboot… Alors pourquoi Milla « Photoshop » Jovovich n’y aurait-elle pas droit ?

Bref, en deux mots comme en cent, ce Resident Evil : Chapitre final s’avère certes un cran en dessous de Retribution (n°5), mais un cran au-dessus d’Afterlife (n°4) en revanche, qui souffrait encore d’un « style » un peu trop tâtonnant de la part de Paul W.S. Anderson ; mais l’énergie déployée en font tout de même le deuxième meilleur épisode de la saga, ex-aequo avec Extinction (n°3), celui réalisé par Russell Mulcahy. Du lourd pour les amateurs, mais définitivement pas un film dont on débattra des qualités dans Le Cercle, Le masque et la plume ou les colonnes des Cahiers du Cinéma. Tant pis pour eux !

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Comme d’habitude avec Metropolitan Vidéo, il n’y a pas grand chose à dire concernant le Blu-ray du petit dernier de Paul W.S. Anderson : Resident Evil : Chapitre final s’offre un écrin HD du tonnerre, aussi sublime du point vue de l’image que vraiment épatant côté son. Définition, piqué, niveau de détail, couleurs, profondeur de champ, tout est parfait, et la galette respecte à la lettre la sublime photo post-apocalyptique du film signée Glen MacPherson (Trick ‘r treat, John Rambo). Côté son, les deux versions (VF et VO) sont proposées dans d’imposants mixages DTS-HD Master Audio 7.1, et la bande-son ne sera pas de tout repos pour vos enceintes : dynamique, tonitruante, riches en graves, avec une scène arrière omniprésente, surtout dans les impressionnantes scènes de combat (et il y en a environ toutes les trois minutes).

Rayon suppléments, on retrouvera, outre les traditionnelles bandes-annonces des sorties de chez Metropolitan Vidéo, un ensemble très complet de featurettes promotionnelles qui, mises bout à bout, composent un making of d’environ trois quarts d’heure, laissant largement la parole à Paul W.S. Anderson et à Milla Jovovich, ce qui est la moindre des choses étant donné que la saga Resident Evil pourra être considérée comme leur « bébé », au même titre que leurs vrais enfants dans la vie, les petites Ever Gabo (10 ans) et Dashiel Edan (2 ans). Les featurettes reviendront entre autres sur les actrices du film, les différentes cascades, les personnages, les armes et les décors, ainsi que sur la place du film dans la « mythologie » de la saga. Enfin, on trouvera également une featurette revenant sur la production de Resident Evil : Vendetta, film d’animation japonais prenant place dans l’univers vidéo-ludique de la franchise créée par Capcom. Le film a d’ailleurs l’air très sympa, on espère que Metropolitan Vidéo en récupérera les droits pour une future édition Blu-ray / DVD.

 

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